La traversée du désert

Bilan de l'année 2009



Le 30 novembre dernier, pour la première fois depuis la déroute électorale de 2007, le Parti québécois a devancé les libéraux de Jean Charest dans un sondage Léger marketing. Du même coup, Pauline Marois devenait une aspirante à la fonction de premier ministre du Québec beaucoup plus sérieuse et menaçante pour Jean Charest.
Le Parti québécois a récolté 41 % des intentions de vote et le PLQ 37 %. Le taux d’insatisfaction à l’endroit du gouvernement libéral avait grimpé rapidement à 60 % au cours de l’automne, en raison principalement du refus de Jean Charest de déclencher une commission d’enquête publique sur la corruption dans l’industrie de la construction et dans l’attribution des contrats par les pouvoirs publics. Chez les francophones, dont les votes décident de la représentation à l’Assemblée nationale de plus des 2/3 des comtés, le PQ obtenait 47 % des votes et les libéraux 29 %. Si des élections avaient eu lieu la semaine précédente, Pauline Marois aurait formé un gouvernement majoritaire.
La traversée du désert fut difficile pour Mme Marois, et même incertaine par périodes. Encore en septembre dernier, le PLQ obtenait 41 % des intentions de vote et le PQ 37 %. L’aile parlementaire péquiste a réussi à inverser les chiffres en trois mois, avec la totale collaboration de… Jean Charest !
Dur début d’année
Les six premiers mois de 2009 furent moroses au PQ. En février, après des résultats électoraux décevants en décembre 2008, il végétait à 35 % dans les sondages. La grogne à l’endroit de la chef et de sa garde rapprochée s’intensifiait. La défaite à l’élection partielle dans Rivière-du-Loup a aussi suscité des inquiétudes au printemps. La démission du député de Rousseau, François Legault, en juin, a aussi fait très mal. Le PQ perdait son critique qui lui donnait une crédibilité dans les dossiers financiers.
En même temps, les nouvelles sur la vente pour quelque 8 millions $ du château des Blanchet-Marois à l’Île-Bizard était gênantes pour la chef péquiste, chantre de la social-démocratie.
Travail de sape
Les députés péquistes avaient toutefois entrepris un travail de sape dès la rentrée du printemps pour discréditer Jean Charest. Ils ont martelé que Jean Charest avait menti en campagne électorale sur les pertes de la Caisse de dépôt et placement, sur le déficit à venir dans le budget 2009-2010 et sur de prochaines hausses de tarifs ou de cotisations.
Un menteur peut fort bien être aussi un tricheur sur le plan de l’éthique et de la moralité politique, laissait-on entendre. La table était mise.
Les députés péquistes ont attaqué méthodiquement tout l’automne pour obtenir une commission d’enquête sur l’industrie de la construction et ils ont démontré que des donateurs à la caisse libérale avaient été favorisés dans l’attribution de permis pour de nouvelles garderiees privées.
Le leader de l’Opposition, Stéphane Bédard, a été particulièrement efficace au cours de cette portion déterminante de la session parlementaire.
Crise identitaire
Le PQ a aussi récupéré le dossier des accommodements raisonnables, de l’intégration des immigrants et il a cherché à raviver des débats linguistiques. Cela a permis à Pauline Marois de détourner l’attention des militants de la mise sur la glace de la souveraineté.
Mme Marois devrait conserver son calendrier de l’année 2009. Il alimentera son rêve.
jjacques.samson@journaldequebec.com


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