Un groupe antifasciste de 70 personnes a pris part à un saccage dans des corridors de l’UQAM, jeudi soir, où il a érigé des barricades avec du mobilier, détruit des caméras de surveillance et tapissé les murs de slogans à l’aide de peinture.
Plusieurs dizaines de messages en tout genre et faisant des réclamations disparates sont apparus dans les couloirs du deuxième étage du pavillon Hubert-Aquin, ainsi que dans certains locaux et dans des fenêtres. Des symboles anarchistes ont aussi été dessinés par les vandales, dont plusieurs étaient masqués.
« Faites l’émeute, pas la grève », « Ni patrie, ni État, ni Québec, ni Canada », « Check tes privilèges », « Vive le vent, vive le vent, vive le vandalisme » ou « Viande = meurtre », pouvait-on notamment lire.
Le saccage serait survenu lors d’une activité organisée, « non autorisée » par le Bloc antifasciste de surveillance contre la haine (BASH), « un groupe non reconnu par l’Université du Québec à Montréal, qui utilise le nom de l’UQAM », écrit-on dans un communiqué émis par l’institution.
« La direction déplore le fait que le BASH ait refusé de se montrer coopératif en dépit des demandes et des avertissements qui lui ont été adressés. Elle condamne avec vigueur les actes d’intimidation, de vandalisme et de désinformation qui ont été commis », écrit le vice-recteur au Développement humain et organisationnel de l’UQAM, Louis Baron.
Fête thématique
Un party sur le thème du ski, durant lequel il était notamment prévu de faire des graffitis, devait souligner la première année d’existence du groupe, jeudi, selon sa page Instagram. On invitait même les participants à lui faire parvenir des photos de la soirée. Les médias et la firme Garda, qui s’occupe de la sécurité à l’UQAM, ont été particulièrement visés par des messages haineux écrits par le BASH. Le message « Tue un Garda » a même été écrit par l’un des vandales.
Sécurité
« À plusieurs reprises au cours de la soirée, des responsables du Service de la prévention et de la sécurité de l’UQAM ont demandé aux personnes présentes de respecter les règlements de l’université, ce qu’elles ont refusé de faire », explique l’UQAM.
L’Université s’est résolue à contacter les policiers « pour des raisons liées à la sécurité des personnes et des lieux ».
« Les policiers ont été appelés hier vers 21 h 50 pour un conflit ou une sorte d’émeute. À l’arrivée des policiers, tout le monde avait quitté les lieux. L’événement fait l’objet d’une enquête et il n’y a pas encore de suspects identifiés », a indiqué au Journal Andrée-Anne Picard, porte-parole de la police de Montréal.
En tout, six caméras ont été détruites pendant le saccage. L’UQAM évalue que « 70 personnes ont participé aux actes de vandalisme ».
« C’est vraiment décevant de voir ça aujourd’hui. C’est vraiment une minorité et ce n’est pas du tout représentatif de l’ensemble de l’UQAM », a commenté une étudiante qui a préféré demeurer anonyme puisqu'elle craint des répercussions.
♦ L’UQAM n’était pas en mesure d’évaluer les coûts de nettoyage liés aux graffitis ni le montant des dommages vendredi. Une plainte formelle a été déposée à la police.