L'ancien Premier ministre français Lionel Jospin a estimé lundi qu'"Israël (avait) sur-réagi" dans son offensive au Liban-Sud, après avoir été "indûment provoquée par une faction libanaise, le Hezbollah".
"Comme souvent face aux agressions, Israël a sur-réagi, comme si ce pays jouait à chaque fois son existence même", a-t-il déclaré dans une contribution au Colloque "Démocratie et dialogue: l'Occident et le monde arabe", dont l'Associated Press s'est procuré une copie.
"Sous nos yeux, une démocratie, Israël (...) a frappé en représailles non seulement celui qui l'a agressé, le Parti de Dieu, mais les populations civiles, les infrastructures et l'économie du Liban, une des rares démocraties au Proche-Orient", critique Lionel Jospin.
"Sans doute (le Liban est-il) une démocratie particulière, communautarisée, instable et dont la souveraineté est limitée de l'intérieur par le Hezbollah et de l'extérieur par la Syrie, mais c'est pourtant une démocratie", poursuit-il. En outre, juge-t-il, "à déployer "sans ménagement la supériorité de sa puissance de feu (...) Israël accroît le nombre de ses adversaires dans la région et, au lieu d'isoler ses ennemis, les sert politiquement".
Et Lionel Jospin de reprocher à l'Etat hébreu d'invoquer "l'argument légitime des attaques qu'il subit" pour fixer "à ses interlocuteurs possibles des obligations qu'ils ne peuvent satisfaire en l'état" : "pour l'Autorité palestinienne, empêcher toute violence sur des territoires précarisés (sans recevoir de perspective politique en retour), pour l'Etat libanais, démilitariser le Hezbollah (sans que soit réglé le problème de la frontière entre le Liban et Israël)", analyse-t-il.
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