L'idée se défend que la proximité du Canada avec les États-Unis impose au premier ministre Justin Trudeau, dans l’expression de ses désaccords avec Washington, des balises qui ne sont pas celles de la France ou de l’Allemagne. Entendu qu’Ottawa marche sur des oeufs avec la renégociation de l’ALENA.
N’empêche qu’il y a des limites à se la boucler. M. Trudeau a abusé du principe de précaution cette semaine dans son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU en s’effaçant complètement devant le débat fondamental soulevé par les positions belliqueuses et isolationnistes défendues par le président Donald Trump. Le premier ministre a raté une belle occasion d’utiliser cette importante tribune pour faire entendre une voix internationaliste forte — et faire savoir au monde que le Canada est plus qu’un satellite économique de la puissance américaine.
La question autochtone est indéniablement primordiale… Mais de là à ne rien dire sur les grands enjeux de l’heure ? Silence complet sur les vertus du multilatéralisme, sur la nécessité de calmer le jeu face à la Corée du Nord, sur la valeur de l’accord international sur le nucléaire iranien. Pas même une allusion — sauf, au passage, aux changements climatiques.
Silence d’autant plus gênant que la surenchère verbale se poursuivait vendredi entre Donald Trump et Kim Jong-un, le premier avertissant le dictateur qu’il allait le « mettre à l’épreuve comme jamais », le second traitant le président américain de « gâteux mentalement dérangé » pendant que le chef de la diplomatie nord-coréenne menaçait de procéder à un essai de bombe H, « peut-être au-dessus du Pacifique ».
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