Le week-end dernier, nous écrivions que, dans sa tentative de maitriser la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre Mondiale, l’Europe allait prendre directement le contrôle des frontières du pays qui, au cours de l’été, a perdu sa souveraineté (il a au moins encore l’euro), et qui sert de tremplin à des dizaines de milliers de migrants pour poursuive leur voyage en Allemagne (où, comme signalé plus tôt, ils ne sont plus désirés, puisque le taux d’approbation d’Angela Merkel a plongé suite à leur arrivée).
Finalement, nous avons demandé si cela était simplement de la paranoïa …
« ou seulement une nouvelle confirmation que la zone euro utilise toute crise marginale, et provoquée, pour cimenter son pouvoir sur la souveraineté des divers états européens et effacer les frontières culturelles et religieuses qui empêchent la fusion de l’Europe en un super-état contrôlé par Bruxelles, Berlin et Francfort? «
Ce n’était pas de la paranoïa, parce que, selon le rapport blockbuster FT publié il y a quelques instants, « Bruxelles va proposer la création d’une force européenne permanente aux frontières qui pourrait prendre le contrôle des frontières extérieures du bloc -. même si un gouvernement s’y opposait«
Comme même l’ordinaire pro-UE FT note prudemment, « Cette mesure représenterait sans doute le plus grand transfert de souveraineté depuis la création de la monnaie unique. »
Nous sommes d’accord, parce que cela est précisément ce que nous avons dit qui se passerait.
… La Commission européenne dévoilera la semaine prochaine des plans pour remplacer l’agence des frontières Frontex par une force de frontière permanente et des garde-côtes – déployée avec l’approbation de la commission, selon des responsables de l’UE et des documents vus par le Financial Times.
Le plan représente une tentative de dernière chance pour sauver la zone Schengen de voyage sans passeport, en introduisant le genre de police des frontières commune demandée à plusieurs reprises par Paris et Berlin. La Grande-Bretagne et l’Irlande ne participent pas à la politique migratoire de l’UE, et ne seraient pas tenues de prendre part au programme.
Naturellement, le premier cobaye va être la Grèce: l’état qui a déjà perdu sa souveraineté en faveur d’un contrôle des capitaux qui va probablement persister éternellement sous une forme ou une autre et qui est le plus en difficulté, donc le moins apte à dire non. Le plan va se propager à partir de là et deviendra rapidement la norme pour un «projet» auquel les apparatchiks européens pensent qu’il est mûr depuis longtemps.
En effet, comme l’ajoute le FT, « les dirigeants européens ont discuté d’une force frontalière commune depuis plus de 15 ans, mais ont toujours lutté pour surmonter les objections profondes à céder des compétences nationales pour surveiller ou assurer la sécurité des frontières – l’une des fonctions essentielles d’un Etat souverain. La Grèce, par exemple, n’a décidé que récemment d’accepter la proposition de l’UE d’envoyer des équipes frontalières, après des mois de querelles sur leur mission « .
Mais maintenant, dans la foulée des attentats suicides de Paris et des lois « pré-crime», d’urgence indéterminée, instituées en France, l’opinion communément admise à Bruxelles est que le désir des Européens d’échanger la souveraineté (donc la liberté) pour la sécurité (des frontières) est bien plus grand.
Le résultat: une perte de souveraineté des frontières, qui ferait effectivement de l’Union douanière un grand super-état contrôlé par Bruxelles:
L’un des éléments les plus controversés de la réglementation donnerait à la Commission le pouvoir d’autoriser un déploiement à une frontière, sur la recommandation du conseil de gestion du récemment formé « European Border and Cost Guard ». Ceci serait également applicable aux membres non européens de Schengen, comme la Norvège.
Et la clause absolue:
Bien que les Etats membres seraient consultés, ils n’auraient pas le pouvoir d’opposer unilatéralement leur veto à un déploiement.
Et, juste comme ça, adieu la souveraineté … tout cela sous prétexte de stopper l’assaut interminable de réfugiés syriens, qui, ironiquement, a été déclenché en premier lieu simplement pour que l’Europe puisse obtenir ses fournitures de gaz naturel du Qatar au lieu de la Russie.
L’Europe a une réponse prête, bien sûr, en disant que les Etats individuels sont clairement incapables de se défendre contre les hordes barbares de réfugiés:
« Dimitris Avramopoulos, qui est responsable de la politique migratoire de l’UE, a déclaré: »… La crise des réfugiés a montré les limites de l’agence actuelle des frontières de l’UE, Frontex, pour répondre efficacement et remédier à la situation créée par la pression sur les frontières extérieures de l’Europe. « Il a dit que l’EBCG serait un moyen de « protéger et renforcer Schengen « .
En fait, ce serait une façon de remettre tout contrôle militaire à un corps de bureaucrates non élus. Voici pourquoi :
Si le plan est approuvé par les Etats de l’UE, le remplaçant de Frontex aura une flopée de nouveaux pouvoirs, y compris la capacité d’embaucher et de contrôler ses propres gardes-frontières et d’acheter son propre matériel. Il sera également autorisé à opérer dans les pays non UE – comme la Serbie et la Macédoine, qui sont devenus des pays de transit pour les personnes essayant de rejoindre l’Europe du Nord – en cas de demande.
On n’a plus besoin d’être encore un membre de l’UE pour devenir un Etat vassal de Bruxelles. Mais l’aspect le plus effrayant est le suivant:
La nouvelle agence sera en mesure d’expulser des personnes qui n’ont pas le droit de rester en Europe – un pouvoir que Frontex n’avait pas.
Et, juste comme ça, la décision de qui peut ou ne peut pas rester dans un pays européen sera donnée à un bureaucrate sans visage de Bruxelles, contournant toutes les lois souveraines.
La nouvelle force sera également en mesure de faire appel à une équipe de gardes-frontières mis en réserve par les Etats membres, en plus de ses propres gardes. Les capitales nationales conserveront le contrôle au jour le jour de leurs frontières, mais la nouvelle agence sera en mesure de surveiller leurs efforts et d’intervenir si elle pense que la protection offerte est insuffisante.
* * *
Nous admettrons maintenant qu’une partie de ceci peut être ressenti comme un choc pour certains europhiles naïfs, qui ne réalisent pas encore que tout cela était planifié à l’avance, prévu depuis aussi longtemps que 2008 lorsqu’une présentation interne à l’AIG répondait à la simple question: Que veut l’Europe? Voici la réponse:
Utiliser les problèmes communs comme excuses pour étendre son pouvoir:
– questions environnementales: accroître le contrôle sur les pays membres; idée avancée de la gouvernance mondiale,
– terrorisme: utiliser cette excuse pour un plus grand contrôle sur la police et les questions judiciaires; augmenter l’étendue de la surveillance
– crise financière mondiale: tuer deux oiseaux (le marché libre; les économies anglo-saxonnes) d’une seule pierre (réglementation à l’échelle européenne; tentative de gouvernance financière mondiale)
– UEM: créer une crise pour forcer l’introduction d’un « gouvernement économique européen »
Tout cela a été mis en place, mais même cette vision précise et agressive ne prédisait pas que l’Europe serait assez audacieuse pour prendre effectivement en charge la souveraineté populaire et le contrôle des frontières sur l’ensemble du continent. Elle est sur le point de le faire.
(Trad. C.R.)
Source : Zerohedge
Publié par Bertrand Riviere
source: http://gaideclin.blogspot.fr/2015/12/lue-devoile-une-force-frontaliere.html
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