Les wokes jubilent. En peu de temps, ils ont réussi à détruire l’université, celle où l’on produisait et diffusait le savoir. Leur triomphe est pratiquement sans partage. Leurs principes doctrinaux font autorité. Les quelques professeurs qui résistent sont marginalisés, souvent violemment censurés.
On crée des cours et des chaires sur les sujets les plus loufoques. On pense que d’inventer d’insipides néologismes est signe d’originalité. L’idée est non pas d’initier les étudiants à la véritable recherche, mais d’encourager le militantisme.
On cultive la haine de l’homme blanc, de l’homme occidental, accusé de tous les péchés, et présenté comme le principal diffuseur d’idéologies racistes et colonialistes, de même que de toutes les autres formes de « domination » à l’endroit des groupes minoritaires.
Terrorisme intellectuel
Il n’est pas douteux dans cette perspective que le wokisme exerce une forme de terrorisme intellectuel. Les conséquences sont prévisibles : pour nettoyer l’université de la peste blanche, on n’embauche que des belles âmes, des âmes « éveillées », entièrement dévouées aux principes doctrinaires du wokisme.
Ainsi, un jeune chercheur blanc, prometteur, qui se consacre à publier des articles sérieux n’a plus sa place à l’université. On lui tient rigueur de ne pas embrasser les bouffonneries de l’heure. Il est déplorable de voir qu’on lui refuse l’accès à ce qui devrait être considéré comme son fief.
La situation peut-elle changer ? Peut-on corriger les errances du wokisme ? Et si oui, qui le fera ? On ne peut rien attendre de positif de la part des administrateurs. Ils sont pour la plupart favorables à la doctrine woke et s’efforcent de la propager. Les étudiants, quant à eux, sont d’innocentes victimes : ils achètent ce qu’on leur dit. On les endoctrine, on insulte ainsi leur intelligence.
La victoire du wokisme semble donc absolue. On a tout détruit et on s’en réjouit. Mais on ne voit pas, ou on feint de ne pas voir, que l’université est en train de se suicider. Si l’université peut encore être sauvée, ce ne sera pas l’œuvre des bureaucrates, mais du quidam, du payeur de taxes, qui, dans un avenir rapproché, boycottera l’université en incitant ses enfants à éviter de la fréquenter. Sa détestation des idées woke se manifeste avec de plus en plus de vigueur. Avec raison, comme on peut le voir sur les réseaux sociaux, ils n’ont que mépris pour les inepties qu’on y enseigne.
Sinistre carnaval
Quand les départements de sciences sociales fermeront les uns après les autres, faute d’inscriptions, peut-être mettrons-nous fin à ce sinistre carnaval. Tout ce qui reste à faire dans cette période de désordre est peut-être de critiquer ce qui se fait à l’université, en la regardant s’autodétruire, pour espérer par la suite la reconstruire sur des bases solides et rigoureuses.
Professeur titulaire
Faculté des sciences sociales
Université d’Ottawa