Un tandem Duceppe-Landry

L'utopie des sauveurs

Tribune libre


Par les temps qui courent, toutes les idées pour relancer le mouvement indépendantiste fusent de tous azimuts…La dernière tendance, manifestée chez certains vigiliens, propose un tandem Duceppe-Landry.
Loin de moi l’idée de contester les qualités personnelles de ces deux personnages adulés sur la scène politique québécoise. Toutefois, force nous est de constater qu’ils ont eu l’occasion de se faire valoir pendant de nombreuses années, l’un sur la scène fédérale en tant que chef du Bloc, l’autre en tant que premier ministre d’un gouvernement péquiste.
Tous les deux, chacun dans son champ d’intervention, ont échoué, le premier lors du balayage du Bloc au profit de la vague orange lors de l’élection du 2 mai 2011, l’autre lors du congrès de juin 2005 où il a refusé de poursuivre son mandat malgré un appui substantiel de 76,2% d’appui auprès des délégués du PQ.
Dans de telles circonstances, je me demande comment un tandem composé de Gilles Duceppe et de Bernard Landry viendrait, comme par magie, insuffler un vent de changement dans le mouvement souverainiste et contribuer à relancer l’ardeur des militants et des sympathisants à notre cause.
Comme je l’ai mentionné dans deux de mes derniers billets sur cette tribune, à savoir « Le fantasme Duceppe » en date du 2 novembre, et « Pour un véritable vent de changement » le 3 novembre, on ne fait pas du neuf avec du vieux, surtout en réunissant dans un tandem deux politiciens qui n’apporteront aucune idée nouvelle susceptible de relancer l’idée de la souveraineté.
En termes clairs, un tandem Duceppe-Landry est voué, comme le disait fort à propos Nic Payne au sujet de Gilles Duceppe (et que j’appliquerais sans réserve à Bernard Landry, excluant la dernière phrase), dans sa chronique du 2 novembre parue sur cette tribune sous le titre « Le jour de la marmotte », à revivre pour longtemps à chaque jour les mêmes événements que les jours précédents, à savoir à vivre la sempiternelle stagnation. À cet effet, lisons ce passage de l’article de Nic Payne qui nous parle de l’éventuel retour de Gilles Duceppe sur la scène politique souverainiste :
« Entre-temps, les circonstances laissent imaginer l’arrivée de Gilles Duceppe au PQ. L’ex-chef du Bloc est un politicien qui a prouvé son ardeur et son efficacité, et qui dispose d’une très haute cote de popularité depuis de nombreuses années.
Malheureusement, le discours et l’action de M. Duceppe donnent à penser qu’après André Boisclair et Pauline Marois — ou avec Marois —, il serait le candidat de la continuité souverainiste. Solidement identifié à vingt années de rigoureuse "défense des intérêts du Québec à Ottawa", ce qui fait de lui un champion objectif du Québec fort dans un Canada uni, l’ex-bloquiste appuie sans ménagement le souverainisme péquiste des dernières années, avec une conviction qui va bien au-delà de ce que commanderait une solidarité de bon aloi ».
En conclusion, Mm Duceppe et Landry ont passé l’âge des grands revirements au niveau de leurs idées en matière de stratégie pour parvenir à notre indépendance. Pour cette raison, il serait complètement utopique de croire qu’ils peuvent incarner les sauveurs de la cause qui nous tient à cœur !
Henri Marineau
Québec



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Henri Marineau2090 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Laissons l'exclusivité des tandems à Québec Solidaire. M. Landry, son tour est passé. Tandis que Gilles Duceppe est réclamé par le peuple. Je suis loin d'être un fan fini de M. Duceppe, mais IL EST SOUVERAINISTE et IL PEUT BATTRE LE RENÉGAT qui a le vent dans les voiles, François Legault. C'est assez pour me satisfaire!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    7 novembre 2011

    Jean-Martin Aussant, dans la phase post-PQ, ne pourra retenir l'attention générale qu'à la condition de faire valoir des talents rassembleurs. Il y a sur le plancher toute une coalition de mouvements indépendantistes qui piaffe pour s'exprimer. Pauline la boquait. Jean-Martin pourra-t-il la faire lever?

  • Archives de Vigile Répondre

    7 novembre 2011

    Monsieur Marineau
    Pour moi, le PQ est mort et enterré dans ma tête; je me tourne, dorénavant, vers l'Option Nationale de Jean-Marie Aussant. Finies les frustrations et les pertes d'énergie inutiles. Il faut regarder en avant! Vive la République du Québec!
    André Gignac 7/11/11

  • Archives de Vigile Répondre

    7 novembre 2011

    [1] Laissons faire les spéculations et les boules de cristal et regardons la réalité en face.
    [2] La seule question qu'on doit se poser est la suivante : croyez-vous sincèrement monsieur Marineau qu'avec Pauline Marois à sa tête, le PQ peut gagner les prochaines élections et réaliser l'indépendance du Québec?
    [3] Si votre réponse est non, alors le reste n'a pas d'importance.
    [4] Il y a aura une course à la chefferie et les candidats et candidates présenteront leurs idées et leurs programmes et les membres du PQ jugeront.
    [5] En attendant, on est dans l'abstrait prématuré.
    Pierre Cloutier