En tant que porte-parole officieux de la crise qui sévit actuellement contre l’austérité du gouvernement Couillard, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante [ASSÉ] m’apparaît avoir perdu le contrôle sur la situation et, pire encore, ne pas avoir réussi à mobiliser une majorité d’étudiants à sa cause.
Les actes de vandalisme perpétrés dans les locaux de l’UQAM la semaine dernière démontrent à quel point le conflit a dégénéré en violence inacceptable contre les forces policières. Une situation dénoncée par six Québécois sur dix dans un dernier sondage mené par la firme Léger.
À mes yeux, les fédérations étudiantes universitaires et des cégeps doivent prendre le contrôle de la situation à commencer par un appel au calme et un réalignement stratégique axé sur la négociation avec le gouvernement en ce qui a trait aux conséquences des coupures proposées en éducation.
C’est seulement dans ces conditions que les Québécois pourront comprendre les raisons qui justifient une telle attitude de la part des étudiants, via leurs associations, et, qui sait, se ranger derrière les revendications des étudiants. En attendant, la population, voire même une forte partie des étudiants, semblent se lasser de l’ASSÉ qui doit sortir de l’arène pour le plus grand bien de la démocratie au sein des fédérations étudiantes.
Le sanctuaire vandalisé
Les derniers événements qui se sont produits la semaine dernière à l’Université du Québec à Montréal [UQAM] ouvrent une brèche importante sur la notion depuis longtemps répandue que l’université doit incarner un sanctuaire de haut lieu du savoir. Si on fait abstraction de la connotation religieuse attachée au sanctuaire, « un néologisme s'est formé sur une des dimensions du sacré que revêt le sanctuaire. Sanctuaire désigne ainsi un espace bénéficiant d'un ensemble de mesures assurant sa garantie, sa protection, avec une dimension de sauvegarde, de mise à part, d'intangibilité. » [Wikipédia]
Une définition qui s’éloigne considérablement des scènes de vandalisme dont a été victime l’UQAM qui a vu ses installations « profanées » sans vergogne par des étudiants masqués soi-disant représentatifs des manifestants étudiants. Une vandalisation qui s’oppose nettement à l’ « intangibilité » du sanctuaire universitaire.
Et pourtant, il eût été possible de manifester son désaccord sur les mesures d’austérité du gouvernement Couillard tout en assurant la sauvegarde des lieux. Il existe à cet effet des lieux d’échange où le climat peut demeurer sain et productif, à savoir les assemblées des associations étudiantes où la démocratie peut s’exercer dans l’ordre et le respect.
Pour ce faire, la majorité dite silencieuse doit faire entendre sa voix et mater les fauteurs de trouble qui transforment le haut lieu du savoir en arène de gladiateurs imbus de pouvoir. C’est dans le choc des idées que jaillit la lumière…Encore faut-il que les idées puissent trouver un espace démocratique pour s’exprimer!
Henri Marineau
Québec
Lassés de l'ASSÉ
Le sanctuaire vandalisé
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Jean Gilles Répondre
15 avril 2015La démocratie directe de l'ASSÉ. Je cite Gilles Duceppe:
"Il faut également en finir avec ce concept ridicule de la démocratie directe qui a comme conséquence que les dirigeants de certains groupes se dégagent de toute responsabilité en se contentant d’être «des haut-parleurs». Il faut rappeler aux adeptes de la démocratie directe que cette forme de démocratie n’a existé que dans la Grèce antique pour la bonne raison que les «citoyens libres» avaient tout le temps nécessaire pour débattre pendant que leurs esclaves s’occupaient de toutes les tâches! Les femmes n’avaient pas non plus le droit de vote et ne pouvaient donc pas participer à la *démocratie directe*".
http://www.journaldemontreal.com/2015/04/11/les-masques-sattaquent-a-la-liberte-de-presse
Henri Marineau Répondre
15 avril 2015Pardonnez mon élan de néologisme au deuxième paragraphe, ligne 4 du second texte où il faudrait lire "vandalisme" au lieu de "vandalisation"!