Nous proposons la relecture d'une chronique du 13 décembre 2001 qui se rapportait globalement à l'enseignement de l'histoire nationale au Québec (1).
Jocelyn Letourneau affirme dans Le Devoir, le 22 juin 2001, que pour la collectivité québécoise, il «lui est impossible de la percevoir comme étant en proie à quelque tragédie du destin» (2).
La suite de cette prise de position est à l'origine de tout le tintamarre au sujet de l'enseignement de l'histoire et de sa place dans le curriculum des écoles au Québec.
Mais si l'on se plaçait, maintenant, d'un point de vue politique, j'ai bien l'impression que la destination de la nation québécoise devrait dépasser les programmes électoraux de gouvernement. Car le temps est venu d'avoir une équipe capable de développer et de faire comprendre ce que c'est véritablement le concept de nation au sens intégral, c'est-à-dire la nation indépendante.
Vivement pour l'établissement d'une Chaire de recherche québécoise de l'indépendance du Québec. Des chaires, des observatoires, des groupes de recherche de tout acabit sur le fédéralisme et l'identité canadienne disséminent abondement la vision unitaire du Canada. En démocratie, il peut exister d'autres idées aussi nobles qui viseraient, cette fois, la fin légitime de l'indépendance nationale de la société québécoise. Mais un travail de sape s'impose impérativement (3).
Les souverainistes ou les indépendantistes fervents doivent cesser en vain de croire à une quelconque réforme nationale dans le Canada uni. Car les intérêts supérieurs du Québec demeureront toujours provinciaux. Ils ne seront que des intérêts locaux qui ne serviront que pour une nation annexée, limitée dans ses libertés collectives pour agir par elle-même tant à l'interne qu'à l'externe.
Mettre le cap sur l'indépendance impose un choix préalable. Et cette destination est celle de l'indépendance nationale du Québec. Elle transcende le SOCIAL si important soit-il.
L'objectif est NATIONAL parce qu'il concerne la fin que veut se donner la collectivité nationale québécoise. Elle devient libre collectivement dans le monde, mais distinct de lui, c'est-à-dire INDÉPENDANTE.
(1) http://www.vigile.net/archives/01-12/deshaies-74.html
(2) «Collectivité québécoise : Le temps des espérances lucides.»
(3) Bruno Deshaies. «Carrefour de l’indépendance nationale du Québec. » Vigile.net, mardi 31 janvier 2012 (2 049 visites 31 messages). http://www.vigile.net/Carrefour-de-l-independance
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4 commentaires
Bruno Deshaies Répondre
13 septembre 2014Bruno Deshaies, 13 septembre 2014 16:20
@ Roger Turcotte
Sans l’ambition de réaliser l’indépendance nationale du Québec avec une détermination objective raisonnable, le sens de l’action dirigée vers la fin visée et avec une conscience aiguë de prendre les bons moyens pour y parvenir, alors ce qui doit être fait ne se fera jamais. Hélas, Monsieur Turcotte, vous n’avez aucunement l’ambition ni d’accepter cette fin et, encore moins, d’y travailler.
Pour tous les autres qui ne participent pas à votre point de vue, je vous signale ces deux hyperliens.
BILAN DU DÉCLIN PARTI QUÉBÉCOIS EN 2006Huit ans plus tard, le même déclin est visible
ET
Voir la conversation sur «LES CONTRADICTIONS DES SOUVERAINISTES» avec les fédéralistes. ICI :
L’INDÉPENDANCE ET L’INTERDÉPENDANCE DU QUÉBEC
La part de l’Histoire. La part de la Décision.
Le débat commence avec cette réponse à un commentaire.
• 5 fév. 2013 15:25
IND. Je ne vois pas très bien ce que vient faire le jeu du pendu avec une petite fille de 7 ans. Je vous dirais que l’ambition des Québécois est subjuguée ou, dit autrement, à la merci des ambitions du Canada-Anglais. Cette assimilation subjective à l’autre fait du Québec ce qu’il est collectivement en ce moment. Nos ambitions collectives sont limitées et les conséquences nous les vivons sous nos yeux. Des raisonnements de provinciaux pour des provinciaux. Des ambitions collectives de provinciaux pour satisfaire des nécessités provinciales. Pourquoi se refuser d’être « maître chez nous » et surtout d’être «présent pas soi collectivement» au monde.
Archives de Vigile Répondre
11 septembre 2014Arrêtez de vous en faire, le père de l'étapisme Claude Morin a engendré 2 fils
soit Drainville et Lisée pour continuer son oeuvre . Selon eux le prochain
référendum devrait avoir lieu après 2025. Nous nous en reparlerons.
Bruno Deshaies Répondre
3 septembre 201403-09-2014 14:35
Pour l'ensemble de la population québécoise, la critique du régime fédéral canadian centralisateur, unitaire et même oppressant (p. ex. : style du ministre Denis Lebel) n'impressionne plus les Québécois. Quant à la cécité de Jocelyn Letourneau, ce n'est qu'un euphémisme. Il fait le combat de l'unité canadienne from coast to coast, to coast. La Province de Québec est «une province comme les autres» (Louis Stephen St. Laurent, ex-premier ministre du Canada).
On sait tout ça, parbleu !
«Il est d’une extrême urgence que nous prenions conscience que la pensée indépendantiste est aux antipodes de l’idéologie spécieuse du fédéralisme.»
««« Indépendance du Québec – 208
Chronique de Bruno Deshaies, jeudi 24 mars 2005
« J’alignais décidément tous les malentendus possibles. [...]
Je considérais donc judicieux
de fermer ma gueule sur certains détails,
de passer tantôt pour un Français,
tantôt un Québécois, tantôt un Canadien.
J’étais une loque. »
(Jean-Pierre Girard, Les Inventés, 1999, p. 37.)
POUR LA CRÉATION D’UN CENTRE DE RECHERCHES DE L’INDÉPENDANCE
Première tentative en vue de mettre fin au désarroi et à la révolte de «l’alouette en colère». (Réf., no1)
Comment «Passer à l'histoire»
Pour y arriver, il va falloir plus que des récits anecdotiques de notre histoire nationale ou des biographies croustillantes ou des mémoires de personnalités publiques (écrites ou vidéos). Il faut penser l’indépendance, l’expliquer dans ses fondements, s’atteler à comprendre de nouveaux concepts dont celui de la nation au sens intégral.
Les Chaires du Canada avec le financement fédéral et le Fonds à l’innovation de la recherche universitaire du gouvernement canadien pèsent lourd dans la balance du destin du Québec indépendant. Le processus consiste à réformer la pensée politique des Québécois dans l’optique fédéraliste.
«Si une civilisation unique triomphe c'est toujours celle de la société majoritaire qui jouit de la force que donnent le nombre, le prestige, le succès, la richesse et la liberté nationale. Ces attributs n'appartiennent pas à la nation subordonnée. » (Michel Brunet, 1956. Voir aussi Maurice Séguin, 1965-1966) http://www.rond-point.qc.ca/histoire/brunet/assimilation.html http://www.rond-point.qc.ca/rond-point/histoire/seguin/assimilation.html
«Passer à l’histoire» voudrait dire s’atteler à la tâche pour faire comprendre à une majorité substantielle de Québécois qui sont, en ce moment, très agacés par le discours insipides et échevelés des souverainistes qui n’en finissent plus de se plaindre du fédéralisme canadien.
Le mérite de Monsieur Mario Beaulieu, en ce moment, consiste à recentrer le discours sur le sens et la portée de l’indépendance comme concept libérateur d’une énergie indépendantiste refaite et mobilisatrice. Pour y parvenir, il aura besoin d’une équipe de travail aguerrie en vue de défendre la position de l’optique indépendantiste et c’est plus qu’un débat sur l’histoire de la récupération d’un papier de 1763 (Christian Rioux, «La Conquête, un tabou à Ottawa.» http://www.vigile.net/La-Conquete-un-tabou-a-Ottawa ).
Bruno Deshaies Répondre
3 septembre 2014Bruno Deshaies, 03-09-2014
Pour l'ensemble de la population québécoise, la critique du régime fédéral canadian centralisateur, unitaire et même oppressant (p. ex. : style du ministre Denis Lebel) n'impressionne plus les Québécois. Quant à la cécité de Jocelyn Letourneau, ce n'est qu'un euphémisme. Il fait le combat de l'unité canadienne from coast to coast, to coast. La Province de Québec est «une province comme les autres» (Louis Stephen St. Laurent ex-premier ministre du Canada).
On c'est tout ça, parbleu !
«Il est d’une extrême urgence que nous prenions conscience que la pensée indépendantiste est aux antipodes de l’idéologie spécieuse du fédéralisme.»
««« Indépendance du Québec – 208
Chronique de Bruno Deshaies, jeudi 24 mars 2005
« J’alignais décidément tous les malentendus possibles. [...]
Je considérais donc judicieux
de fermer ma gueule sur certains détails,
de passer tantôt pour un Français,
tantôt un Québécois, tantôt un Canadien.
J’étais une loque. »
(Jean-Pierre Girard, Les Inventés, 1999, p. 37.)
POUR LA CRÉATION D’UN CENTRE DE RECHERCHES DE L’INDÉPENDANCE
Première tentative en vue de mettre fin au désarroi et à la révolte de «l’alouette en colère». (Réf., no1)
Comment «Passer à l'histoire»
Pour y arriver, il va falloir plus que des récits anecdotiques de notre histoire nationale ou des biographies croustillantes ou des mémoires de personnalités publiques (écrites ou vidéos). Il faut penser l’indépendance, l’expliquer dans ses fondements, s’atteler à comprendre de nouveaux concepts dont celui de la nation au sens intégral.
Les Chaires du Canada avec le financement fédéral et le Fonds à l’innovation de la recherche universitaire du gouvernement canadien pèsent lourd dans la balance du destin du Québec indépendant. Le processus consiste à réformer la pensée politique des Québécois dans l’optique fédéraliste.
«Si une civilisation unique triomphe c'est toujours celle de la société majoritaire qui jouit de la force que donnent le nombre, le prestige, le succès, la richesse et la liberté nationale. Ces attributs n'appartiennent pas à la nation subordonnée. » (Michel Brunet, 1956. Voir aussi Maurice Séguin, 1965-1966)
«Passer à l’histoire» voudrait dire s’atteler à la tâche pour faire comprendre à une majorité substantielle de Québécois qui sont, en ce moment, très agacés par le discours insipides et échevelés des souverainistes qui n’en finissent plus de se plaindre du fédéralisme canadien.
Le mérite de Monsieur Mario Beaulieu, en ce moment, consiste à recentrer le discours sur le sens et la portée de l’indépendance comme concept libérateur d’une énergie indépendantiste refaite et mobilisatrice. Pour y parvenir, il aura besoin d’une équipe de travail aguerrie en vue de défendre la position de l’optique indépendantiste et c’est plus qu’un débat sur l’histoire de la récupération d’un papier de 1763 (Christian Rioux, «La Conquête, un tabou à Ottawa.»).