Les Québécois ne sont pas convaincus du fait que l’arrivée massive d’immigrants contribue à les enrichir, avec raison puisque que la plupart des économistes qui se prononcent sur la question publiquement considèrent que les effets bénéfiques ne sont pas démontrés. De plus, les seuils d’immigration ont été augmentés sensiblement depuis vingt ans et les conséquences positives ne se font pas sentir. Au contraire, l’extrémisme du gouvernement Trudeau à cet égard, cautionné par François Legault et ses milieux d’affaires, démontre par l’absurde que l’immigration massive menace nos acquis économiques.
Par ailleurs, beaucoup de Québécois sont plutôt favorables à l’immigration en jugeant qu’il s’agit de justice et de charité humaine. Nous avons la chance d’habiter dans un pays prospère et c’est normal que nous partagions cette richesse avec les plus démunis de la planète. La solidarité humaine semble aussi inspirée les orientations mondialistes de Québec solidaire. Cette argumentation est tout à fait fallacieuse. Le transfert d’un grand nombre de travailleurs de pays pauvres vers les pays développés répond aux besoins des milieux d’affaires et ne contribue pas, même involontairement, à l’amélioration du sort des populations pauvres du tiers-monde. Au contraire, si quelques millions de migrants vont connaître une vie meilleure, ce phénomène s’est accompagné d’un désintéressement généralisé envers le sort de centaines de millions d’êtres humains. De plus, étant donné la situation de survivance qui prévaut dans le tiers-monde, le départ d’une petite partie d’une communauté peut être compensé par un accroissement des naissances.
Dans les dernières décennies du 20e siècle, de grandes institutions s’étaient donné comme mission le développement du tiers-monde. Les pays développés consacraient des ressources importantes à des projets de développement et les grandes universités avaient toutes des programmes d’enseignement et de recherche dans ce domaine. Les grandes entreprises participaient aussi, profitant des subventions accordées par les organismes publics de développement pour réaliser des projets, malheureusement pas toujours pertinents pour les pays bénéficiaires. Toutes ces activités d’aide au développement se sont marginalisées. On a pensé que les multinationales, en étendant leurs activités à l’ensemble de la planète allaient progressivement faire disparaître le sous-développement. C’était oublier que la fonction légitime des entreprises n’est pas de faire la charité mais plutôt de faire des profits pour les actionnaires. Les bas salaires c’est ce qui permet les bons profits et elles n’allaient pas les éliminer.
Si le monde développé connaît maintenant une crise des réfugiés sans précédent, c’est justement que les habitants du tiers-monde ont perdu tout espoir de connaître une vie meilleure chez eux. Ils réalisent que les pays riches ont abandonné l’idée d’un développement plus égal. L’immigration au Canada n’est pas vraiment une affaire de générosité. D’abord, seule une partie des immigrants provient de pays pauvres et surtout, quand c’est le cas, l’immigration enlève à ces pays les personnes les plus susceptibles de les aider à se développer.
Si les Québécois souhaitent vraiment que l’État fasse sa part pour réduire la misère du tiers-monde, ils devraient demander au gouvernement de subventionner le déplacement d’activités manufacturières vers les pays pauvres pour contrer notre pénurie de main-d’œuvre plutôt que de subventionner la création d’emplois au Québec qui devront être occupés par des déracinés du tiers-monde. Les entreprises québécoises dans le tiers-monde pourraient être rentables même en payant des salaires deux ou trois fois plus élevés que le salaire local. Afin d’éviter les clivages dans la population, une partie du salaire pourrait être versée à un organisme qui s’occuperait de financer l’amélioration de l’éducation, de la santé et d’autres services publics.
À titre d’exemple, on peut facilement imaginer l’impact extraordinaire qu’aurait sur le bien-être de la population locale la création d’un parc industriel québécois à Cap-Haïtien.
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1 commentaire
François Champoux Répondre
16 février 2024Bonjour M. Pierre Gouin,
Merci de votre analyse: La trompeuse solidarité humaine.
Que l’on soit pour ou contre l’immigration, celle-ci est un phénomène naturel démographique. De plus, le principal problème mondial démographique insoluble ne crée pas de richesse, mais irrémédiablement de la pauvreté. Celle-ci s’accroît et le revers de celle-ci est la violence (les guerres) pour obtenir sa part du gâteau, assouvir la faim. Les humains sont intelligents, mais sont des animaux qui ne connaissent pas la satiété.
Quand il y a épidémie de sauterelles, celle-ci s’éteint naturellement par la mort du plus grand nombre, laissant ainsi suffisamment de nourriture pour le reste de la colonie qui ne s’entretue plus, jusqu’à la nouvelle prolifération qui recréera le déséquilibre meurtrier.
L’hypocrisie humaine n’a pas son pareil : on veut faire le bien, mais on fait le mal.
La seule possibilité pour que cette hécatombe n’arrive pas, c’est la fin des naissances surmultipliées; les moyens de contraception pourraient éviter l’insoluble croissance démographique humaine. Encore là, de multiples contraintes viennent perturber le maintien de l’équilibre, une harmonie précaire. Pensons aux religions, à l’économie mal orchestrée, à la finance mondialisée et bancaire jamais assouvie de profits démesurés même pour les coopératives d’épargne et de crédit.
François Champoux, Trois-Rivières, Qc