Éducation

La persévérance comme gage de succès

Le pourboire...obligatoire

Tribune libre

Comme bien des enseignants au cours de leur carrière, il m’a été fréquemment donné l’occasion de rencontrer un jeune envisageant la possibilité d’abandonner l’école. Ainsi en est-il d’un élève de troisième secondaire qui, trente ans après notre rencontre, m’a fait parvenir ce courriel: «Un jour, vous aviez mis la main sur quelques jeunes qui me menaient la vie dure et vous les aviez convoqués à votre bureau. J'avais alors décidé de tout laisser tomber, je ne voulais plus aller à l'école. Par la suite, je fus convoqué à mon tour à votre bureau. Vous avez fermé la porte et dit en me regardant droit dans les yeux: "Alors on veut tout laisser tomber. Eh bien, je vois qu'on préfère les solutions faciles!" Ces paroles m'ont glacé le sang. Calmement, vous m'avez fait comprendre qu'il y avait de belles choses dans la vie mais qu'il fallait me faire confiance et foncer. Il y a des gens qui nous marquent dans la vie et vous faites certainement partie des miens. Trente ans plus tard, j'ai toujours en mémoire ce moment que vous aviez pris la peine de me consacrer…et il restera en moi pour encore bien des années!»

Ce type de rencontre est toujours d’actualité aujourd’hui dans les écoles secondaires où de jeunes adolescents sont harcelés et agressés psychologiquement jusqu’au jour où ils décident de quitter l’école. Le décrochage chez les ados constituent un phénomène croissant de nos jours. Et pourtant, il suffit souvent de quelques mots mettant de l’avant les bénéfices de la persévérance pour leur ouvrir toutes grandes les portes de l’émancipation personnelle malheureusement trop souvent refermées par des situations malsaines qui auraient pu être contrecarrées par une simple «petite tape dans le dos».

Les ados, sous leur façade de fanfarons, ont besoin d’être encouragés à ne jamais abandonner devant les écueils de la vie et, à ce chapitre, la persévérance doit leur être inculquée comme gage de succès.

Le pourboire...obligatoire

Quoique plus rare au Québec, le pourboire obligatoire existe déjà. Il devient alors taxable. Les restaurateurs calculent 15% du total avant taxes, ils ajoutent le pourboire à l'addition, puis ils calculent les taxes. Au bout du compte, le pourboire s'élève à près de 17%. Or, selon mes recherches sur Google , le pourboire représente une «somme d'argent remise, à titre de gratification, de récompense, par le client à un travailleur salarié».

Par ailleurs, une tendance antinomique à l’effet d’imposer un pourboire obligatoire semble gagner du terrain au Canada, confrontant le client à un état de fait devant lequel le pourboire fait figure d’une obligation non consentie.

À mon sens, l’octroi d’un pourboire à un employé est étroitement lié au bon vouloir du client et, en ce sens, il revêt un caractère frauduleux, voire illégal s’il est imposé arbitrairement. En réalité, le pourboire obligatoire brime de facto la liberté du client dans ses droits au libre choix.


Henri Marineau, Québec



 


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • François Champoux Répondre

    13 août 2024

    Rebonjour M. Marineau,


    Permettez-moi d’être dubitatif : une plante pousse d’elle-même ou meurt; son autonomie est inscrite dans sa graine; souvent j’observe des samares qui poussent là où elle ne devrait pas, dans la fente d’un solage d’une maison ou à même des montagnes de roches. Incroyable la puissance de la nature; elle est bien plus forte que l’animal humain. Nous les humains, nous devons consacrer plusieurs années de gestation sur notre cadeau (l’intelligence) pour nous fabriquer une personne, une personne forte, adulte, mature. L’amour, c’est à apprendre, ça n’est pas inné : la bienveillance de soi et de l’autre, c’est un enseignement totalement négligé, mal orchestré, et qui, nous (adulte d’aujourd’hui) nous commande de le faire. Tant que nous n’orchestrerons pas l’enseignement de l’amour comme il se doit (et non pas comme l’ont biaisé les religions d’antan), nous irons à la déroute.

    Oui, aimer ces élèves est un exemple d’amour : c’est l’amour de son métier, celui d’élever l’enfant à ce niveau d’adulte mature. Ce n’est pas une mince tâche et ça doit être fait avec amour par chaque professeur. 


    L’amour est une vertu qui s’adresse à tous les humains pour être heureux le plus possible dans cette vie sur cette planète; et ce, pour quoi nous y sommes le temps de chaque personne, avec nos capacités d’être. Seul l’amour donne un sens à cette vie humaine, à cet être doué d’intelligence.


    N’oubliez pas de lire mes deux conférences sur mon blogue; elle cherche à mieux expliquer la nécessité d’enseigner la vertu de l’amour aux ados avec juste orchestration. Ce n'est pas la vérité; c'est la recherche de celle-ci.


    François Champoux, Trois-Rivières


  • Henri Marineau Répondre

    12 août 2024

    Bonjour M. Champoux,


    Aimer ses élèves, c'est comme aimer une plante. Elle a besoin d'attention pour s'épanouir!


  • François Champoux Répondre

    9 août 2024

    Bonjour M. Marineau,


    Bravo pour votre texte; je ne puis qu’être entièrement d’accord avec votre réflexion.


    Pour le pourboire, il faut recommander de ne pas succomber à la facilité en ajoutant celui-ci par un pourcentage sur la facture lorsqu’on paye par carte de débit ou de crédit : il faut idéalement toujours le donner en argent sonnant à la personne qui a donné le service.


    Quant à la persévérance scolaire, je travaille actuellement sur un projet qui malheureusement ne verra pas le jour avant des années : l’enseignement de «l’amour, l’art d’aimer» aux adolescents à même leur cursus scolaire du secondaire.


    À cette fin, j’ai écrit deux conférences qui se retrouvent facilement sur mon blogue : http://francoischampoux.wordpress.com/ sous les titres suivants :


    L’amour, l’art d’aimer; conférence 1, 23 décembre 2023


    L’amour, l’art d’aimer; conférence 2, 23 décembre 2023


    J’ai tenté de sensibiliser les universitaires de haut niveau à ce défi, mais ça ne lève pas; seule une professeure d’un CÉGEP a répondu favorablement à ce projet, mais encore là, le tout s’est arrêté à des expressions «POUR» le projet. Il faut des actions, des engagements politiques à orchestrer cet enseignement; il faut en parler, dialoguer sur ce sujet jusqu’à se convaincre (ou non) de sa pertinence. Sans actions, sans débats sérieux, le tout demeurera lettre morte, que de bonnes intentions sans résultats concrets! Et les taux de décrochages scolaires, de violences psychologiques et même physiques, de suicides des ados, etc. vont croître et la dangerosité de notre monde va poursuivre sa progression. 


    Une loi contre harcèlement psychologique ne peut être suffisante; ça prend de vraies actions pour contrer positivement un fléau de violence. Les bonnes intentions ne peuvent suffire.


    François Champoux, Trois-Rivières