J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le billet de Marco Bélair-Cirino publié dans Le Devoir du 30 avril sous le titre L’Ukraine, nouveau «défi existentiel» pour l’ONU, un intérêt amplifié par le fait que les références et commentaires du journaliste rejoignaient parfaitement ma perception sur le rôle de l’ONU dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Tout en n’étant qu’un profane en politique internationale, je me rallie entièrement aux propos de l’avocate spécialisée en droit international Amal Clooney: «Ce conseil a entendu tellement de discours avec ce refrain désormais creux “plus jamais”... Mais nous voici maintenant face à des preuves de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et des preuves qui s’accumulent jour après jour de crimes de génocide» tout en décrivant l’Ukraine comme «un abattoir, en plein cœur de l’Europe».
Le procureur de la cour pénale internationale (CPI) Karim Khan, qui a ouvert une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité le 28 février contre Poutine, promet de «montrer que le droit international peut être efficace, agile et significatif», tout en lançant des formules-chocs telles: «Si la loi n’est pas au-dessus de nous, il n’y a rien en dessous de nous sauf l’abîme.»
L’Assemblée générale a adopté une résolution déplorant «l’agression» commise par la Russie contre l’Ukraine (141 voix pour, 5 contre et 35 abstentions) le 2 mars, puis une autre exigeant un arrêt «immédiat» des hostilités par la Russie contre l’Ukraine (140 voix pour, 5 contre et 38 abstentions) le 24 mars. Or, ni les résolutions de l’Assemblée générale, ni les discours, n’ont refroidi les ardeurs belliqueuses des diplomates russes qui ont repoussé à coups de veto les projets de résolution du Conseil de sécurité visant à faire cesser les hostilités en Ukraine.
Enfin, le secrétaire général, António Guterres, est aujourd’hui la cible de la plupart des tirs, y compris amis. En effet, quelque 200 anciens cadres de l’organisation le pressent de sortir de sa torpeur et de ne lésiner sur aucun effort pour rétablir la paix en Ukraine. Selon eux, la guerre russo-ukrainienne fait courir un «défi existentiel» à l’ONU. «C’est la raison d’être de l’ONU qui est à nouveau mise à l’épreuve dans cette affaire. Nous sommes horrifiés par l’alternative, l’ONU devenant de moins en moins pertinente et, finalement, succombant au sort de sa prédécesseure, la Société des Nations, avec les pertes humaines et la destruction matérielle qui l’accompagnent», ont-ils écrit dans une lettre ouverte.
L’ONU se trouve au banc des accusés. La raison d’être même de son existence est indéniablement remise en question par plusieurs intervenants encore présents dans l’Organisation ou y ayant déjà siégé. Le leadership du secrétaire général, António Guterres est sérieusement remis en question. Pour rétablir un peu sa crédibilité, M. Guterres devrait, selon moi, expulser la Russie du Conseil de sécurité avec droit de veto...C’est une simple question de gros bon sens!
Henri Marineau, Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Alexandre Cormier-Denis Répondre
2 mai 2022Si le motif d'une exclusion de la Russie est l'invasion de l'Ukraine, cela justifierait aussi l'exclusion des USA lors de l'invasion illégale de l'Irak en 2003.
Tant qu'il n'y aura pas la souveraineté d'un État mondial, l'ONU ne sera qu'une assemblée consultative sans grand impact sur la géopolitique mondiale. L'Organisation est là pour enregistrer les positions des pays-membres, mais guère plus.