Dans les heures qui ont suivi l’attentat de Berlin, les médias se sont emparés d’une formule pour ensuite la marteler: ils se sont mis à parler du camion fou qui se serait jeté sur le marché de Noël.
Il fallait y penser.
Cette journée-là, le camion n’était pas une arme dans les mains d’un islamiste décidé à tuer le plus d’Allemands possible, mais une créature devenue folle, et se jetant d’elle-même sur les badauds et les passants.
Faut-il comprendre que nous ne sommes plus, en Occident, en lutte contre les islamistes, mais contre les camions qui ont perdu la raison? Méfions-nous alors de la camionophobie!
Vocabulaire
On me dira que je chipote, que je cherche un problème là où il n’y en a pas.
Camion fou, n’est-ce pas qu’une formule un peu imagée pour parler du sentiment d’effroi devant un camion gigantesque qui fonce sur une foule?
Non.
Car au-delà de la formule facile, il y a encore une fois une étrange censure.
Comme si on ne voulait pas nommer le tueur derrière l’arme. Quand un homme tire comme un maniaque sur une foule, est-ce qu’on parle de mitrailleuse folle?
Cette déformation de langage, on la remarque aussi lorsqu’il est question directement du terrorisme.
Le terrorisme n’est qu’un moyen. Si on préfère, c’est une arme à la fois meurtrière et psychologique pour abattre et démoraliser une population. Mais parler de terrorisme en soi ne veut rien dire si on ne dit pas quel objectif il sert.
Quand George W. Bush, après les attentats du 11 septembre, a déclaré la guerre à la terreur, il décrivait bien mal les choses. Il aurait dû parler de terrorisme islamiste. De peur de stigmatiser les musulmans, il a préféré parler dans le vide. Depuis, nous persistons dans l’erreur.
Autre exemple: on prétend, aujourd’hui, faire la guerre contre la radicalisation. Ce terme est trompeur. Car tous les «radicalismes» ne sont pas interchangeables.
Comme j’aime dire, un péquiste radical veut faire un référendum le plus tôt possible, un conservateur fédéral radical veut abolir Radio-Canada, un solidaire radical veut taxer encore plus massivement la classe moyenne, mais un islamiste radical aura la tentation de tuer massivement ceux qu’il considère comme des Occidentaux mécréants.
En fait, on parle de «radicalisation» pour ne pas parler d’islam radical.
Décoder
Tout cela nous rappelle une chose simple: les mots ne sont pas neutres. Nous sommes au cœur d’une guerre sémantique généralisée pour définir le vocabulaire.
Quand on écoute le bulletin télévisé, ou quand on écoute un politicien parler, il faut allumer son décodeur mental pour bien voir ce qu’on cherche à nous dire et nous cacher.
Mais dire que les mots ne sont pas neutres, cela ne veut pas dire que certains ne sont pas plus exacts que d’autres.
Actuellement, le politiquement correct cherche à nous intoxiquer intellectuellement pour nous décourager de suivre la piste de l’islamisme.
Nous devons lui résister.
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