Les cartes sont jouées à Ottawa. Monsieur Harper a gagné son pari avec la gouverneure générale. Pas de remplacement du gouvernement conservateur, même si la coalition a l’appui de la Chambre des communes. Pas d’élection, non plus, mais plutôt un répit de sept semaines pour tenter d’endormir les Canadiens.
Stéphane Dion n’a pas réussi à établir sa crédibilité pour diriger un gouvernement stable. Gilles Duceppe a été renvoyé pour sept semaines sur le banc de punition pour avoir fait son travail consistant à représenter la nation québécoise. Ça dérange !
Si Harper daignait se présenter devant les artistes de l’Académie, on pourrait lui attribuer le Gémeau pour la meilleure téléréalité de 2008. Un drame satirique intitulé Occupation simple !
M. Harper est allé jusqu’aux plus basses manœuvres machiavéliques pour larguer le Québec et pour imposer son plan de « Western Supremacy » à Ottawa.
L’éternel jeu d’échec constitutionnel canadien se poursuit
Ce drame est une simple continuité des joutes traditionnelles du « nation building » canadien.
Rappelons-nous de la nuit des longs couteaux, des deux référendums, celui de Charlottetown avec son rapatriement unilatéral et de celui de Meech. Et maintenant nous avons Harper !
Quand Harper dit que son Canada inclut le Québec, il n’a aucune espèce d’idée de ce que cela peut signifier. En fait, il dit n’importe quoi pour imposer son agenda conservateur réformiste au Canada. Cet agenda est totalement aux antipodes des valeurs fondamentales de la nation québécoise. Regardons de plus près :
Le sondage du 4 décembre dernier dans le Journal de Montréal est très révélateur sur la réalité canadienne qui apparaît profondément fragmentée.
* L’Ouest canadien appui massivement le programme conservateur réformiste de Stephen Harper. Ses tactiques gênent, mais le but justifie les moyens.
* Le Centre canadien, c'est-à-dire le sud de l’Ontario incarnant encore les valeurs libérales qui ont dominé la scène politique au Canada pendant plus de deux siècles, se trouve offusqué par les jambettes réformistes contre la démocratie mais s’accommode facilement d’un néolibéralisme de droite.
* La région de l’Atlantique, séparée physiquement du Centre par le Québec, affiche une tradition conservatrice progressiste maintenant assimilée par la fusion réformiste. Leur dissidence est timide et donc tolérée.
* Puis, il y a LA nation québécoise, qui joue selon les règles du jeu en envoyant des représentants à « l’opposition loyale » pour être entendue dans le cadre constitutionnel actuel. La dissidence de la nation québécoise dérange et est perçue comme insolente. Elle doit être réprimée selon le point de vue de l’Ouest conservateur.
Les vrais enjeux
C’est tout à fait compréhensible que l’Ouest réformiste veuille se faire entendre à Ottawa ayant été écartée du pouvoir à Ottawa et sur Bay Street autant que le Québec a pu l’être. Mais l’Ouest se bat pour ses intérêts, le Québec se bat pour ses valeurs. Les « Réformistes » de l’Ouest font preuve de mépris et d’opportunisme alors que les
« Séparatistes » du Québec ont toujours fait preuve de respect et de démocratie. Aussi, c’est tout à fait compréhensible que l’Ontario industriel soit éternellement en compétition avec l’industrie québécoise. Que le Centre ontarien accepte de se rallier avec l’Ouest pour mieux concurrencer le Québec n’est donc pas nouveau. Enfin, l’Atlantique, la grande oubliée du Canada, suit généralement le courant du Centre en tentant de se faire remarquer, notamment par la voix de Terre-Neuve. Le Québec est malheureusement perçu comme une menace pour l’Atlantique, de par sa situation géographique et de par ses affinités avec l’Acadie. En réalité, le Canada est un jeu à quatre.
Le Québec est une nation qui veut simplement se bâtir sur des valeurs et des principes qui lui sont propres, mais il n’a pas tout les pouvoirs requis. Comme toute nation, il doit inévitablement défendre ses intérêts. Les trois autres joueurs, les trois autres régions, se démarquent entre elles par leurs ressources et leurs intérêts respectifs, mais leurs valeurs se recoupent et se rallient encore une fois sous Harper, autour d’un projet de pays canadien qui n’inclut que du Québec que son nom.
« Québécoise, Québécois, allumes ! »
comme diraient les Têtes à claque
À croire les sondages, nous somnambulons vers une réélection des Libéraux de Jean Charest, cousin de Stephen Harper avec ses PPP et son indifférence. Le Québec de Jean Charest n’est pas le Québec de passion et d’humanisme que j’ai découvert à mon arrivé en 1974. Le Québec de Jean Charest n’est pas le Québec de courage et de lumière que j’ai tant aimé pendant trente-cinq ans. Le gouvernement de Jean Charest est un gouvernement de bâillons. Sa stabilité, est une stabilité de dictature arrogante. Son écoute est une écoute sourde et méprisante.
Je l’avoue. Je suis un pur et dur. J’ai la croyance « dure comme
fer » que le Pays du Québec existe. Il est actuellement caché sous une cape néolibérale qui réduit le peuple au silence, même les artistes. J’ai comme conviction que notre planète a besoin du Québec. Un Québec audacieux, un Québec ingénieux, un Québec avec ses fous rires et avec son franc-parler. Un Québec de cœur qui sait pleurer et qui sait s’enflammer. Un Québec d’énergie propre et d’eau douce. Un Québec qui tend la main plutôt que des armes. Un Québec qui sait écouter dans le respect et dans l’équité.
Le 8 décembre, les Québécois doivent élire un gouvernement qui sera de tout cœur avec le Bloc Québécois à Ottawa pour s’indigner devant le « lock out » de la nation québécoise que vient d’imposer Stephen Harper. Un gouvernement qui continuera à bâtir sur les valeurs sûres des Québécois. Un gouvernement qui, sur le plan international, continuera à transiger fermement et fièrement avec nos divers partenaires autour du monde. Un gouvernement qui aura comme préoccupation centrale l’épanouissement de l’identité et de la culture québécoise.
Pour cela, il est primordial d'élire un gouvernement GAGNANT. Un gouvernement dirigé par Pauline Marois. Un gouvernement du Parti Québécois.
Le Souverain d'Argenteuil - ÉLECTIONS 2008
La nation québécoise en « lock out »
M. Harper est allé jusqu’aux plus basses manœuvres machiavéliques pour larguer le Québec et pour imposer son plan de « Western Supremacy » à Ottawa
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