L’ancien numéro un d’une société d’État chinoise qui a investi 100 M$ dans des projets miniers du Plan Nord au Québec fait maintenant face à des accusations criminelles pour corruption, entrave et même délits sexuels.
Deng Qilin était une vedette du Plan Nord qui s’était même fait photographier aux côtés des premiers ministres et de Jean Charest lors de leurs missions respectives en Chine.
Ce Chinois de 64 ans se retrouve aujourd’hui expulsé du Parti communiste, ce qui s’avère une humiliation totale.
En décembre, notre Bureau d’enquête révélait que M. Deng et son principal adjoint à la Wuhan Iron and Steel Co. (la WISCO) faisaient l’objet d’une enquête pour «de graves infractions à la discipline et à la loi» par la Commission centrale pour l’inspection disciplinaire en Chine (CCID).
Cette Commission est l’équivalent chinois de l’Unité permanente anticorruption au Québec. Elle a le mandat de freiner la corruption à grande échelle qui gangrène la Chine.
Manchette en Chine
Ce chef d’entreprise chinois n’a pas commenté sa mise en accusation récente et il n’a pas été revu publiquement depuis qu’il est l’objet d’une enquête en août 2015, après une retraite forcée.
Dans une déclaration publiée sur son site web récemment, la Commission chinoise a annoncé que Deng Qilin faisait formellement face à de multiples accusations sérieuses et à des mesures coercitives dont, possiblement, une convocation forcée, l’arrestation et la détention, et/ou une surveillance à sa résidence.
On reproche à Deng Qilin d’avoir accepté des pots-de-vin et d’avoir profité de son poste pour chercher des profits pour des tiers, soit dans des opérations commerciales et/ou avec des promotions de certains fonctionnaires, indique le communiqué.
On ne dit cependant pas qui lui aurait payé des pots-de-vin ni pourquoi.
Il aurait aussi «gravement violé le code du Parti» en occupant «un nombre excessif d’appartements» et en empochant des primes illégales, selon la Commission, qui n’a pas offert plus de détails sur cette accusation non plus.
Faveurs sexuelles
La Commission a prétendu que Deng Qilin, depuis longtemps, aurait «pratiqué des activités douteuses».
Il aurait abusé de son pouvoir en échange de faveurs sexuelles, selon la CCID, une nouvelle qui a même été reprise par China Radio International, le diffuseur public chinois.
Finalement, on reproche à l’ancien patron de la société Wuhan Steel d’avoir perturbé et entravé des inspections par des vérificateurs et des enquêtes disciplinaires à son sujet.
Les autorités chinoises n’ont pas chiffré les présumés gains illicites de DengQilin. Mais ceux-ci seront «confisqués», selon le communiqué de la Commission.
Les trois projets miniers de fer de l’entreprise chinoise au Québec sont encore loin de l’étape d’exploitation.
- Le projet du lac Joyce, à 15 km au nord-est de Schefferville, est le plus avancé. Une étude de faisabilité a été effectuée le printemps dernier et une étude d’impact environnemental est également en cours, selon Century.
- Le deuxième projet est celui du lac Duncan dans le nord-ouest du Québec (proche de la baie James).
- Le troisième projet est celui d’Attikamagen, situé à 15 km à l’est de Schefferville. Il est mené conjointement avec la société chinoise WISCO et est toujours en phase de développement.
- En septembre 2014, le premier ministre Philippe Couillard avait promis que Québec verserait jusqu’à 20 M$ pour une étude sur la construction d’un nouveau chemin de fer pour accroître la capacité des liens existants entre la Côte-Nord et la fosse du Labrador.
- Avec la chute importante des prix du minerai de fer (68 % en quatre ans), tous les projets miniers de Century avancent au ralenti. En fait, Century Iron Mines a récemment changé de nom et de mission pour devenir Century Global Commodities et pour vendre des... œufs australiens!
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