«Il ne faut pas regarder le contrat, ce qu'il stipule. Est-ce qu'on s'embarde pour se faire poursuivre ou pour avoir avec lui une discussion?», a dit la ministre de la Culture, Christine St-Pierre. Photo: La Presse Canadienne
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Denis Lessard - (Québec) Les menaces de poursuites du président de la SODEC, Jean-Guy Chaput, ont paru hier refroidir la détermination du gouvernement qui voulait carrément le congédier de son poste, quatre mois avant la fin de son mandat.
La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, était plus hésitante hier dans ses premières déclarations après que M. Chaput eut indiqué mardi qu'il n'avait pas l'intention de démissionner - une démission qui, selon lui, confirmerait les allégations de dépenses exagérées à son endroit.
«Il faut regarder le contrat, ce qu'il stipule. Il y a évidemment des choses à mesurer là-dedans. Est-ce qu'on s'embarque pour se faire poursuivre ou pour avoir avec lui une discussion...» «Nous trouvons que M. Chaput n'a pas l'autorité morale de diriger la SODEC», a soutenu Mme St-Pierre.
Des sources influentes au PLQ affirment que l'avenir de M. Chaput était compromis dès le premier jour de la nomination de Mme St-Pierre à la Culture. Le mandat du président de la SODEC n'aurait pas été renouvelé, même s'il n'y avait jamais eu de rapport accablant du vérificateur général, assure-t-on.
M. Chaput avait soutenu à la réunion du conseil de direction de son organisme mardi matin qu'il envisageait de poursuivre le gouvernement pour congédiement injustifié. Dans un passé récent, Jean Pelletier, le bras droit de Jean Chrétien, avait été mis à la porte de la présidence de VIA Rail par le gouvernement Martin. M. Pelletier avait enclenché des recours et obtenu un dédommagement de 3 millions.
«Il faut regarder le contrat de M. Chaput. Il y a des clauses dans le contrat qui nous permettent d'agir», a soutenu hier la ministre St-Pierre. Le contrat type de ces grands commis de l'État prévoit qu'ils peuvent être mis à la porte pour faute lourde, pour malversation.
Pour Mme St-Pierre, «il n'est pas souhaitable» que M. Chaput obtienne un dédommagement - il devait normalement partir au début d'octobre. «Je ne pense pas que les contribuables seraient contents», a-t-elle ajouté.
À lire aussi: Malaise et indignation dans le milieu artistique en page 3 du cahier des arts.
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