INDÉPENDANCE DE L’ÉCOSSE

Le Brexit comme «condition gagnante»

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Chacun voit midi à sa porte

Le 23 juin prochain, l’avenir de l’Europe se jouera à l’occasion du référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne (« Brexit »). Il serait bien évidemment imprudent de se prononcer sur leur choix, dans la mesure où seulement 52 % des Britanniques souhaitent à l’heure actuelle demeurer au sein de cette organisation supranationale. Toutefois, compte tenu des déclarations récentes du très populaire maire de Londres, Boris Johnson, pour qui la sortie de l’Union est la seule alternative possible pour le pays, la campagne ne manquera pas d’intérêt.

Par contre, ce ne sera pas le seul enjeu auquel les Britanniques seront confrontés. Le Brexit pourrait fort bien causer la désintégration du Royaume-Uni. En effet, une majorité écrasante d’Écossais souhaitent que le pays maintienne ses liens avec le reste du continent et les sondages les plus récents indiquent que 54 % de ces derniers seraient prêts à voter en faveur de l’indépendance advenant le cas d’une victoire des partisans du Brexit. Tous les efforts déployés par le gouvernement de David Cameron suite au référendum de septembre 2014 (lors duquel 45 % des Écossais avaient voté pour l’indépendance) afin de ressouder les liens qui unissent le peuple britannique pourraient fort bien être réduits à néant.

Les souverainistes écossais du Scottish National Party (SNP) pourraient fort bien bénéficier des « conditions gagnantes » leur permettant de réaliser leur rêve, et ce, même si l’ancien chef du party, Alex Salmond, avait déclaré en 2014 que la possibilité offerte au peuple écossais de décider librement de son avenir n’allait pas se représenter à nouveau avant la prochaine génération. Paradoxalement, la volonté qu’ont certains de préserver la souveraineté de l’État britannique pourrait bien avoir pour effet de porter atteinte à cette même souveraineté.
La flamme indépendantiste

Une éventuelle sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne serait en effet l’occasion pour la très prudente et pragmatique chef du SNP, Nicola Sturgeon, de raviver la flamme indépendantiste qui s’est légèrement éteinte depuis la chute du prix du baril de pétrole qui a fait craindre à plusieurs de ses compatriotes une éventuelle asphyxie économique advenant sa sécession. Comme cela est le cas au Québec, l’électorat du SNP n’est pas composé exclusivement d’indépendantistes intransigeants, mais également de nationalistes plus mous qui soutiennent le parti en raison de sa volonté de défendre leurs intérêts, mais qui craignent que la sécession n’entraîne des lendemains qui déchantent. La forte intégration économique de l’Écosse au sein de l’Union européenne serait alors compromise aux yeux de plusieurs qui pourraient voir dans le maintien des liens avec le reste du pays un risque pour leurs emplois et leurs conditions de vie.
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