La politique d'Angela Merkel suscite depuis longtemps l'irritation de l'opinion publique et des politiques français. Selon Foreign Policy, les attaques terroristes à Paris n'ont fait que rappeler combien humiliant était le contrôle du budget français par l'Allemagne.
Ces dernières décennies, la France restait à l'arrière-plan en Europe et dans l'ombre de l'Allemagne. L'éditorialiste du magazine Foreign Policy James Poulos trouve cependant qu'une crise du modèle de gestion allemand en Europe, allant de pair avec un catalyseur aussi fort que les attentats terroristes à Paris, pourrait attiser les luttes d'influence au sein du Vieux continent.
"Le gouvernement français a montré qu'un rôle de second plan par rapport à l'Allemagne ne convenait pas aux Français, que ce soit dans le domaine économique ou politique. La France déclare ouvertement que l'Etat islamique est son ennemi direct et, plus discrètement, qu'il y a un changement d'attitude envers la chancelière allemande Angela Merkel, considérée désormais comme opposante", estime M. Poulos.
Face à une crise nationale, la France rehausse ses ambitions, aussi ironique que cela puisse paraître, ajoute le journaliste. Néanmoins, cela correspond à l'esprit français et au rôle traditionnel de la France en Europe.
"Il est difficile de se débarrasser de ses vieilles habitudes, et les crimes flagrants à Paris ont rappelé même à François Hollande combien contraire à la nature et humiliant était le contrôle de l'Allemagne sur le budget français", signale l'éditorialiste de Foreign Policy.
"Le pacte de sécurité est plus important que le pacte de stabilité", a déclaré le président français au parlement, ayant assuré que le pays dépenserait à des fins de la sécurité autant qu'il faudrait, indépendamment des griefs de l'Union européenne relatifs au déficit du budget national.
Selon James Poulos, l'idéologie du merkélisme, qui domine en Europe et qui consiste à lésiner sur les dépenses budgétaires et rester fermement attaché aux règles communes de l'Union européenne, met depuis longtemps en colère l'opinion publique et la classe politique françaises. Le fait que la France se soit mise à l'écoute de sa propre société et se soit opposée aux limitations imposées de l'extérieur pourrait porter un coup décisif à la domination de Mme Merkel en Europe, résume James Poulos.
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