L’équipe de transition de Donald Trump a dénoncé des irrégularités dans l’enquête sur une éventuelle collusion avec la Russie lors de la présidentielle de 2016, assurant que le procureur spécial avait reçu illégalement des dizaines de milliers de courriels.
Dans une lettre adressée au Congrès, et citée par les médias américains, l’avocat Kory Langhofer affirme qu’une agence fédérale, la General Services Administration (GSA), a « illégalement transmis » des milliers de courriels aux enquêteurs. Le courrier laisse entendre que ces derniers ne disposaient pas du mandat nécessaire pour obtenir de tels documents.
Depuis plusieurs semaines, des proches du président américain et certains élus républicains mettent en doute la crédibilité et l’impartialité de l’enquête de Robert Mueller, réclamant par ailleurs la fin d’une enquête qui, selon eux, n’aboutira à rien.
M. Mueller a récemment inculpé plusieurs proches de M. Trump, parmi lesquels le général Michael Flynn, qui fut son conseiller à la sécurité nationale. Ce dernier a plaidé coupable d’avoir menti au FBI et accepté de coopérer avec la justice.
Peter Carr, porte-parole du procureur spécial, a formellement contesté toute irrégularité, assurant que l’enquête était menée dans le strict respect de la loi. « Lorsque nous avons des emails au cours de notre enquête, nous avons soit obtenu l’accord du propriétaire du compte soit suivi la procédure pénale appropriée », a-t-il déclaré.
Interrogé dimanche matin sur CNN cette enquête, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, très proche de Donald Trump, a jugé qu’il était temps qu’elle s’achève. « Il faudrait qu’elle se termine rapidement. Je pense qu’il n’y a rien à découvrir […] les gens veulent passer à autre chose », a-t-il assuré.
Limogeage de Mueller ?
L’exécutif américain est-il en train de préparer le terrain pour le limogeage de Robert Mueller, une hypothèse qui fait l’objet de spéculations récurrentes à Washington ?
« Il n’y a pas la moindre discussion sur ce thème à la Maison-Blanche », a assuré sur NBC le conseiller parlementaire de la Maison-Blanche, Marc Short, tout en estimant lui aussi que le temps était venu de « tourner la page ».
« Les contribuables ont dépensé des millions et des millions de dollars dans cette enquête qui n’a à ce jour démontré aucune collusion avec les Russes », a-t-il argué.
Nombre de démocrates s’indignent de la multiplication des accusations visant à déstabiliser M. Mueller au moment même où ses investigations s’accélèrent.
Des élus républicains ont réclamé au ministère de la Justice la nomination d’un nouveau procureur indépendant pour enquêter sur le supposé parti pris du FBI après la publication dans la presse de messages d’un agent de la police fédérale traitant notamment Donald Trump d’« idiot ».
Selon ceux, cet échange de messages entre un agent et un avocat du FBI, qui faisaient tous les deux parties de l’équipe de Robert Mueller, discrédite l’enquête du procureur spécial.
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