L’intégrité libérale malmenée dans les nouvelles pubs péquistes

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Une stratégie à double tranchant

Le Parti québécois (PQ) ne ménage pas le Parti libéral du Québec (PLQ) dans ses dernières publicités radiophoniques. Le parti de Pauline Marois s’attaque directement à l’intégrité de l’équipe de Philippe Couillard et l’associe sans aucune subtilité au règne de l’ancien premier ministre Jean Charest.

Dans l’une de ces publicités, le PQ demande : « Peux-tu imaginer le cauchemar si les libéraux se trouvent en charge de la commission Charbonneau ? C’est comme mettre le renard pour surveiller le poulailler ! »

Dans une autre, il traite M. Couillard avec beaucoup d’ironie de « fantastique », de « formidable » avant de parler de lui comme d’« un magicien ». Et bien sûr, ce n’est pas un compliment. Le PQ affirme que le chef libéral est « en train de faire disparaître neuf ans de règne libéral et leurs 60 milliards de déficit ». Il ajoute qu’il « essaie de faire oublier les magouilles libérales et celles de son chum Porter ».

Musique de cirque

Il va jusqu’à qualifier Philippe Couillard « d’Oudini de la politique ». Et le tout est dit sur un fond musical de cirque !

Le professeur en communication publique à l’Université du Québec à Montréal, Bernard Motulsky, reconnaît qu’il est assez inhabituel d’employer ce genre de « publicités négatives » au Québec. Ces dernières années, ce sont surtout les conservateurs de Stephen Harper qui ont employé cette stratégie de s’attaquer directement à ses opposants plutôt que de vanter les bons côtés de son parti. Il s’agit d’une tradition inspirée principalement de la droite républicaine américaine qui se permet d’attaquer allégrement ses adversaires.

« Quand on regarde la stratégie de Mme Marois, au début de la campagne, elle n’a pas parlé aux médias et elle s’est fait accuser d’utiliser un peu les tactiques des conservateurs. Là, c’est sans doute un peu la même chose », fait remarquer M. Motulsky.

Contrairement aux conservateurs qui avaient dépeint dans leurs publicités l’ancien chef libéral Michael Ignatieff, le PQ ne s’en prend pas personnellement à M. Couillard. Il énonce seulement certaines informations rapportées dans les médias depuis plusieurs semaines, notamment en ce qui concerne ses liens avec Arthur Porter. « Les éléments sur lesquels on s’appuie, il n’y a rien de nouveau. On ne dit pas que c’est un bandit qui a volé de l’argent. On fait juste rappeler […] des allégations ou des fantômes que M. Couillard aurait »,note M. Motulsky.

L’idée du danger

Selon cet expert, le PQ cherche plutôt avec ces publicités à mettre de l’avant l’idée que « les libéraux sont devenus très dangereux. » Il considère quecette stratégie est un pari audacieux et qu’il n’y a aucune garantie de réussite. Des études ont d’ailleurs démontré qu’en publicité, les gens se souviennent plutôt de qui on parle et non de qui fait la pub.

En s’en prenant au PLQ, M. Motulsky trouve « surprenant » que le PQ reconnaisse en quelque sorte qu’il tire de l’arrière. Il pense qu’il aurait été préférable pour les péquistes de miser davantage sur Pauline Marois ou encore sur ses projets phares comme la charte de la laïcité.

Néanmoins, il constate que le PQ a quand même réussi à imposer le thème de l’intégrité pour évacuer celui du référendum.

Mais en campagne électorale, les libéraux risquent de répliquer ces prochains jours. « Ils ne peuvent pas se laisser faire et ne pas répliquer. Mais la réplique ne devrait pas être sur le même ton », conseille M. Motulsky.


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