Au soir des élections de 2018

L’indépendance du Québec doit se faire avant le référendum

Motiver et embarquer toute la population du Québec

Tribune libre

Oui, il faut expliquer à la population du Québec : qui, où, quand, comment se fera l’indépendance du Québec. Un incontournable : le Québec a besoin d’un chef et d’une équipe charismatiques de patriotes et d’incorruptibles (de la trempe d’un Hugo Chavez, d’un Pape François et d’un Vladimir Poutine)! Pensez-vous qu’au soir des élections de 2018, nos élus québécois, la main sur le cœur, vont nous dire qu’ils ont enfin entendu la colère, l’exaspération et le ras-le-bol des Québécois, qu’il fallait vraiment en finir avec les promesses non tenues, la collusion et la corruption, qu’ils allaient, à présent, s’attaquer aux inégalités sociales entre les riches et les pauvres, créer de nouveaux emplois, augmenter notre pouvoir d’achat et créer de la richesse pour tous? Tout cela, dans le climat actuel d’insécurité et de corruption, ce n’est pas possible comme l’a si bien décrit Gilles Verrier : « L’indépendance passe par un redressement de l’État ».
Je n’y crois pas à moins que… bien avant le prochain référendum, bien des choses soient faites. Qu’est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que la population du Québec doit porter son projet de pays, dans sa logique et dans son cœur, avant le prochain référendum. Sinon, nous courons de nouveau tout droit vers l’échec. Présentement l’idée d’indépendance est loin des préoccupations quotidiennes des citoyens et pour la grande majorité cette idée fait peur et est dépassée. Les citoyens seraient rendus ailleurs! Pour dissiper toutes les peurs, les responsables du nouvel IRI (Institut de recherche sur l’indépendance) doivent mettre cartes sur table et répondre aux vraies questions que les gens se posent. Les items que je propose, ici, ne sont pas classés par ordre d’importance et peuvent varier aussi en nombre. Il revient à chacun de nous de les enrichir de notre réflexion.
Avant le référendum
1. Comment devenir maître de notre système fiscal : péréquation, taxes, impôts, allocations, pensions, partage de la dette, garder oui ou non le dollar canadien? À qui vont profiter les incitatifs économiques, au bénéfice des intérêts nationaux ou de la droite qui plaide toujours pour la primauté des intérêts privés et des multinationales qui se croient plus fortes que le gouvernement.
2. Clarifier notre système démocratique de partis et d’institutions politiques (aller vers une démocratie participative). Pouvons-nous mobiliser la base qui se trouve dans les régions? Pourrons-nous, éventuellement, chasser du pouvoir des élus corrompus qui ne travaillent que pour leurs poches? Tant que nos politiques seront dominés par les puissances économiques, aucun changement social n’est possible.
3. Définir la libre circulation des biens, des personnes, des emplois. Allons-nous soutenir nos PME créatrices d’emplois et protéger nos sièges sociaux? Qui allons-nous subventionner avec nos taxes et impôts? Allons-nous nous attaquer aux paradis fiscaux des banques et des entreprises qui délocalisent et se cachent derrière des filiales à numéros?
4. Baliser le nombre d’immigrants, leur intégration, leur citoyenneté. Pour les grandes agglomérations d’immigrants, (je fais référence aux ghettos possibles des grandes villes) allons-nous offrir un véritable programme scolaire d’intégration incluant parents et élèves? Allons-nous cesser de subventionner les écoles confessionnelles (ce qui est différent de nos écoles ou collèges privés) et les obliger à suivre nos programmes scolaires?
5. Négocier le départ ou l’intégration de l’armée canadienne de Valcartier, de la GRC et de leurs installations. Sinon, ces forces de l’ordre, au service du Canada, pourraient nous « bombarder » si le gouvernement fédéral refusait notre indépendance? Cela s’est déjà vu dans notre histoire (1970).
6. Définir le statut des anglophones et leurs institutions, et aussi celui des autochtones et leurs réserves. Lire l’article de Gilles Toupin sur l’indivisibilité du Québec (loi 99). Allons-nous rétablir les services publics équitables (hôpitaux, universités, etc.) en fonction du pourcentage démographique des différentes populations?
7. Décréter à nouveau le Français comme unique langue nationale et revoir la Loi 101. De plus, comment donner à cette loi des dents pour se faire respecter dans l’espace public et au travail?
8. Établir une Assemblée constituante pour écrire et faire voter une nouvelle Constitution, incluant une charte de la laïcité, de la langue française, des droits et devoirs du citoyen. Ayant refusé de signer la constitution canadienne de 1982, ne serait-il pas temps d’en avoir une à nous, Québécois?
J’invite tous les lecteurs et lectrices à compléter cette liste et à répondre aux items qui suivent sur l’après référendum. Cela pourrait aider l’Institut de recherche sur l’indépendance. Que ferions-nous après le référendum?

Après le référendum
1. Définir le Québec comme État républicain et son régime présidentiel.
2. Instaurer la Cour suprême du Québec et réviser nos lois.
3. Nationaliser certaines de nos ressources naturelles et développer de nouvelles énergies.
4. Maintenir nos frontières terrestres avec l’Ontario et les Maritimes.
5. Mettre sur pied la Banque centrale du Québec (prévoir un fonds de prévoyance à la Parizeau) et définir la charte de nos banques nationales.
6. Transférer l’administration des ponts, des ports et aéroports au Québec.
7. Analyser et signer des traités commerciaux avec le Canada et les autres pays.
8. Définir nos représentations diplomatiques à travers le monde (consulats et ambassades).

Que de débats, de négociations, de choix et de décisions difficiles à prendre ! La puissance d’un rêve pour une société est de voir grand collectivement pour les années à venir. Présentement les Québécois sont-ils plus intéressés à leur survie individuelle qu’à leur destin collectif ? Peut-on leur reprocher d’être si peu « politisés », quand les grands problèmes qui les assaillent ne sont pas traités politiquement (via les commissions d’enquête) à cause de la corruption de toutes sortes? C’est ce que les Commissions Gomery, Bastarache et Charbonneau nous ont révélé? Le fossé entre le projet d’un pays et la dure réalité de tous les jours est-il devenu trop grand, pour nous, au point de compromettre notre devenir collectif ?

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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2015

    Marius Morin''...la population du Québec doit porter son projet de pays, dans sa logique et dans son cœur''...
    Pour ceux et celles qui suivent la série Saint-Élie-de-Légendes,nous assistons en direct,à une démonstration sans faille de ce que sont les liens vivants,l'unité du vivant.
    Dans une dimension terrienne,un groupe qui occupe son territoire par la solidarité et l'amour de leurs racines ancestrales,ne font rien d'autres que d'être vivants,solidaires et courageux.
    L'âme de Fred Pellerin enveloppe le tournage de cette série extraordinaire.
    Épisode du mardi 22 décembre 2015
    Fred nous ouvre les portes de l’univers de madame Garceau.
    http://ici.radio-canada.ca/tele/saint-elie-de-legendes/2015/

  • Marcel Haché Répondre

    21 décembre 2015

    @ Pierre Bourassa.
    Comme dans un commentaire que j’ai fait sur le très beau texte de Gilles Verrier, je souhaite seulement que les indépendantistes cessent de toujours se cracher dans les mains pour rien.
    Je souhaite ( mais je désespère aussi) que les indépendantistes, lorsqu’ils arriveraient au Pouvoir, je souhaite qu’ils aient assez d’imagination pour jouer une autre Game que celle qu’ils ont toujours jouée, et qu’ils ont perdu chaque fois.
    La gang à Couillard est la première participante et la première bénéficiaire de ce maudit Québec bloqué. Voilà un « boulet » autrement plus lourd que les entraves que tout le West Island ne manque jamais de poser à un gouvernement indépendantiste. On jase.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2015

    @Marcel Haché
    Je cherchais les mots.vous les avez trouvés pour moi.
    Mais le chantier proposé par Marius Morin est excellent.
    Les Québécois,à ce que je sache,ont réélu les libéraux Couillard majoritaires après s'être fait soudoyer pendant dix ans sous Jean Charest.Il est donc clair qu'il y a une sérieuse interférence dans l'air,à moins que les élections n'eussent été trafiquées,mais çà,je n'en ai aucune preuve.
    Imaginons une élection référendaire en 2018,le PQ remporte les élections,mais obtient en même temps un non à sa demande de faire l'indépendance,la raison même du parti d'exister.Il lui resterait donc 4 années à gouverner avec la machine médiatique fédéraliste s'acharnant constamment sur ce non.Quel boulet ce serait à trainer.
    Beaucoup d'oxygène est nécessaire pour remettre l'étoile Polaire au coeur même des esprits.

  • Marius Morin Répondre

    21 décembre 2015

    Les avantages de l’indépendance au plan :
    - Économique (permettre de collecter nos taxes, impôts, redevances = créer plus de richesses)
    - Politique (devenir maître chez nous = voter nos lois, défendre nos valeurs)
    - Culturel (refuser toute vassalité = protéger notre langue, nos écoles, nos universités)
    - Social (lutter contre les inégalités = réduire le fossé entre les riches et les pauvres)
    - Patriotique (lutter contre notre perte d’identité = retrouver notre identité et fierté nationales)
    - Environnemental (diminuer les hydrocarbures et produits chimiques = plus d’électrification)
    - Militaire (moins d’actions militaires = plus d’interventions humanitaires)
    - Relations extérieures (annuler nos traités mondialistes = signer de nouveaux traités de nation à nation)

  • Marius Morin Répondre

    21 décembre 2015

    @Marcel Haché. Bien d'accord avec vous. La menace d’un référendum a pesé lourd aux dernières élections. Que faire avant les élections de 2018? Comment allumer la flamme patriotique des Québécois et gagner leur confiance? Ça va prendre tout un tisonnier pour attiser les braises de l’indépendance qui fument encore!

  • Marcel Haché Répondre

    21 décembre 2015

    Je sais que vous savez bien lire Marius Morin. Ce que vous décrivez dans votre texte, c’est le Chantier « nécessaire » à l’Indépendance. Cependant, cela suppose un électorat particulièrement politisé, ce qu’il n’est pas présentement. Et rien n’annonce non plus qu’un vent de révolution se serait levé quelque part au Québec.
    Mais ce n’est pas parce que la météo n’est pas favorable qu’il faudrait renoncer… Pas du tout. Pas pantoute.
    Beau temps mauvais temps, l’Indépendance peut très bien rester à l’ordre du jour. C’est bien le moins…Mais cela ne serait-il pas bien avisé aussi que le P.Q., plutôt que de risquer de brusquer inutilement un électorat endormi, peu porté à la révolution, ne serait-il pas bien avisé que le P.Q. gagne d’abord la confiance de l’électorat et, qu’ensuite, à la tête de l’État, si l’électorat consent à lui faire confiance, qu’il entreprenne alors de faire ce que vous dites, plutôt que de tout dire ce que vous dites avant d’être en mesure de faire ce qu’il a indéniablement à faire…
    Un gouvernement maître de l’agenda politique, à qui l’électorat aurait déjà fait confiance à l’élection, pourrait faire un sacré millage, millage plus ou moins « nécessaire ». Mais quelle importance alors, je vous le demande, quelle importance s’il garde pour lui la capacité d’aller plus ou moins loin dès lors qu’il peut commencer le Chantier nécessaire… alors que c’est bel et bien un parti indépendantiste qui serait au « Paradis du Pouvoir » ?
    Tous les compromis sont à l’ordre du jour pour déloger du Paradis la gang à Couillard, sauf compromettre l’Indépendance. On jase.

  • Marius Morin Répondre

    21 décembre 2015

    La Commission Gomery nous a appris que le fédéral était en guerre contre les séparatistes et que Louis Dionne était aux commandes du régiment des Voltigeurs en plus d’être substitut du Procureur général du Québec ? Qui était derrière cet homme orchestre, Paul Desmarais, André son fils, Jean Charest et David Rockefeller (Lire l’article de Richard Le Hir . Pensez-vous qu’un ex-membre du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS), comme Philippe Couillard, va regarder passer le bateau de l’indépendance du Québec sans intervenir en secret?

  • François Ricard Répondre

    21 décembre 2015

    Pour moi, la constituante revêt une grande importance car elle permettrait à toute la population, surtout aux jeunes, de participer à la définition de notre pays. Elle aurait aussi possiblement l'heur d'y inciter la participation de tous les nationalistes de quel que parti ils soient.
    Se donner un pays bien à soi: un projet emballant.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2015

    Vous faites référence à 1970 ou les mesures de guerre.Si on tentait de nous nretenir de force,est-ce qu'on aurait recours aux trtibunaux internationaux ou si on armerait le peuple et qu'on entrerait en guerre pour répondre par la force nous aussi.Un mouvement de résistance,çà peut s'organiser assez vite si on a les noms de volontaires qui voudraient y participer.