Certains pensent que tout a été réglé lorsque fut adoptée une loi qui devait faire du français « la langue normale et habituelle du travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires ».
Le gérant de la nouvelle boutique Adidas au centre-ville de Montréal ne l’entend pas ainsi. Selon ses dires, la langue française doit être « accommodée », comme celle d’une minorité, dans une ville qui devrait pourtant être fière d’être la plus grande en Amérique du Nord à présenter autre chose qu’un visage principalement anglo-saxon.
Un embarras
Ce qui n’est probablement rien d’autre qu’une flatulence cérébrale de la part du dénommé Alexandre Des Roches agit toutefois comme révélateur de l’état d’esprit de beaucoup de jeunes Montréalais. Le français c’est, au mieux, un embarras, au pire, une corvée.
Les dizaines de personnes qui faisaient la file pour entrer au magasin hier semblaient par ailleurs plutôt d’accord.
Le comportement de l’entreprise est beaucoup plus insultant en fait. Des communiqués unilingues anglophones et aucune réponse du côté de Toronto pour ces enquiquinants minoritaires qui n’en finissent plus de ne pas s’effacer.
La main sur le cœur
Par un déprimant clin d’œil du destin, c’est le lendemain que la vérificatrice générale révélait que la francisation des immigrants ne fonctionne pas au Québec. Seulement un tiers des arrivants non francophones s’y sont inscrits et un tiers d’entre eux ont abandonné. On apprenait par ailleurs qu’aucune évaluation de programmes n’est effectuée auprès des ressources d’accompagnement.
Il y a quelque chose de scandaleux là-dedans. Philippe Couillard et ses ministres nous disent constamment que nous devrions recruter plus d’immigrants, s’engageant la main sur le cœur à s’assurer de leur bonne intégration. On constate maintenant qu’il ne le fait pas vraiment.
Pas étonnant qu’un gérant de magasin traite le français comme une langue minoritaire quand notre gouvernement fait la même affaire.