Les écoles et les hôpitaux pourront conserver les crucifix qui ornent leurs murs.
Même si la nouvelle Loi sur la laïcité de l’État leur permet de le faire, les ministres Jean-François Roberge et Danielle McCann n’ont pas l’intention d’envoyer une directive à leur réseau respectif pour retirer les christs en croix de leurs établissements.
Les directions d’école, les hôpitaux ou les cliniques médicales pourront toutefois décider de leur propre chef de décrocher les symboles religieux qui seraient encore présents dans leurs bâtisses.
«Bon jugement»
«L’immense majorité des croix ont été retirées des classes lors de la déconfessionnalisation des écoles. Si jamais il devait en subsister, nous nous fions au bon jugement des directions d’école. Elles ont l’autonomie nécessaire pour les retirer si elles veulent le faire», explique-t-on au cabinet du ministre de l’Éducation.
La ministre de la Santé a précisé mercredi que les établissements de santé ont le loisir de décrocher les crucifix ou symboles religieux de leurs murs s’ils le souhaitent. Mais Danielle McCann ne donnera pas l’ordre de le faire.
«Je pense qu’on va laisser la latitude aux établissements de santé et de services sociaux», a-t-elle insisté.
Retirés des palais de justice
Rappelons que les représentations du Christ sur la croix seront retirées des salles d’audience des palais de justice à la demande de la ministre de la Justice Sonia LeBel.
«L’intention est d’ajuster effectivement la neutralité de la salle de cour avec la neutralité exigée du juge», a annoncé la procureure générale du Québec, il y a quelques jours.
Le Christ en croix qui domine les joutes parlementaires au Salon bleu de l’Assemblée nationale sera également décroché. Tous les partis politiques se sont entendus pour le relocaliser ailleurs au parlement.
La loi sur la laïcité qui vient d’être adoptée interdit le port de signes religieux par les employés de l’État en position d’autorité.
Les juges, les policiers, les gardiens de prison, les avocats de la Couronne, de même que les directeurs et les enseignants des écoles primaire et secondaire doivent désormais afficher une neutralité religieuse.
C’est le cas également du président et des vice-présidents de l’Assemblée.