Négociation entre le gouvernement et les médecins

Au-delà des bornes des moyens de pression

Kim Thuy, entre ombre et lumière

Tribune libre

C’est un véritable bras de fer auquel nous assistons entre les fédérations de médecins et le ministre de la Santé Christian Dubé depuis des mois, ce dernier ayant fermement l’intention de maintenir le cap sur le projet de loi 106, notamment sur l’utilisation de critères de performance pour évaluer 15% de la tâche des médecins. Le dialogue est rompu, chacune des parties demeurant fermement sur ses positions, et s’accusant mutuellement d’entêtement anti-productif.

Or ces derniers jours, les médecins spécialistes suivis des omnipraticiens ont augmenté la pression en cessant leur prestation de cours auprès des étudiants en médecine, ce qui aura pour effet de retarder indûment la diplomation des futurs médecins dans un contexte de pénurie de main d’oeuvre flagrant en médecine.

De facto, ces étudiants sont littéralement pris en otages au détriment de leur future promotion en médecine. En agissant de la sorte, je suis d’avis que les médecins outrepassent sans coup férir les bornes du cadre raisonnable de la négociation, et créent de la sorte un vice de procédure outrancier en interférant implacablement sur l’avenir des futurs médecins, lesquels deviennent les innocentes victimes d’un débat sans fin qui les condamne inexorablement à mettre un frein sur leur avenir professionnel...et qui sait, à l’abandonner. Dans un contexte aussi malsain, il est à souhaiter que les médecins feront appel à leur conscience professionnelle et reviennent rapidement sur leur décision pour le plus grand bien des étudiants en médecine qui ont fait le choix de consacrer leur vie aux soins de santé des Québécois.

Kim Thuy, entre ombre et lumière

Kim Thuy, née le 18 septembre 1968 à Saïgon, est une écrivaine québécoise adulée d’origine vietnamienne qui a quitté le Vietnam avec les boat people dans la cale d'un bateau à l’âge de dix ans, et s’est installée avec sa famille au Québec en 1979.

Tout récemment a paru la pièce de théâtre Am, un récit biographique dans lequel elle fait part de sa peine d’amour face à un Québec qu'elle ne reconnaît plus en raison de la prise de positions de certains partis politiques face à l'immigration. Or dans cette foulée, à ceux et celles qui disent que la situation a changé en 45 ans, elle remémoré le contexte économique de l’époque à un moment où le monde vivait une profonde récession. Néanmoins, les Québécois ont accueilli chaleureusement la famille de Kim alors que plusieurs usines fermaient à Granby, leur ville d’adoption.

Par ailleurs, invitée le 21 septembre sur le plateau de Tout le monde en parle, l’autrice, qui avait déclenché une polémique en se confiant, en entrevue à Radio-Canada, sur sa « peine d’amour » à l’égard du Québec, a défendu l’importance du choix des mots pour parler d’immigration. Ainsi « au lieu de parler de l’immigration comme un coût, pourquoi on ne parle pas en termes d’investissement? » se demande-t-elle. Kim Thuy s’interroge également sur le fait que l’immigration reçoive tout le blâme ayant trait à la pénurie de logements sans que les dirigeants nous donnent un éventail complet des facteurs en cause.

De toute évidence, Kim Thuy est en amour avec sa terre d’accueil envers qui elle voue une profonde reconnaissance. Or le contexte démographique a changé depuis 1979, le Québec ayant accueilli un flux volumineux d’immigrants au cours de la dernière décennie. Sa capacité d’accueil a atteint son seuil de tolérance. De son côté, Kim Thuy rêve d’un Québec ouvert à une augmentation d’immigrants dans un effort de valorisation de leur présence dans le paysage socio-économique du Québec...un décor jaillissant de la lumière du passé sur un fond d’ombre émergeant du présent.


Henri Marineau, Québec



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