La bête

68219d1f1b4e8a077499cc4efc7241f3

PKP dompteur

Le PQ n’est plus le fougueux étalon qui a fait suer sang et eau aussi bien René Lévesque que Lucien Bouchard, qu’il a poussés au bord de la démission en adoptant des positions trop radicales à leur goût sur le mode d’accession à la souveraineté ou la langue.

Au congrès de décembre 1981, M. Lévesque n’avait pas pu accepter le retour au principe de l’élection référendaire, abandonné une première fois sept ans plus tôt, qu’il a dû faire rejeter par un référendum interne. En novembre 1996, M. Bouchard a menacé de démissionner à son tour pour empêcher les délégués de revenir à l’unilinguisme français dans l’affichage commercial, déclarant que cela l’empêcherait de se regarder dans le miroir.

La bête a semblé définitivement domptée à l’issue du congrès d’avril 2011, quand la direction du parti a retourné les délégués comme une crêpe en les forçant à se dédire après avoir voté encore une fois pour le retour à l’unilinguisme.

Il faut croire que le bon vieux PQ n’est pas mort, pas plus que son désir latent de refaire la « tuyauterie » qui doit permettre au Québec de devenir enfin un pays, le référendum dans sa version classique ayant débouché sur un cul-de-sac à deux reprises.

Une centaine de militants entendent convaincre le Conseil national, qui se réunit en fin de semaine à Trois-Rivières, qu’il faut tenter autre chose, comme le proposent aussi Québec solidaire et Option nationale, au risque de donner encore une fois l’impression que le PQ vit dans une autre galaxie.

« Certains considèrent que la question de l’article 1 n’est que de la tuyauterie. Mais si cette “ tuyauterie ” laisse fuir les militants, les sympathisants et les électeurs, c’est bien qu’il faut la changer », ont-ils fait valoir dans une lettre publiée mercredi dans Le Devoir, apparemment imperméables à toute idée que le projet souverainiste lui-même puisse avoir un effet repoussoir.


Depuis qu’il a été élu chef, Pierre Karl Péladeau se borne à répéter qu’il fera connaître ses intentions avant les élections d’octobre 2018. Son attaché de presse a précisé que « l’indépendance du Québec se fera lorsque le mandat démocratique sera donné par la population, et cela passe par un référendum ».

Présenté de cette façon, cela n’implique pas nécessairement qu’on lui demanderait si elle souhaite que le Québec devienne indépendant ou non, comme cela a été fait en Écosse. Le référendum pourrait plutôt porter sur un projet de Constitution, comme le projettent les indépendantistes catalans ou Québec solidaire, possiblement précédé de « gestes de rupture » qui constitueraient une sorte d’acompte sur le pays à venir.

C’est vraisemblablement une formule de ce genre que privilégie aussi le président du conseil d’administration et directeur de recherche du futur Institut de recherche qui sera créé à l’instigation de M. Péladeau, Daniel Turp, mais celui qui l’a nommé ne partage pas nécessairement son avis pour autant. Il est également très douteux que l’approche catalane compte beaucoup de partisans au sein du caucus des députés.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->