ANGLICISATION

L’anglais tatoué sur la peau

Plus de 95 % des Québécois se font tatouer des mots anglais sur la peau.

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Tribune libre

Trois journalistes chevronnés du Devoir ont récemment livré d’excellents reportages sur la mode du tatouage, qui aurait séduit à ce jour près d’un Québécois sur quatre. Ils se sont tour à tour interrogés sur le sens profond de ces marquages permanents sur la peau, et peu d’aspects semblent leur avoir échappé.


Peu d’aspects, sauf un. Et de taille.


En scrutant les articles de Stéphane Baillargeon, Caroline Chatelard et Annabelle Caillou, ma surprise fut de n’y trouver aucune mention même discrète de ce qui saute pourtant aux yeux… Osons un chiffre : plus de 95 % des Québécois se font tatouer des mots anglais sur la peau. Aussi bien dire sur le cœur !


Si un tel phénomène ne touche pas à l’identité, s’il est superficiel, s’il ne veut rien dire, s’il est anodin, eh bien qu’on m’explique pourquoi tous les détails que ces articles passent au peigne fin seraient signifiants et identitaires, sauf la langue !


Baillargeon nous apprend que l’historienne de l’UQAM Mariette Julien prédit que « dans 200 ans, quand il faudra une image pour présenter l’homme social d’aujourd’hui, c’est évident qu’il sera tatoué ». Pourquoi ne pas lui avoir demandé si elle croit que nos descendants, dans 200 ans, pourront affirmer que les Québécois, en 2019, étaient… anglophones ?


Madame Julien introduit aussi le concept de l’« extimité », ce désir de rendre visible et public ce qui est du domaine de l’intime. Si ce concept est valide, alors que révèle de nous le désir ardent de mettre en évidence presque toujours les mots des autres plutôt que les nôtres ?


Pour ma part, quand je croise un francophone qui s’est fait tatouer une pensée ou un mot en français, j’ai le gout de lui ériger une statue : il fait partie des espèces en voie de disparition.


Québécois et bélugas, même combat !


Alors, mesdames et messieurs les journalistes, prêts à ajouter un nouveau volet à votre enquête ?


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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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2 commentaires

  • Jérôme Soucy Répondre

    24 septembre 2019

    Le sous-titre de cet article est trompeur : Dire "Plus de 95 % des Québécois se font tatouer des mots anglais sur la peau" ne signifie pas que "Plus de 95% des mots tatoués sur le corps des gens sont des mots en anglais" qui n'est pas la même chose que d'affirmer "Plus de 95% des gens qui ont des mots tatoués sur le corps ont des mots de tatoués en anglais". Bref, on insinue que la case noire correspond à 95% de la case bleue, ce qui n'est certainement pas le cas.


    https://ibb.co/dJ7JC8B


  • Denis Julien Répondre

    18 septembre 2019

    On va devoir travailler fortement dans les années à venir. Il faut dabord minoriser le gouvernement de Justin Trudeau en votant pour le BLOC. Puis on doit supporter le gouvernement Legault dans le maintiens de la loi 21 et le surveiller de près dans ces autres projets dont celui détendre la Charte de la Langue Française aux fonctionnaires fédéraux sur le territoire québécois. En attendant de se réorganiser, nous les indépendantistes sur le terrain mais ça commence par un BLOC fort.