L’alliance entre Amérindiens et colons français

Si les Québécois n’ont pas à rougir des crimes contre l’humanité dont se seraient rendus coupables leurs ancêtres, c’est tout simplement parce que ceux-ci ne les ont pas commis.

Chronique de Jean-Jacques Nantel

L’auteur s’exprime en son nom personnel.
Il est regrettable que l’histoire de l’Amérique soit aussi mal comprise car elle est si condensée par rapport à celle des autres parties du monde qu’elle met en évidence des phénomènes qui, partout ailleurs, sont cachés dans la nuit de la préhistoire. En seulement quatre siècles, un pays comme les États-Unis a par exemple pu passer de l’inexistence à la domination mondiale, puis à la décadence sans qu’aucun détail important de leur évolution ne nous soit inconnu.
Le cas du Québec est tout aussi intéressant et révélateur puisque, quatre siècles après sa création, sa population compte 1% seulement d’autochtones. Ce seul fait met en lumière deux phénomènes démographiques généralement sous-estimés. Le premier, dont les historiens commencent à se rendre compte, est que les épidémies ont probablement été le facteur le plus important de toute l’histoire de l’humanité. Le second est que le destin des peuples, surtout à long terme, est déterminé par leur plus ou moins grande fécondité.
Mais il y a plus car l’épisode de la colonisation des Amérique a aussi révélé comment s’étendait et se reproduisait une civilisation qui s’emparait d’un territoire mal développé. Partout en Amérique, les colonisateurs européens ont en effet cherché à créer des copies de leurs patries d‘origine (Nouvelle-Espagne, Nouvelle-Angleterre, Nouvelle-France) en fondant des villes qui devaient par la suite se multiplier et se répandre comme des métastases sur tout le continent. Cela, bien sûr, n’empêcha pas que le type de colonisation imposé ait partout dépendu du niveau de civilisation déjà atteint par les autochtones. Là où existaient des économies agricoles développées, les conquérants se contentèrent en effet d’occuper les strates supérieures de la société alors que, dans les pays où les populations n’avaient pas dépassé le stade prédateur et tribal, ils durent se résoudre à tout faire eux-mêmes.
La ruée européenne
Suivant un processus qui s’est souvent répété au cours de l’histoire (ex : arrivée des Romains ou des Vikings en France, des Arabes en Afrique noire, des Mongols en Chine, etc.), les explorateurs espagnols, qui étaient au départ de paisibles marchands, se muèrent en conquérants brutaux dès qu’ils se furent rendus compte que les autochtones du Mexique et du Pérou étaient à la fois riches et mal armés.
Très peuplés et bien organisés, ces deux pays subirent donc une conquête immédiate et totale, d’une frontière à l’autre, qui vit les vainqueurs prendre la place des aristocraties locales qu’ils massacrèrent. Étant venus sans femmes et vivant au milieu des autochtones, les conquistadors espagnols allaient assez vite être absorbés par la masse indigène; ce qui donna naissance aux si charmants peuples métis de l’Amérique latine actuelle.
Sur le territoire des futurs États-Unis, l’absence de civilisations développées avec villes, routes, ponts et empires constitués fit que le pays fut laissé dans un total abandon jusqu’au jour où quelques poignées de pionniers aventureux eurent décidé de venir s’y établir. Débarqués avec femmes et enfants sur quelques points isolés de la côte atlantique, les colons anglais avaient la ferme intention de peupler et de développer eux-mêmes le pays. Dès l’origine, l’occupation du territoire fut donc dense et intégrale, paysans compris, pour ensuite se poursuivre pendant des siècles en repoussant devant elle les peuples autochtones, un peu comme le ferait de la mélasse s’écoulant au milieu d’une flaque d’eau. Complètement anarchique, cette poussée migratoire, qui était alimentée par les énormes surplus démographiques de l’Europe, amena un métissage ethnique et culturel extrêmement modéré et fut, dès ses débuts, un des principaux éléments moteur de l’histoire nord-américaine.
Une des caractéristiques de cette ruée d’est en ouest fut qu’elle représenta une sorte de résumé de l’évolution économique et technologique vécue par l’Europe au cours des dix millénaires précédents. A la tête du mouvement, se trouvait en effet des chasseurs et des trappeurs nomades plus ou moins analphabètes à la Daniel Boone que suivaient des marchands ambulants, des éleveurs de bétail, puis des cultivateurs sédentaires avec, loin derrière, toute la faune des civilisés qui accouraient dans l’Ouest pour édifier des villages et des villes sans cesse plus sophistiqués. Détail important : l’État ne s’organisa que longtemps après le début du peuplement.
De leur côté, les Américains vivant en bordure de l’Atlantique développèrent un tel culte de l’efficacité que, dans de multiples domaines, ils finirent par dépasser le niveau de civilisation atteint en Europe. Ce qu’ils appelaient leur nation fut par exemple conçu et organisé à une échelle continentale.
Au nord du continent, la colonisation française allait être beaucoup plus systématique et répondre à un plan délibéré qui visait, non l’occupation du territoire, mais l’exploitation de ses richesses avec l’aide de ses premiers habitants. Le pays étant mal développé, peu hospitalier et tenu par des myriades de guérilleros, la France n’y envoya qu’une poignée de colons – surtout des hommes - et se contenta de s’assurer le contrôle des principales voies de communication du continent (Saint-Laurent, Grands Lacs, Ohio, Mississippi) dans l’espoir de drainer vers ses postes de traite les richesses produites par les tribus de l’intérieur.
Deux des traits les plus marquants de cette colonisation furent sa nature essentiellement commerciale et son caractère périphérique. Uniquement préoccupée de profits à court terme, la France, en Amérique du Nord, eut pour politique constante de contourner et d’encercler les établissements de Nouvelle-Angleterre en nouant un vaste réseau d’alliances avec les tribus indiennes dont elle veillait d’ailleurs à respecter les cultures et les coutumes.
Trois guerres parallèles enchevêtrées
Même s’ils étaient nombreux, les Amérindiens comprirent vite qu’ils seraient incapables de rejeter les Européens à la mer. Voyant le petit nombre des envahisseurs et l’inadaptation flagrante de leurs cultures au milieu américain, ils durent toutefois se dire, avec beaucoup de logique, que le vaste monde amérindien finirait un jour par absorber les nouveaux venus. Leur raisonnement était fondamentalement correct puisque l’histoire de l’humanité regorge d’exemples où des envahisseurs même nombreux ont fini par se fondre dans les populations vaincues.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les Amérindiens décidèrent de tirer le meilleur parti possible de la présence des Européens en se livrant avec eux à un fructueux commerce. En échange de quelques malheureuses fourrures qu’il était facile de se procurer, les marchands français et anglais acceptaient en effet de leur céder des objets d’une valeur inestimable pour les primitifs de l’âge de pierre qu’ils étaient : outils et chaudrons en fer, couvertures, miroirs, verroterie, eau-de-vie, etc.
Étant d’excellents commerçants, les Amérindiens qui étaient en contact immédiat avec les Européens s’arrangèrent pour monopoliser à leur profit le commerce avec les tribus de l’arrière-pays qui, bien entendu, s’empressaient de faire de même avec leurs voisins situés encore plus à l’ouest. Bien avant d’avoir rencontré des Blancs, la quasi-totalité des tribus du continent, même dans le Midwest le plus profond, étaient déjà intégrées à des réseaux commerciaux transcontinentaux.
En aimantant ainsi vers l’est les économies amérindiennes, les marchandises européennes provoquèrent un profond bouleversement des rapports politiques et militaires entre les tribus. Au monde précolombien, statique et sans grande nouveauté, où chaque tribu évitait d’empiéter inutilement sur le territoire de ses voisines, succéda un monde de brutale convoitise.
Contrairement à la croyance populaire, les ¨libres Indiens de la forêt¨ n’étaient pas libres du tout et devaient au contraire se garder, sous peine de mort, de s’aventurer sur les territoires de chasse de leurs voisins. Tout voyage prolongé était alors rendu difficile et coûteux par l’obligation d’acheter avec des présents chaque traversée des territoires d’autrui. A ces difficultés s’ajoutait l’absence de routes carrossables qui obligeait tout le monde à utiliser le réseau hydrographique pour se déplacer; ce qui multipliait les points d’étranglement faciles à contrôler.
Parce qu’ils étaient légers et avaient une énorme valeur commerciale, les produits européens devaient changer tout cela en permettant aux commerçants autochtones (et aux coureurs de bois) de payer les droits de passage exigés et ce, sur d’énormes distances. Isolés au milieu de populations armées, ces aventuriers devaient de garder leurs scalps et leurs biens au fait que leurs hôtes souhaitaient les voir revenir avec de nouvelles cargaisons de trésors irremplaçables.
Pas du tout passives ou inconscientes, les tribus amérindiennes les plus agressives cherchèrent, dès le début du 17ème siècle, à devenir les intermédiaires obligés du commerce nord-américain en prenant le contrôle militaire du réseau hydrographique par lequel transitait la quasi-totalité des marchandises échangées. Si les conflits suscités par ces rivalités sont mal documentés dans le cas des tribus préhistoriques vivant à l’ouest du continent, il n’en va pas de même des tribus plus orientales qui, tels les Iroquois, n’hésitaient pas à aller jusqu’au génocide pour s’emparer des territoires les plus rentables. Ce fut l’époque où le vieux traité d’alliance signé entre les tribus iroquoises leur donna une puissance suffisante pour exterminer leurs ennemis séculaires de la région des Grands Lacs : Hurons, Neutres, Pétuns, etc.
La chose à retenir ici, c’est que chaque tribu amérindienne avait ses propres intérêts à défendre et possédait des réseaux commerciaux et diplomatiques parfaitement autonomes. Pour éviter que l’équilibre des puissances ne soit pas rompu en faveur de ses ennemis séculaires, chaque tribu s’empressa de nouer des alliances avec les puissances européennes - surtout la France - dès que celles-ci leur eurent envoyé des ambassadeurs. Aux vieilles rivalités amérindiennes vinrent se superposer celles, également séculaires, qui opposaient les puissances européennes (France, Angleterre, Espagne et même Hollande).
Ne songeant qu’à leurs affaires européennes, ces dernières ne se rendirent pas compte que leurs colons, en s’adaptant au continent, étaient en train de former des peuples dont les intérêts purement nord-américains divergeaient sans cesse davantage des leurs. La compétition dans le commerce des fourrures, les guérillas armées par la Nouvelle-France et, surtout, l’obstacle que cette dernière dressait sur la route de l’Ouest amenèrent les colons anglais à livrer eux aussi une guerre systématique à leurs compétiteurs canadiens. Tout cela fit que le continent nord-américain devint le théâtre de trois guerres parallèles enchevêtrées où chacun des groupes en présence cherchait à influencer les événements en sa faveur.
Normalement, une situation aussi complexe aurait dû provoquer de réguliers renversements d’alliances permettant aux plus faibles de chaque époque de se coaliser contre les puissants de manière à maintenir un équilibre des puissances assez semblable à celui que connaissait l’Europe multinational. Pendant longtemps, on put croire qu’un tel équilibre avait été établi grâce à l’alliance de la puissance militaire française, de ses colons de Nouvelle-France et de leurs innombrables alliés amérindiens. Les centaines de milliers de colons de la Nouvelle-Angleterre devaient alors faire face, non à une petite poignée de colons français, mais à une vaste coalition comptant elle aussi des centaines de milliers d’individus. En pratique, le fameux arc défensif français qui ceinturait la Nouvelle-Angleterre en s’appuyant sur le Saint-Laurent, l’Ohio et le Mississippi était une pure fiction de diplomates puisque, sur des milliers de kilomètres, il était occupé et défendu presque exclusivement par des tribus amérindiennes qui se servaient de l’alliance française pour empêcher le déferlement des colons américains.
***
En dépit des apparences, la situation était toutefois instable parce que le continent était travaillé par deux phénomènes démographiques dont les effets se combinaient; soit l’effondrement généralisé de la démographie amérindienne, qui était causé par des épidémies venues de l’Ancien Monde, et la croissance effrénée, exponentielle, des populations de la Nouvelle-Angleterre. Ce dernier phénomène était si puissant qu’en quelques décennies, il allait provoquer la création, puis la défaite de toutes les coalitions dressées contre lui.
Quand, à la suite de la guerre de Sept Ans, la France eut été chassée d’Amérique du Nord, on vit l’Angleterre opérer un véritable renversement des alliances en reconnaissant certains droits aux habitants de la Nouvelle-France et en promettant aux tribus amérindiennes de la région des Grands Lacs qu’elle interdirait toute colonisation blanche à l’ouest des Alleghany. Comme ses colons avaient fait la guerre à la France et à la Nouvelle-France dans le seul but de s’ouvrir le chemin de l’Ouest, l’Angleterre eut à faire face, à peine treize ans plus tard, à une révolte généralisée de ses fils qui l’expulsèrent à son tour du continent. Piteuse, la fière Albion retraita vers le réduit de Nouvelle-France, un pays froid et rébarbatif qui n’intéressait aucunement les Américains.
C’est alors qu’apparut au grand jour la véritable opposition qui travaillait le continent depuis cent soixante-dix ans; c’est-à-dire la lutte opposant les sociétés statiques des Amérindiens à la marée montante des Américains de souche. Ces derniers, dont la population doublait à tous les vingt-cinq ans environ, avaient pu être contenus tant que ces doublements portaient sur quelques milliers d’individus. Tout changea le jour où les populations impliquées atteignirent des millions, puis des dizaines de millions d’individus. Désormais sans alliés et désarmés, les autochtones furent bousculés sans ménagement pour ensuite être relégués sur des terres de plus en plus marginales. On notera que, dans l’aventure, les anciens alliés du monde amérindien (France, Nouvelle-France et Angleterre) furent relativement peu affectés par la totale défaite du monde amérindien et que leurs descendants conservèrent la plupart des territoires qu’ils avaient peuplés. Constatant le désintérêt américain pour les pays froids, l’Angleterre s’arrangea d’ailleurs pour se faire oublier et pour se lancer à la conquête de la bande climatique nord du continent qui deviendrait un jour le Canada.
L’innocence du peuple québécois
Ce rapide survol de l’histoire coloniale nord-américaine montre à quel point la mauvaise conscience des Québécois à l’égard des autochtones peut être injustifiée. Jamais, en effet, il ne fut dans l’intérêt de nos ancêtres de martyriser les Amérindiens avec lesquels ils commerçaient. Étant peu nombreux, peu menaçants et, surtout, fort utiles, jamais nos ancêtres n’eurent à faire face à une tentative d’expulsion de la part de leurs voisins aborigènes. En fait, leur installation en Nouvelle-France n’eut rien d’une invasion et fut même favorisée par les autochtones qui, dès 1609, exigèrent de Champlain qu’ils les accompagnent dans l’actuel État de New York pour faire la guerre à leurs ennemis iroquois.
L’alliance entre Amérindiens et colons français fut maintenue tout au long des cent cinquante années suivantes comme le prouve le métissage généralisé qui se produisit alors à l’ouest de la rivière Outaouais. Louis Riel et ses Manitobains, rappelons-le, étaient des métis francophones. Notons que c’est au Québec - et non ailleurs - que les Hurons et les Abénaquis vinrent se réfugier pour échapper à des génocides. (On ne se réfugie pas chez des génocidaires). Il faut aussi rappeler la grande paix de 1701 qui fut signée entre la France et trente nations amérindiennes et à laquelle même les tribus iroquoises s’associèrent. D’autre part, tous les témoins oculaires des guerres du continent ont parlé des armées multiraciales de la Nouvelle-France. Cette réalité était si évidente que, même de nos jours, les Américains continuent à appeler la guerre de Sept Ans, ¨the French and Indian War¨. Ajoutons que la grande révolte des Indiens des Grands Lacs de 1763 fut le résultat de la signature du Traité de Paris qui les privait de l’appui de la France et de la Nouvelle-France.
En définitive, si les Indiens ont pratiquement disparu du Québec, c’est, non parce qu’ils ont été massacrés, mais parce qu’ils sont morts de maladies venues d’Europe. Ce fut aussi parce que nos conquérants anglais leur ont volé leurs meilleures terres pour les parquer dans de déprimantes réserves. Leur civilisation statique a également eu sa part de responsabilité dans le drame qu’ils ont vécu puisque son adaptation au continent était si parfaite qu’elle décourageait les métissages culturels. (Pendant longtemps, ce furent les coureurs de bois qui s’indianisèrent et non les aborigènes qui s’occidentalisèrent.) Alors que les populations d’agriculteurs venus d’Europe se multipliaient à un rythme fou - plus de douze millions de Nord-Américains descendent de seulement 2600 colons français - les Amérindiens continuèrent jusqu’au 20ème siècle à mener une existence de chasseurs nomades qui décourageait la natalité.
Tous les faits historiques en notre possession montrent sans l’ombre d’un doute possible que nos ancêtres n’ont jamais eu le motif, la puissance, l’opportunité ou même l’intention d’exterminer ou de maltraiter les aborigènes. Si les Québécois n’ont pas à rougir des crimes contre l’humanité dont se seraient rendus coupables leurs ancêtres, c’est tout simplement parce que ceux-ci ne les ont pas commis.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Octobre 2011


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2017

    « Car il ne faut pas oublier que de tous les étrangers qui ont abordé ou aborderont en Amérique, les français sont les seuls à y avoir été invités par les autochtones. »
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10155520837678140&set=a.232916908139.169388.652793139&type=3&theater

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2017

    Les premiers Québécois étaient Gaspésiens et les Mi'kmaq serait la PREMIÈRE NATION de la Vallée du Saint-Laurent!
    https://www.youtube.com/watch?v=VmWfqqPv_Wg
    Les Indiens Planos ou Planoens ont longé les hautes terres de la vallée du Saint-Laurent, il y a plus de 10,000 ans, pour se rendre en Gaspésie, lorsqu’ils sont arrivés des plaines de l’ouest américain par la Sibérie!
    Ceux-ci sont mes ancêtres de par ma lignée Mi'kmaq en Gaspésie! De ce fait, ils seraient la PREMIÈRE NATION dans la vallée du Saint-Laurent.
    De plus et beaucoup plus tard, les Micmacs disputèrent la possession de la presqu'île de Gaspé aux Mohawks.
    Il est à noter que bien que les Indiens Planos seraient les premiers à longer les hautes terres de la vallée du Saint-Laurent, ceux-ci n’ont pas mis les pieds à cette époque sur ce qui est maintenant l’Île-de-Montréal. La raison est simple… suite au retrait de la glaciation, l’Île-de-Montréal aurait été submergé à quelques mètres sous l’eau!

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    À preuve.
    En 1628, et dans le but de rassurer les candidats français désireux de venir s'établir dans la colonie, le Conseil
    d'État, présidé par le cardinal de Richelieu, faisait adopter l'ordonnance suivante :
    XVII. Ordonnera Sa Majesté que les descendants des François qui s'habitueront au dit pays, ensemble les sauvages qui seront amenés à la connoissance de la foi et en feront profession, seront censés et réputés naturels françois, et comme tels pourront venir habiter en France quand bon leur semblera, et y acquérir, tester, succéder et accepter et donations et légats, tout ainsi que les vrais regnicoles
    et originaires françois, sans être tenus de prendre aucunes lettres de déclaration ni de naturalité.5
    À l'époque de la création de la compagnie des Indes occidentales, Sa Majesté Louis XIV faisait adopter, en 1664, une autre ordonnance dont les effets recherchés étaient sensiblement les mêmes :
    XXXIV. Et pour favoriser d'autant plus les habitants des dits concédés, et porter nos sujets à s'y habituer, nous voulons que ceux qui passeront dans les dits pays jouissent des mêmes libertés et franchises que s'ils étaient demeurant en ce royaume, et que ceux qui naîtront d'eux et des sauvages convertis à la foi catholique, apostolique
    et romaine soient censés et réputés être regnicoles et naturels françois, et comme tels, capables de toutes successions, dons, legs et autres dispositions, sans être obligés d'obtenir aucunes lettres de naturalité [ ..].6
    Source : Mémoire de Me Christian Néron
    http://notrehistoire.net/textes_requetes/CN_Memoire.pdf

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    Je suis en train de lire le reve de champlain par l'historien américain david hacket fischer et la synergie entre les amérindiens et champlain remontent au tout début de la fondation de québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    Pour un complément majeur d'informations à ce sujet je vous suggère deux ouvrages écrits pas Marie-Hélène Morot-Sir: ''Au coeur de la Nouvelle-France'' tome un et deux. Ces ouvrages extrêmement bien documentés, relatent avec beaucoup de précisions l'arrivée des Européens, surtout des Français, en terre nord Américaine, du Québec au Mississipi.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    16 octobre 2011

    M Nantel, je partage votre avis sur ce thème.
    Dans ce texte j'explique que sort des autochtones est lié (historiquement) aux capacités d'agir de l'État du Québec:
    http://www.vigile.net/Quebec-un-etat-optimal-pour-un
    ...
    La preuve:Dix ans après sa signature, la paix des Braves a transformé les Cris du Québec en une nation prospère.
    (...)
    « La croissance économique que connaît Mistissini depuis 10 ans vient de la paix des Braves », reconnaît le grand chef Richard Shecapio, dans une entrevue à son bureau du Conseil de bande. Dans ce village de 4000 habitants, à 130 km d'Oujé, il se bâtit de 15 à 20 nouvelles maisons par année, dont certaines se vendraient 350 000 $ et plus à Laval ou à Blainville. Le village s'est aussi enrichi d'un palais de justice et d'un hôpital en 2011. Il y a 4 ans, c'était un centre sportif de 18 millions $, chauffé à la géothermie, qui a ouvert ses portes.
    Transferts
    Les transferts représentent une somme de 40 000 $ par année par Cri. À titre de comparaison, la Commission royale d'enquête sur les peuples autochtones a calculé en 1992-1993 que l'ensemble des gouvernements au Canada dépensait en moyenne 10 026 $ par Canadien par année. Ajusté à l'inflation, ce montant serait équivalent à 13 914 $ en 2010.
    (...)
    http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/201110/07/01-4455357-10-ans-apres-la-paix-des-braves-les-cris-empochent-645-millions-chaque-annee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    «Par comparaison avec les Espagnols, les Portugais ou les Anglais, les Français se sont comportés de façon bienveillante à l'égard des Amérindiens.
    Tout indique en effet que Heinz Weinmann est dans le vrai quand il écrit ces lignes étonnantes: «En effet, la Conquête du Canada est une conquista qui se déroule à rebours du modèle colonial espagnol. Les Français du Canada n'ont jamais manifesté une volonté de conquête militaire de l'Amérindien. Certes, ils les ont évangélisés, mais ce sont eux qui ont été conquis par les autochtones, de même que ces derniers ont été séduits par le mode de vie, par les marchandises des Français. Il y a eu métissage des deux cultures. Tout un pan de la société française d'Amérique, les coureurs des bois, vit à l'améridienne, et échappe à la civilisation.» (Du Canada au Québec, généalogie d'une histoire, Montréal, L'Hexagone, 1987, p.20)
    La Presse, Jacques Dufresne, 4-1-92