Jean-François Lisée me fait penser à Robert Bourassa. Eh oui, lui qui s’est illustré grâce à ses livres consacrés à Bourassa et à l’échec de Meech a lui-même un sens aiguisé du calcul politique, une conscience des rapports de force et une habileté formidable pour la joute verbale.
Lorsque j’interviewais Robert Bourassa, même si j’essayais de le coincer sur une question difficile, ce dernier m’échappait, glissait comme une anguille hors du piège que je lui tendais. Et si je me fâchais, lui restait calme, doux, pince-sans-rire.
En écoutant le Lisée victorieux encenser ses adversaires d’une demi-heure plus tôt, je me suis encore souvenu de Bourassa, de sa manière, de son intelligence, de son éloquence aussi. Pas vous?
Beaucoup de gens disaient à l’époque du PQ de Parizeau: «Si seulement Bourassa voulait faire la souveraineté, j’embarquerais!»
Eh bien, nous l’avons, notre Bourassa souverainiste!
Combien de temps durera-t-il ?
Le PQ, comme Saturne, dévore ses propres enfants... Si Lisée perd les prochaines élections, le PQ s’en débarrassera. Et s’il gagne les prochaines élections et devient premier ministre, son parti lui mettra des bâtons dans les roues.
Le vieux problème du PQ est de compter autant de programmes et de petits chefs que de membres. Cela ne changera pas sous Lisée.
Au diable, la gauche radicale !
Avec Lisée à la tête du PQ, la CAQ peut s’attendre à une saignée... C’est là que le PQ va dénicher des votes. Que fera François Legault?
Quant à Québec solidaire, qui aime à entretenir le mythe ridicule d’un Québec raciste, à quoi bon aller chercher quelques milliers de votes chez ces moralisateurs insupportables?
C’est une excellente chose que la gauche excessive, insignifiante à force d’exagération, ne soit pas au sein du PQ... ce qui le rendrait encore plus ingouvernable!
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