Le Bloc mise de nouveau sur Kyoto

Le BQ prépare sa rentrée


Orford - Le Bloc québécois a décidé lors de la rencontre de son caucus de relancer avec vigueur la pétition de la Coalition Sauvons Kyoto, qui avait recueilli 61 000 signatures en pleine saison estivale.
Le chef Gilles Duceppe entend ainsi combattre les conservateurs de Stephen Harper sur un terrain où leur position paraît pour le moins éloignée des aspirations des électeurs québécois sur ce qu'il a décrit en conférence de presse comme "une question fondamentale".
"Le Québec vient de se donner un plan énergétique qu'il ne pourra pas réaliser sans qu'Ottawa s'attaque lui aussi aux émissions de gaz à effet de serre, a-t-il dit, et c'est très décevant."
Question autant économique qu'environnementale, ce combat représente "un choix de société, a ajouté M. Duceppe, et les choix de M. Harper ne vont pas dans le sens des choix des Québécois, ils vont plutôt dans le sens des choix de l'administration Bush".
Interrogé sur l'avenir de "Québec Inc." à la suite de la vente de Domtar et de la filiale américaine de Jean Coutu, M. Duceppe constate que la papetière "se trouvait dans une situation difficile", tandis que le pharmacien devient de son côté actionnaire principal de son acheteur.
"C'est un monde pas facile, a-t-il commenté, et on n'a pas tous les outils comme État" pour intervenir. Mais comme point de départ, le chef du Bloc réclame une nouvelle fois un débat sur la politique monétaire canadienne.
Déséquilibre fiscal
Côté déséquilibre fiscal, M. Duceppe s'inquiète peu de l'absence de date pour la rencontre des premiers ministres annoncée dans le discours du budget. Il insiste par contre sur "l'obligation de résultat" et la nécessité pour M. Harper de le régler, "peu importe quand ils se rencontrent".
L'attitude de Jean Charest dans ce dossier ne plaît toutefois pas au Bloc, qui lui reproche de n'avancer aucun chiffre, ce qu'il juge "plutôt inquiétant", tandis que les conservateurs reprennent maintenant le discours des libéraux. "J'espère qu'il va tenir la barre à la hauteur nécessaire, celle du rapport Séguin", a dit M. Duceppe.
Les efforts du NPD pour percer dans la région de Québec illustrés par une présence accrue de son chef Jack Layton et la tenue prochaine de son congrès national inquiètent par ailleurs peu le Bloc québécois.
La députée Christiane Gagnon, une des deux seuls bloquistes à avoir résisté à la vague bleue en janvier dernier, considère que le NPD "est un parti beaucoup trop centralisateur qui va dédoubler ce que fait le Québec".
"Nous allons démontrer que c'est le Bloc qui peut le mieux défendre les intérêts du Québec, dit-elle en entrevue. Je crois que j'ai bien représenté le volet social du NPD en termes d'équité sociale, la communauté gaie, un autre cheval de bataille de ce parti, est dans mon comté".
Quant à M. Duceppe, il a simplement souhaité que M. Layton dépense beaucoup d'argent lors de ses séjours dans la capitale nationale. "Il sera toujours le bienvenu et même quand le Québec sera un pays souverain, il pourra être ambassadeur..."
rgiroux@lesoleil.com


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