L’Homme nous a jadis embarqué dans la galère des conditions gagnantes. On a coupé, sabré, mis à la retraite anticipée une foule de fonctionnaires compétents, notamment en santé. Lutte au déficit à tout prix. Des finances saines pour faire la souveraineté, qu’on nous disait. Le PQ, déstabilisé par la défaite et la démission de Parizeau était prêt à tout. Le cancer commençait à développer ses cellules létales. Et de rémission en rémission, nous pataugeons depuis.
L’Homme nous dit que la souveraineté n’est pas réalisable, qu’il faut en prendre acte et s’atteler au redressement des finances du Québec. Augmenter les tarifs d’électricité, dit-Il. Même si les tarifs en question ne cessent d’augmenter depuis cinq ans. Lutter contre le décrochage scolaire? Nous sommes tous d’accord avec ça. Encore faudrait-il qu’Il ait la décence de critiquer la réforme actuelle. Il a des responsabilités à assumer à ce niveau. L’oublie-t-Il?
L’Homme en veut à Pauline « la pas fine » de ne pas avoir été sympa avec son frérot Gérard. Marois n’a jamais traité l’historien d’être un Elvis Gratton. Par contre, elle a eu raison de dire que c’est du gratonnisme que d’affirmer que nous sommes des « Québécois canadiens-français », ou quelque chose du genre. L’Homme l’a pris personnel, comme on dit. Ce qu’Il a fait à Yves Michaud est mille fois pire, bassement odieux. Petitesse, je vous dis, et l’Homme a la rancune mal dosée.

En 1995, l’Homme nous a fait croire que le rêve s’apprêtait à devenir réalité. Par la suite, ça s’est déglingué. L’Homme tirait sur les rênes en même temps qu’Il faisait des crises d’indignation. Puis, las, Il a démissionné après nous avoir fait goûter la médecine des conditions gagnantes. L’Homme était déçu par les Québécois. Et cela perdure ad nauseam.
L’Homme fait aujourd’hui la morale, genre curé, à ceux qui militent pour la laïcité. Pour démontrer la justesse de ses propos, Il s’appuie sur la mémoire de René Lévesque, en affirmant que ce dernier n’aurait jamais toléré les dérives des laïcistes actuels. Basta! L’intégrisme religieux n’existait pas à l’époque de Ti-Poil. Nous étions tous derrière Gérald Godin dans son combat pour convaincre les nouveaux arrivants (et les anciens) de s’associer au Nous. Que diraient Lévesque et Godin aujourd’hui, compte tenu de la nouvelle réalité? Difficile à dire, ils ne sont plus là. Je gage un deux : ils feraient dans la Pauline « la pas fine ». Pénible manœuvre sophistique culpabilisante de la part de l’Homme.

L’Homme flirt avec le multiculturalisme, et c’est peu dire. Frérot Gérard doit sabrer le champagne, et Weinstock est sûrement tombé à genoux, bras en croix : son appel aux dieux aura été entendu. Françoise David a probablement crié Yes!, mais peut-être est-elle ce soir triturée par le doute. On lui souhaite de retomber sur ses pattes, et non pas sur les genoux.
Et Facal, là-dedans? Proche des idées libérales de l’Homme, Facal n’en demeure pas moins un indépendantiste remarquable, un républicain dans le sens noble du terme. En tant que social-démocrate, je suis son adversaire. Mais des indépendantistes républicains de ce calibre, emmenez-en!