La lutte pour l’indépendance soulève vraiment de telles questions. Faudrait-il baisser les bras? Les adversaires qui nous sont hostiles ne couperont pas les cheveux en quatre pour affirmer leur supériorité. Cette lutte va exiger un travail de sape d’une envergure insoupçonnée. Car l’indépendance ne se vend pas comme un produit de consommation tel qu’une pâte dentifrice. Pourquoi ? Parce que le politique ne s’adresse pas a priori à un consommateur mais plutôt à un citoyen dans toutes ses dimensions comme individu. Cependant, nous savons que l’action s’accompagne toujours d’une certaine propagande qui exagère dans un sens ou dans l’autre. Charles De Gaulle avait exprimé cette idée d’une façon très simple :
«Je parle. Il le faut bien.
L’action met les ardeurs en œuvre.
Mais c’est la parole qui les suscite.»
Il en savait quelque chose, lui, qui avait organisé la Résistance française à partir de Londres en comptant sur les appuis en France et en cherchant à se positionner dans son rapport avec les Alliés. Mais aussi deux chefs d’États très connus ont exprimé leurs avis sur la vie des nations :
Franklin Delano ROOSEVELT¸ «Les caresses n'ont jamais transformé un tigre en chaton.»
Winston CHURCHILL, «J’aime que les choses arrivent et, si elles n’arrivent pas, j’aime les faire arriver.»
À partir de là, j’aimerais clarifier une chose avec le mouvement indépendantiste et, en particulier, avec toutes les officines du Parti québécois pour leur exprimer franchement que l’Histoire fait partie de l’équation qui concerne l’indépendance politique complète du Québec. C’est de la pensée magique que de s’imaginer que la courbe historique de notre «annexion» collective sous la prépondérance du gouvernement fédéral canadien et du Canada britannique pourra se régler d’un coup de cuillère à pot .
À cet égard, les travaux de l’historien Michel Brunet peuvent nous convaincre qu’il existe véritablement un affrontement national qui persiste dans le temps – d’hier à aujourd’hui (cf. la bibliographie qui accompagne sa biographie sur le site de la Fondation Lionel-Groulx. Le répertoire des titres des livres, des essais, des conférences, des rapports et des articles a été classé dans l’ordre chronologique qu’on peut facilement consulter à sa façon grâce au robot de recherche proposé. Entre autres, nous suggérons la référence qui suit :
(En coll.), Canada français et union canadienne. Mémoire présenté le 13 mai 1954 à la Commission royale d’enquête sur les problèmes constitutionnels, Montréal : Éditions de l’Action nationale, 1954, p. 17-125. (avec J.-Eugène Therrien et al, pour la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal).
En complément :
Michel Brunet, Histoire du Canada par les textes (1855-1960), Tome II, Montréal, Fides, 1963, Document 41 : «Enquête Tremblay (1953-1956)», p. 231 à 241. «L’enquête Tremblay fut pour la collectivité québécoise l’occasion d’un examen et d’une prise de conscience. Jamais auparavant, les Canadiens français du Québec ne s’étaient interrogés avec un tel effort de lucidité sur eux-mêmes et sur leurs problèmes collectifs. (p. 232)» L’auteur écrira même que le rapport Tremblay fut un «véritable référendum sur l’autonomie provinciale et sur le rôle de l’État québécois (p. 232)».
Id., Ibid., Document 39 : «L’autonomie provinciale, la constitution canadienne et le problème fiscal», p. 203-215. Le gouvernement Duplessis précise sa politique autonomiste : 1947 : impôt sur les profits des compagnies ; 1954 : un impôt sur le revenu personnel. Le problème du pouvoir de percevoir des impôts directs «pour des fins provinciales» (Art. 92) entrait, selon Ottawa, en contradiction avec le droit du fédéral de prélever des revenus «par tout mode ou système de taxation» (Art. 91 de la constitution). Une crise éclate et Duplessis a dû réécrire le préambule de sa loi provinciale de 1954 ; l’État fédéral venait donc de faire reconnaitre la plénitude de ses pouvoirs fiscaux.
René Durocher et Michèle Jean, , Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 25, no 3 (décembre 1971).
Michèle Stanton-Jean, «Un autre affrontement Duplessis. Le rapport sauvé de la clandestinité»,Le Devoir, 31 décembre 2010. Historienne et chercheuse invitée au Centre de recherche en droit public de l'Université de Montréal. Quarante-cinq ans plus tard, on parle encore de cette enquête qui a fait une étude approfondie des relations fédérales-provinciales.
Les partisans de l’histoire sociale sont majoritaires dans nos départements d’histoire au Québec et partout ailleurs y compris le Ministère de l’Éducation du Québec. Ces gens n’apprécient pas particulièrement la perspective «nationale» de l’analyse de la grande histoire du Québec. Pourtant, le torchon brûle toujours sur la «question nationale» quant au statut du Québec dans le monde. Le temps est venu de provoquer le changement dans nos universités quant aux objets de recherche en histoire du Québec. Une réforme de l’enseignement de l’histoire au Québec devrait permettre de changer le tir. La perspective politique devrait prendre une plus grande place dans les cours d’histoire «nationale» du Québec (Nouvelle-France, Canada et Québec). Ces trois mots sont révélateurs de l’évolution historique des Canadiens français toujours vivants. Le public aimerait être éclairé sur cette histoire tragique de la collectivité nationale québécoise d’aujourd’hui.
Je m’explique. Au-delà de la description de la vie en société dans le présent à une époque ou à une autre, le public a aussi besoin d’une explication historique de ce que le présent subit de son passé collectif qui inquiète ou préoccupe les membres de cette société sur son avenir comme collectivité nationale. D’où le besoin d’étudier les grands phénomènes sociaux dans l’histoire, tel celui de l’annexion d’une société par une autre. Indiscutablement, il s’agit bien là d’un FAIT historique qui suit un cheminement inexorable. Il se traduit par la subordination sur place, la provincialisation et une superposition qui ultimement conduit à l’assimilation. Ce type d’histoire est essentiel pour tout citoyen membre de la société québécoise.
Le métier d’historien ne consiste pas à étudier le passé pour le passé comme une forme de divertissement mais plutôt comme un devoir d’expliquer aux vivants le passé – c’est-à-dire de révéler ce qui s’est réellement passé. L’histoire vivante «naît donc, écrit Raymond Aron, de l’intérêt actuel que des hommes pensant, souffrant, agissant, trouvent à explorer le passé. (2)» Donc, l’étude du présent ne peut être l’apanage unique du droit, de la science politique ou de la sociologie. La dimension historique du présent est aussi importante que la description de la diversité des activités humaines dans le présent en tant que telle. Il serait anormal de considérer que le passé est du dépassé.
L’«histoire statutaire» vs la «grande histoire»
D’une certaine façon, Richard Le Hir a soulevé le voile sur cette difficulté dans son éditorial du 23 février dernier (3). En voici un extrait :
Études sur la souveraineté
Cela dit, il est nécessaire de comprendre que la majorité des études nécessaires sur la souveraineté n’ont jamais été faites. En 1995, les fameuses études dont j’ai eu la responsabilité (20 au total) n’étaient qu’une mise à jour des études réalisées dans le cadre de la Commission Bélanger-Campeau après l’échec de l’Accord du Lac Meech. Mise sur pied par Robert Bourassa, cette commission n’a jamais eu le mandat de préparer un référendum sur l’indépendance du Québec. Elle ne visait qu’à convaincre le ROC que le Québec était sérieux dans ses intentions de tenir un tel référendum. À deux exceptions près, l’étude sur l’accession du Québec à l’Accord sur le libre-échange nord-américain (ALENA) réalisée par le cabinet Rogers & Wells de Washington, et l’étude Lamonde et Bolduc portant sur la partage de la dette canadienne advenant la souveraineté du Québec, ces études n’apportaient strictement rien de nouveau au débat.
[I] Or une recension de toutes les études effectuées sur l’indépendance en date du 30 mars 2011 effectuée par le juriste Daniel Turp fait état d’un total de 148 études sur le sujet, comme pour signaler que la question a été amplement débattue et couverte. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.
Si les études juridiques et économiques abondent, elles sont loin d’être complètes ou même pertinentes dans le contexte actuel, et leur regroupement sur une base chronologique plutôt que par enjeux et disciplines rend leur contribution difficile à évaluer sans une analyse et une lecture approfondies.
[II] Par ailleurs, certaines disciplines sont sous-représentées. C’est le cas notamment de l’histoire statutaire, de la démographie, de la sociologie, ou de la géopolitique (complètement absente).
Et surtout, est complètement absente toute trame qui permettrait de relier un diagnostic sur l’état actuel de la situation du Québec et des Québécois à la nécessité et l’opportunité de faire l’indépendance, non pas pour le seul bon plaisir des indépendantistes, mais dans l’intérêt supérieur du Québec et des Québécois, qu’ils soient de souche ou d’adoption.
[III] L’indépendance doit donc être placée dans son contexte, constituer la meilleure issue possible au regard d’enjeux qui doivent s’imposer par leur évidence, nous permettre de minimiser nos faiblesses, maximiser nos forces, contourner les menaces, exploiter les opportunités, en utilisant le seul levier collectif dont nous disposions, l’État québécois, dans la recherche du bien commun. L’État comme levier et non comme entrepreneur, sauf dans les cas où la preuve est faite ou existe que l’entreprise n’est pas la meilleure solution. (Fin de la citation. L’énumération en chiffres romains a été ajoutée au texte.)
Les trois problèmes identifiés supra en chiffres romains sont bien réels. Cependant, si l’on admet que le problème consiste à faire passer une nation de son statut de nation annexée à celui de nation indépendante, on est loin d’avoir trouvé le bon chemin. Incontestablement, l’État du Québec est un État local, provincial : il est un État fédéré, limité dans ses pouvoirs et ses compétences «nationales». Il subit de nombreuses privations intra-étatiques dans l’union fédérale de 1867 et de son rapatriement, en 1982, enchâssée par la Charte des droits et libertés. Quant à l’externe, il est juridiquement et pratiquement exclu de la vie internationale comme État-province au Canada.
Ces grandes questions soulèvent des problèmes majeurs de fonctionnement du fédéralisme et des nationalités et entre la nation majeure (majoritaire) et la ou les nations (minoritaire(s) et mineure(s). Il demeurera toujours difficile de dresser le bilan des forces et des faiblesses hic et nunc sans avoir recours à l’histoire comme discipline.
Si l’«histoire statutaire» concerne les États, les institutions et les sociétés, je dirais que la «grande histoire» s’intéresse à tout l’agir humain passé qui est du domaine de l’histoire. Par conséquent, l’histoire des structures est aussi légitime que l’histoire événementielle. Que ce soit l’État, les institutions et les sociétés, c’est finalement le tout de l’homme, comme disait Lucien Febvre, qu’on le prenne par les pieds, le bras ou les cheveux, c’est le tout de l’homme qu’il faut prendre en considération. Telle est la raison d’être de la connaissance historique. Toutes les activités humaines sont du ressort de l’histoire ainsi que du travail historique. C’est ce dont les politiques ont besoin pour comprendre le présent qui prépare le futur. En ce sens, Gandhi a pu exprimer l’âme des Hindous et de l’Inde contre un Empire britannique pratiquant une doctrine et une politique impérialiste d’exploitation.
Les enquêtes sur l’indépendance devront se faire selon l’optique indépendantiste. Cette position peut ressembler à une tautologie mais ce n’est pas vrai dans les faits. Nous savons que notre histoire est fortement dominée par l’optique fédéraliste. Les avantages du principe fédéral sont tellement montés en épingles que l’idéologie fédéraliste est enracinée dans notre pensée politique sociétale par le gros public que l’agir (par soi) collectif n’est plus considéré comme un bien en soi en politique, en économique et au culturel. Et d’une manière particulière, les partisans du souverainisme concèdent souvent au fédéralisme qu’il y a une organisation d’une «collectivité» nationale au profit des «communautés» nationales. N’avons-nous pas déjà une quasi-souveraineté politique ? Partant, il ne faudrait pas être victime du syndrome de la «réserve». Ces prémisses sont savamment entretenues par l’État fédéral qui exploite à fond de train les principes démocratiques et de libertés individuelles.
Conscient de cette donne, un indépendantiste sérieux doit chercher à analyser ses conditions de vie en tant que membre d’une collectivité nationale pour découvrir que le gouvernement par soi ou le self-government complet offre des avantages plus grands que de se satisfaire de son quasi-État de nation annexée. Cela dit, la société québécoise possède des ressources de toutes natures qui peuvent lui permettre d’accéder à son indépendance complète. Il s’agit de constater toute la dynamique intégrale (interne) de la société québécoise pour ce qu’elle représente dans les faits et découvrir que le Québec possède les moyens de n’importe quelle autre nation indépendante comparable dans le monde qui siège à l’ONU.
À cet égard, les chercheurs ont à leur disposition des outils importants. En ce qui nous concerne, l'Institut de la statistique du Québec (IRQ) peut nous rendre de très grands services. Nous pouvons découvrir sous nos yeux nos forces et nos faiblesses mais aussi nos moyens et nos ressources humaines pour servir à la défense du bien commun «national» qui est plus global encore que la défense du vivre ensemble à n’importe quel prix et/ou de nos intérêts économiques surtout (cf. Le Québec Chiffres en main.Édition 2015) (5).
Au-delà de «l’histoire statutaire», l’Institut de la statistique du Québec (cf. Détail du site). nous offre des données déjà traitées qui peuvent nous fournir des informations très pertinentes sur l’évolution de la situation du Québec au plan démographique et sur beaucoup d’autres sujets concernant les activités économiques, culturelles, sociales, etc.). Le champ statistique est considérable (cf. Bilan démographique au Québec. Édition 2015. http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/bilan2015.pdf
Il est inconcevable de ne pas considérer l’ensemble de nos activités humaines collectives comme une richesse «nationale» qui est à notre service. La société civile a des assises sur tous les aspects suivants :
1. Démographique
2. Géographique
3. Économique
4. Sociologique
5. Politique
6. Scientifique
7. Artistique
Pour simplifier, nous avons le nombre (1 et 2), la richesse (3), l’organisation (4 et 5) et la culture (6 et 7). Autrement dit, sous trois aspects majeurs : l’économique, le politique et le culturel nous possédons des bases «nationales» pour lesquelles il nous manque les pouvoirs d’un «État souverain, français, jouissant de la reconnaissance juridique internationale». C’est cette idée qu’il faut faire partager par la majorité démocratique des Québécois. Et ce n’est pas en compilant des bibliographies ou des monographies tous azimuts qu’on va convaincre les Québécois de faire l’indépendance.
Le défi capital consiste à faire comprendre et à faire endosser volontairement par une majorité consciente que l’annexion du Québec au Canada fait subir aux Québécois des limitations individuelles et collectives intrinsèques qui réduisent les possibilités de se développer intégralement chez lui. Donc, la possibilité d’«être maître chez soi», et d’«être présent au monde» (un aspect vraiment nécessaire) pour être effectivement une collectivité distincte. Ainsi le sentiment national bien compris ferait que «le Québec est dans le monde, mais distinct de lui. (6)»
Finalement, s’imaginer que l’indépendance est l’affaire de la génération qui s’en vient, c’est faire ou du jeunisme ou de l’âgisme. L’indépendance du Québec s’adresse à tout le public québécois sans exception. Sur cette cause fondamentale, tous les Québécoises et les Québécois sont des précurseurs. Malheureusement, tous ces précurseurs ont chacun à leur façon une conception bien personnelle et individualiste. Le mouvement ne parvient pas à s’unifier sur les fondements ou la nature de l’indépendance politique du Québec. À la place, il se perd dans les stratégies d’alliance ou de regroupement inextricable. Le public ne peut suivre ce courant délétère qui ne cesse de s’embourber dans des discours qui ne parviennent pas à mettre «les ardeurs en œuvre», car la parole ne les suscite pas.
Dans le contexte où une histoire collective canadienne-française, une tradition politique fortement marquée par la tendance fédéraliste et un courant d’idées braqué sur l’histoire sociale, l’élite intellectuelle occulte la direction vers le «national» sur la base de l’agir-par-soi de la nation québécoise capable de constituer un «État souverain, français, ayant la jouissance juridique de la reconnaissance internationale.»
Afin que le public accepte cette nouvelle vision du futur, il revient aux indépendantistes à marteler le discours indépendantiste et à organiser l’action en conséquence. Le public doit se rendre compte que le MOUVEMENT pro-indépendantiste se prononce d’une seule voix – comme le font, par exemple, les environnementalistes. La fin-en-vue doit être connue clairement et ouvertement mais aussi disséminée dans tous les milieux au Québec. Les indépendantistes doivent s’affirmer avec sincérité, véracité, puis, surtout, ne pas se décourager.
NOTES
(1) L’essentiel de nos problèmes réside avant tout dans la loi fondamentale du Canada, sa constitution et ses institutions. Nous subissons depuis 1867 toutes les privations que nous impose le fédéralisme canadian. Ce n’est guère mieux avec la Loi constitutionnelle de 1982 enchâssée par une Charte des droits et libertés. Il vient s’ajouter les décisions d’interprétation de nos lois depuis 1867. Les juristes en savent quelques choses – les historiens aussi. Personnellement, j’ai déposé à l’Université de Montréal, en 1973, une thèse de doctorat qui faisait l’étude l’«Évolution des États du Québec et de l’Ontario entre 1867 et 1871». Quarante-trois ans plus tard le Québec fait toujours face au même problème d’une lutte entre deux sociétés nationales. Il est trop facile de rêver de tout réduire à des conflits sociaux et d’éliminer de l’histoire les affrontements nationaux. Toute société nationale qui, en plus, est bien organisée collectivement, exprime toujours son nationalisme, c’est-à-dire sa volonté, etc., d’être maître chez soi et de défendre son unité nationale.
(2) «La philosophie de l’histoire» dans Dimensions de la conscience historique, Paris, Plon, 1961, p. 6. «L’histoire est la reconstitution, par et pour les vivants, de la vie des morts. (p. 6)»
(3) Vigile 23 février 2016. Dans «Sur l’élan d’une chronique perfide de Michel David. L’Institut de recherche sur l’indépendance déjà dans la mire des fédéralistes, avant même sa constitution.» La grande majorité des études qui auraient dû être faites ne l’ont jamais été. 2 839 visites 19 messages. Consulté le 2016-03-06.
(4) «Le sociétal concerne des sujets dits "de société". L’expression regroupe des thématiques ayant trait aux comportements de l’individu et à l’évolution des mœurs de la société.»
(5) Nous indiquerons ultérieurement d’autres informations sur ce sujet qui peuvent servir à l’histoire du Québec et à une meilleur connaissances de l’évolution de l’État du Québec.
(6) Voir Alphonse Dupront, «Le sentiment national.» Dans La France et les Français, sous la direction de Michel François, Paris, Gallimard, 1972, p. 1471 (coll. « Encyclopédie de la Pléiade »). L’auteur nous offre, comme historien, une synthèse historique instructive sur l’évolution de l’unité et du sentiment national.
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1 commentaire
Marcel Haché Répondre
21 mars 2016Les anciennes élites politiques canadiennes-françaises ont mieux perçu que les indépendantistes l’état d’Annexion dans laquelle se trouve la nation que Nous sommes.
Que ces élites canadiennes-françaises furent fédéralistes de bonne foi ou à contrecœur importe peu : il ne leur est jamais venu à l’idée de renoncer à quelque pouvoir que ce soit, en particulier le pouvoir provincial de la province de Québec, la seule ayant pour majorité une population d’origine française. Les canadiens-français furent contraints de pratiquer la realpolitik la plus contraignante.
S’il y a maintenant des indépendantistes au Québec, c’est parce qu’il y a eu naguère des canadiens-français qui ont accepté de faire avec la réalité. Ils ont FAIT très longtemps ce qu’il FALLAIT FAIRE, tout simplement.
D’où vient donc cette idée sans génie que c’est en renonçant au pouvoir provincial que l’Indépendance serait la mieux servie ?
D’où vient donc cette idée, toujours-toujours démentie par ailleurs, qu’il suffirait de « parler » d’un référendum pour que les « ardeurs » reprennent et qu’advienne l’Indépendance ?
En minimisant les contraintes, les indépendantistes ont eu beau jeu de s’adonner à la pensée magique plutôt qu’à la realpolitik.
Richard Le Hir a bien raison de dire et d’écrire, et cela depuis longtemps, que la balle n’est nulle part ailleurs, nulle part-nulle part ailleurs, que dans notre camp, celui du P.Q., et dont le chef P.K.P. a tout le bagage nécessaire pour mener cette fois le navire amiral a bon port.
Qu’attendons- nous alors pour jouer une autre Game, celle que les circonstances et la réalité nous imposent, la Game qui n’a jamais-jamais été jouée parce qu’elle ressemblait trop à celle jouée par les anciens canadiens-français ?
P.E.T. fut un pur produit du West Island. Si maintenant P.K.P. ne s’occupe pas de Nous, s’il ne se pose pas comme la réponse historique (une tête par-dessus toutes les autres…) à ce que Nous n’avons jamais cessé d’être (des « canayens »), qui d’autre le fera pour cette maudite province qui en a par ailleurs tellement-tellement besoin ?