Cela fait à peine deux semaines que le gouvernement Legault a présenté son projet de loi sur la laïcité de l’État que déjà, ses adversaires sont montés sur leurs grands chevaux pour dénoncer un projet qu’ils ont décrété raciste, sexiste, islamophobe et exclusif. Pas moins. On l’accuse même de nettoyage ethnique.
International
Une chroniqueuse associe le projet de loi aux camps de concentration chinois, une autre se met à penser en reniflant et le qualifie de nauséabond. Cela sans compter ceux qui cherchent à salir la réputation internationale du Québec en affirmant sans gêne que notre peuple s’apprête à commettre quelque chose de grave. Le crime du Québec ? Ne pas se soumettre aux valeurs dominantes dans le monde anglo-saxon et aux principes du multiculturalisme canadien.
Et cela sans compter les appels qui se multiplient à la désobéissance civile, comme si le gouvernement s’apprêtait à suspendre les libertés publiques pour céder aux caprices d’une population qui, fondamentalement, se complairait dans la persécution des minorités. Comme si le gouvernement du Québec était illégitime !
Avec Talleyrand, on pourrait dire que « tout ce qui est excessif est insignifiant ». Mais ces discours hystérisent la vie publique, en plus de pourrir le débat démocratique. On peut être favorable ou défavorable au projet de loi gouvernemental. Tout cela est fort légitime. Mais on bascule dans le domaine des hallucinations délirantes en l’excluant du champ de la démocratie, et quand on utilise pour le dénoncer un vocabulaire qu’on réserve généralement aux ennemis de l’humanité.
Sermonneurs
Ces professeurs improvisés de morale se comportent en fait comme des fanatiques de la pire espèce en accusant tout un peuple de verser dans le racisme le plus abject. Ils s’imaginent surplomber le commun des mortels avant de lui vomir à la tête.
Ne nous interdisons pas d’y voir le vieux mépris contre le peuple québécois, qu’on veut empêcher de décider de son destin.