L'État optimal

Sabordons Ottawa et nous aurons moins de gouvernement, moins de taxe et plus de liberté. Mais le Tea Party of Canada ne le mentionne pas.

Tribune libre 2010



Sabordons Ottawa et nous aurons moins de gouvernement, moins de taxe et plus de liberté. Mais le Tea Party of Canada ne le mentionne pas.

Le crédo du Tea Party of Canada est simple: Moins de gouvernement, moins de taxes et plus de liberté.

Entièrement d'accord, mais pas de la manière dont le pensent ces fédéralistes nouveau genre.

La seule manière d'en arriver à moins de gouvernement, moins de taxes et plus de liberté consiste à saborder le niveau de gouvernement dont le Québec et au moins cinq autres "provinces" du Canada pourraient se passer et ce niveau, c'est le fédéral.

UN seul gouvernement d'État à Québec et les conséquences à court et à long terme peuvent être sûrement évaluées à partir des principes permanents qui gouvernent toute stratégie d'État:

1. Appréciation rigoureuse du contexte

Il sera plus aisé d'apprécier rigoureusement les contextes dans lesquels le monde actuel nous a plongés, tout ceci à cause des développements fulgurants de la technologie et des communications, qui embrouillent notre vision de la réalité. Cette réalité, c'est d'abord notre assise territoriale permanente, notre géographie actuelle, avec ses caractéristiques, ses avantages et désavantages. C'est aussi l'ensemble des moyens de communications naturels dont la nature nous a pourvus et leur État dans le monde actuel. Le pouvoir est complètement dans ses communications. Avec un seul État, il deviendra plus aisé de mettre ce principe en pratique.

2. L'appréciation de la situation

Elle s'en trouvera facilitée. La situation vient des relations qui s'établissent entre individus, groupements, institutions et articulations de l'État. Aujourd'hui, dans la situation actuelle, toutes ces relations sont embrouillées par des conflits permanents d'intérêts qu'il sera plus facile de solutionner avec un seul État.

3. Détermination et maintien d'objectifs praticables et réalisables en termes de temps et d'espace

Très long et laborieux dans les conditions actuelles de notre inféodation au pouvoir centralisateur, arbitraire et unitaire d'Ottawa, alors que nous possédons les assises de notre propre État.

4. Maintien du moral

Au moins, nous saurons de quoi il s'agit en toute circonstance. Il n'y aura plus de guerres intestines entre tenants du "fédéralisme" et d'autre part, les défendeurs d'un État unique, optimal et libre du Québec. Les complications créées par deux États superposés, dont un est post-impérial, arbitraire, unitaire et doté de tous les pouvoirs essentiels de l'État et l'autre, naturel et optimal, apte et capable de fonctionner comme tel, vont s'estomper et disparaître. Ce sera un obstacle majeur de moins pour notre gouvernance.

Prenez l'exemple de la Finlande inféodée à la Russie jusqu'a la première Guerre mondiale et la Finlande libre. Il aura fallu du temps pour que l'État finlandais prenne forme mais la réussite a fini par faire son chemin et la Finlande est devenue un pays prospère et où il fait bon vivre.

5. Concentration de l'effort dans l'espace et dans le temps

Est-il nécessaire de spécifier qu'avec un seul État, le nôtre, il sera plus facile et plus aisé de mettre en pratique ce principe cardinal en géopolitique.

6. Économie de l'effort

Conséquence et corollaire du principe de concentration de l'effort dans l'espace et dans le temps. Il n'est pas possible dans les conditions actuelles d'atteindre nos objectifs avec une économie maximale d'efforts et de moyens. Aucun État ne peut survivre lorsqu'il est incapable de mettre ce principe en pratique.

Tous ces principes sont les éléments intangibles de la Réalité, radicale et semelfactive, face au Réel relationnel et libre.

7. Simplicité

Un autre principe majeur qu'il sera plus aisé de mettre en pratique avec un seul État au Québec, le nôtre, que nous pourrons suivre de près et sur lequel nous aurons droit de regard et de désaveu, alors que ce droit fondamental en stratégie d'État est réservé à la Couronne d'Angleterre, qui s'impose comme un facteur d'inhibitions dans l'action. Cette situation a profité et profite encore aux Oligarques de Bay Street et aux Autocrates d'Ottawa.

8. Souplesse

Elle exige de s'adapter aux circonstances changeantes sans perdre de vue l'objectif majeur qui s'inscrit dans l'intérêt général de tous les citoyens. Très difficile pour les pouvoirs de faire preuve de souplesse lorsque notre État naturel est inféodé et inhibé par le pouvoir arbitraire d'Ottawa et de Bay Street.

9. Coordination

Très difficile de coordonner l'effort lorsqu'on est gouverné par un État centralisateur et arbitraire et un autre État, le nôtre, mais sans pouvoirs d'État.

10. Coopération

Même chose que pour coordination, Ces deux principes s'inscrivent dans une seule et même Réalité.

11. Sécurité

Excessive et non économique dans les conditions actuelles. Une appréciation objective du contexte et de la situation permet de délimiter l'application du principe de sécurité et d'y arriver d'une manière satisfaisante avec une économie de moyens. En stratégie d'État, la sécurité exige en premier de ne pas étaler au grand jour ses plans d'action mais de savoir rester discret quant aux modalités de l'agir concret a venir.

12. Surprise

En stratégie d'État, la surprise, qui est corollaire au principe de sécurité, consiste a placer l'adversaire devant le fait accompli. Le fait accompli est l'argument statutaire le plus fort de tous. Aujourd'hui, c'est Ottawa qui exploite ce principe pour servir l'Oligarchie de Bay Street.

13. Administration et logistique

C'est par l'application rigoureuse de ce principe que tout commence. Nous n'avons pas de contrôle total sur notre administration et notre logistique parce qu'une bureaucratie fédérale contrôle nos moyens et que, inféodés comme nous le sommes, nous ne pouvons servir qu'une partie de nos intérêts.

Moins de gouvernement, moins de taxes et plus de liberté, d'accord et nous avons la solution. Que les autres provinces fassent de même. Nous avons notre gouvernement optimal et nous devons finir par ne plus avoir de gouvernement post-impérial sur notre territoire.

Voyez comment la Suède, la Norvège et la Finlande se débrouillent pour être devenues les pays les mieux gouvernés du monde, parce que leurs statuts d'États naturels et indépendants leur permet de mettre en pratique les principes de stratégie d'État. C'est ce qu'on appelle l'État optimal, c'est-à-dire l'État dont la taille et la forme rendent possible et réalisable la mise en pratique des principes permanents et universels de toute stratégie d'État. C'est en vertu des mêmes principes que nous devons pousser les autres provinces vers le statut d'États.

L'État optimal est l'instrument privilégié et compétent de l'agir d'un peuple devenu nation par le fait d'une symbiose territoriale réussie comme la nôtre.

Pour finir, rappelez-vous cet axiome central chez Sun Tsu: La connaissance des grands principes permet de trouver en toute circonstance les solutions qui conviennent. Ces grands principes, au nombre de 13, sont ceux que nous venons d'énoncer. Ce sont les principes universels qui doivent gouverner toute stratégie d'envergure, ou stratégie d'État. Les contextes changent, les situations changent, les moyens changent mais les principes demeurent.

Alors qu'on se décide et qu'on passe aux actes.

JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 septembre 2010

    La seule vrai façon de faire l'indépendance, c'est par un coup d'état. Renverser le gouvernement par la force. Deux référendums, deux échecs parce que trop peu de ressources vis-à-vis notre adversaire. Malheureusement, il est trop tard pour le faire, on a déjà perdu Montréal, le reste s'en vient. Oubliez votre Etat-Nation et dites bonjour au multiculturalisme canadian où la différence n'est plus. Dans un avenir rapproché, on va devenir les nouveaux "sauvages", un simple attrait touristique, une minorité qui parle un drôle de language. Tout ça, parce que mes ancêtres auront manqué de couilles.
    un gars découragé

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2010

    À votre question : «Est-ce que votre génération ne se rend pas compte que l'inféodation dans laquelle nous vivons est une ignominie...» etc. Non en effet ce n'est pas une préocupation pour nous en général. Compte tenu de votre expérience et de la nôtre je crois que c'est normal.
    À votre deuxième question sur notre fierté, ça je n'aie aucun doute nous sommes fiers d'être québécois et notre identité on n'en doute pas. Je vous donne comme exemple que quand quelqu'un nous demande de quel pays on vient on répond spontanément du Québec et c'est général et le 24 juin c'est sacré pour nous.
    Beaucoup d'entre nous pensent aussi que l'indépendance va se faire si on continu de rapatrier nos pouvoirs et qu'à force de les accumuler on va arriver à accepter l'idée de l'indépendance et on va la faire.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 septembre 2010


    Madame Levasseur
    Indépendance veut dire aptitude et capacité de choisir ses dépendances et la source de leur satisfaction. Pour un peuple, l'indépendance passe par les assises de son État, un seul État, naturel et optimal, sur lequel le peuple peut exercer son droit de regard et de désaveu, alors que ce droit est absent du Québec et du Canada actuel.
    La Couronne d'Angleterre possédant de jure le territoire du Québec et du Canada, elle seule possède le droit de regard et de désaveu sur tous les habitants des territoires constitués dans cet espace continental, car le Canada est en fait un continent distinct au nord des Amérique. Ces habitants, y compris nous-mêmes, ne sont au fond que des "squatteurs" (selon le vieux droit coutumier français de quatir).
    En pratique, c'est l'Autocratie d'Ottawa qui l'exerce pour le plus grand bénéfice de l'Oligarchie de Bay Street.
    Est-ce que votre génération ne se rend pas compte que l'inféodation dans laquelle nous vivons est une ignominie et que la possession par nous, Québécois, de notre État naturel et optimal serait un honneur qui nous revient de droit comme de fait et nous rendrait aptes à nous adresser au monde en tant que peuple, nation et État?
    Que fait-elle votre génération à part de boire, manger et s'amuser? Que lui reste-t-il ensuite en matière d'identité et de fierté?
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    6 septembre 2010

    Mr Sauvé,
    Non je ne considère pas que vous êtes sur un pied d'estal, je crois plutôt que vous êtes plus cultivé, plus instruit et plus expérimenté que la moyenne des gens.
    Je suis d'accord avec vous et je remplacerait ma phase de se séparer par votre phrase : Au Québec il y a «un pouvoir de trop, un gouvernement de trop, trop de taxes, trop de lois»
    Sorti de son contexte cette phrase se comprend mieux. C'est l'emsemble du texte qui est laborieux à lire et qui crée la difficulté de compréhension si on veut saisir l'idée qui s'y dégage. Avec les ordinateurs et internet ça pourrait être informatif si on s'en servait pour ça. Dans ma génération, entre 20 et 30 ans, l'internet sert plus pour les jeux, le copinage, les rencontres, les conversations et pour se faire des amis.
    La politique c'est la dernière de nos préocupations, en m'excluant naturellement, et l'indépendance ce n'est pas un sujet de conversation ni une option pour plusieurs puisque qu'individuellement ils fonctionnent bien dans leur quotidien qu'ils soient au Québec ou au Canada. Plusieurs me disent que ça ne changerait pas grand chose dans leur vie.
    Pour votre génération ça se présente comme un nécessité voir même une urgence, un pays, mais pour la mienne ça n'a pas vraiment d'importance puisqu'on a tout ce qu'il faut pour fonctionner. C'est plate à dire mais c'est très très prêts de la vérité des jeunes.
    Par contre quand je leur pose la question si on décidait de faire l'indépendance, ils y verraient des avantages et ils se joindraient peut-être à la majorité à condition que d'autres s'en occupe et que ça ne leur complique pas la vie. C'est peut-être ça l'effet pervers de l'internet. Comme on dit autre temps, autres moeurs.
    J'aime bien échanger avec vous, vous me donnez des arguments pour convaincre les autres.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 septembre 2010


    Je ne relève qu'un terme de votre réplique madame Levasseur. Ce terme, c'est "se séparer".
    Il n'y a pas de "séparation" dans mes textes, seulement un pouvoir de trop, un gouvernement de trop, une bureaucratie de trop, trop de taxes, trop de lois.
    Je ne vois pas en quoi cette perspective peut être tellement difficile à saisir alors qu'au Canada, on la comprend très bien et je l'ai vérifiée sur place pendant les 17 années au cours desquelles j'ai enseigné à Toronto.
    C'est le motif principal des Belges, Wallons et Flamands, de se défaire d'un niveau de gouvernement afin de réaliser une administration débarassée d'un excédent de bureaucratie et de taxes.
    Comment se fait-il que tant de Québécois préoccupés par le "quotidien" comme vous dites sont incapables de le comprendre alors qu'au Canada anglais, j'ai rencontré beaucoup de gens qui le comprennent?
    La Belqique a commencé à se défaire il y a plus de vingt ans, discrètement bien sûr parce qu'il ne faut pas énerver les gens ordinaires. Les États Unis commencent à se défaire depuis au moins 30 ans, depuis la première crise du pétrole. Le Canada a commencé à se désarticuler il y a au moins vingt ans. Ce n'est pas du "séparatisme": c'est la nécessité qui n'a pas de loi mais qui a des principes, les 13 principes de stratégie d'État.
    Vous direz que celà me laisse seul sur un piédestal. On ne peut pas continuer avec deux niveaux de gouvernements. C'est simple pourtant. Avec les ordinateurs et l'Internet, comment se fait-il qu'il n'y a pas plus de gens qui comprennent ici au Québec?
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    6 septembre 2010

    J'ai lu le texte que vous m'avez suggéré en référence et je l'ai touvé trop compliqué, trop sophistiqué pour la compréhension du Québécois moyen, peu informé, peu politisé et pour intéressé par la politique. Bref ça ne rejoindrait pas tous les Québécois tout le monde et surtout ceux et celles qui ne connaissent pas leur histoire et vous seriez surpris du haut taux d'ignorants à cet effet.
    Ce n'est pas mis au niveau des gens qui sont plutôt préoccupés par le quotidien : travail, famille, argent,etc. Il faudrait être plus précis sur les raisons pour faire l'indépendance et surtout éviter d'insinuer que le Canada est notre ennemi et qu'il est la cause de tous nos malheurs. Nous avons aussi notre part de responsabilité, nous faisons aussi parti du problème.
    Les vrais raisons pour se séparer :
    1. Pour protéger notre culture, notre langue
    2. Pour développer nos richesses
    3. Pour faire en sorte qu'il y ait le moins d'obstacle possible pour prendre nos propres décisions pour nous développer harmonieusement selon nos valeurs
    4. Pour nous positionner comme francophones dans une culture nord américaine qui nous ressemble sur certains plans dans ses préoccupations sociales, économiques etc. mais historiquement qui ne nous rejoint pas complètement sur le plan social, linguistique, environnemental, etc.
    Compte tenu de notre situation géographique et géopolitique nous risquons de voir disparaître notre nation par l'assimilation et de toujours être en opposition entre 2 États, dont l'un n'est pas reconnu mais qui fonctionne comme tel, le Québec, à l'intérieur d'un autre État reconnu comme tel mais qui ne nous rejoint pas sur nos aspirations et pour les raisons ci-haut mentionnées.
    J'aie trouvé le texte intéressant, intelligent mais il n'est pas à la portée de tout le monde pour la compréhension et l'utilisation dans une élection générale.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2010


    Chère Madame Levasseur,
    Vous trouverez un texte détaillé portant pour titre:L'élection décisionnelle de Claude Bariteau, en date du 18 octobre 2005, parmi mes 132 textes. Celui-ci remonte 120 textes en arrière.
    M. Claude Bariteau est prof à l'Université Laval et j'ai travaillé avec lui sur le problème d'une élection décisionnelle, ou élection plébiscite. Ce problème n'a pas été abordé hier.
    Salutations cordiales
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2010

    Mr Sauvé,
    Je ne sais pas si vous avez répondu directement à ma question mais je suis contente que vous l'ayez fait, ça m'éclaire beaucoup sur votre solution que je trouve géniale.
    Vous dites : «Vous n'y croyez pas?». Si vous me dites ça à moi je vous répond que je vous crois et que je vous approuve.
    Vous dites : «Vous me prenez pour un huluberlu?». Si vous me dites ça à moi je vous dis jamais, je vous admire et j'admire vos idées innovatrices et l'information qui vient avec.
    Compte tenu comme vous dites que «très peu comprennent parce que trop habitués à la soumission servile» comment présenter ça aux électeurs un plébiscite pour qu'ils disent oui. Quel serait le texte où les idées qui devraient faire partis du plébiscite pour convaincre les gens?
    Merci

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2010


    Passer aux actes signifie passer de la stratégie à la tactique. J'ai déjà recommandé une élection plébiscite et je la recommande toujours, après plus de 50 ans de militantisme pour la cause. Les conditions sont favorables pour gagner cette élection. Tout de suite après, une offensive diplomatique pour que le Québec soit reconnu État Nation à partir des arguments géopolitiques déjà expliqués. Ces arguments sont de deux natures: arguments statutaires et arguments principes.
    Que, dans l'espace continental canadien, il y ait un État de trop, c'est l'évidence pour le Canada anglais qui est beaucoup plus différencié qu'on ne le pense généralement.
    Dans toute l'Amérique du nord, en fait, les gouvernements centraux d'Ottawa et de Washington sont devenus désuets avec la montée des États et des provinces vers les statuts élargis d'États. Aux États Unis, Washington n'a plus aucune crédibilité. Au Canada, Ottawa n'en a pas davantage mais je sais que vous ne me croyez pas. Vous ne connaissez du Canada anglais que ce que vous voyez dans la propagande officielle alors qu'Ottawa ne tient que par cette propagande et la force des habitudes acquises.
    Ceci fait partie de l'appréciation du contexte, que je viens sommairement d'expliquer mais que très peu comprennent parce que trop habitués à la soumission servile.
    Pensez dans les conditions actuelles à l'impact d'une élection plébiscite ou référendaire sur toute l'Amérique du nord. Vous n'y croyez pas? Vous me prenez pour un huluberlu? Cette élection sera suivie aussitôt de transferts de pouvoirs et de compétences.
    Le démantèlement d'un empire continental s'est déjà produit en Scandinavie avec le démantèlement de l'Union Kalmar, en Europe de l'Est avec le démantèlement de l'URSS et dans les Balkans avec le démantèlement de la Yougoslavie. Ces régions sont beaucoup plus anciennes que l'habitat de l'Amérique du nord et les volontés collectives des peuples impliqués ont fini par prévaloir sur les pouvoirs impériaux et centraux. En Amérique du nord, la naissance de nouveaux États est fait accompli dans une quarantaine d'États des États Unis et au moins chez six provinces canadiennes.
    Au Québec, un revirement est loin d'être une utopie et peut surgir alors que personne ne s'y attend plus, en vertu non de caprices mais des principes de stratégie d'État que je viens d'expliquer après les avoir déjà expliqués en 1994 dans Géopolitique et avenir du Québec (Guérin), livre qui m'a valu un commentaire favorable dans Le Monde Diplomatique de septembre de la même année.
    Ces conditions sont toujours en place mais la force des habitudes acquises et la peur qui paralyse prennent toujours le dessus.
    Pour finir, il n'y a pas de magie en stratégie ni en tactique d'État: Il n'y a que des contextes et des situations réels et à partir desquels il faut savoir agir.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2010

    Vous dites : «Alors qu'on se décide et qu'on passe aux actes»
    Pouvez-vous me dire, selon votre expérience, quand et comment on devrait passer aux actes pour devenir indépendant actuellement?
    Quelle serait la formule gagnante?

  • @ Richard Le Hir Répondre

    5 septembre 2010

    M. Sauvé,
    Votre texte est excellent et vous avez évidemment raison. Cependant, ce n'est pas si simple.
    Souvenez-vous de cette phrase célèbre tirée d'une bande dessinée américaine "We have met the ennemy, and he is us!".
    À force de vivre dans la "mélasse" et la confusion, nous nous y sommes habitués, et certains y ont même pris goût. Souvenez-vous d'Hannibal qu'on accusait (à tort pourtant) de "s'être endormi dans les délices de Capoue".
    Ce que vous proposez est simple, mais tellement difficile compte de la force d'inertie du système actuel.
    RLH

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2010

    Ce faux système fédéraliste canadian nous coûte une fortune et risque fort de nous coûter la vie comme Nation francophone .
    Agissons et votons pour l'indépendance et notre ouverture au monde des adultes loin des lâches des colonisés et des ignorants