Je n’ai pu m’empêcher de sursauter, jeudi dernier (7 novembre) en entendant l’analyste politique de Radio-Canada, Daniel Lessard, associer les réactions dites « islamophobes » rapportées par les médias et la charte de la laïcité. Le journaliste en voulait comme preuve les opinions « à faire dresser les cheveux » exprimées par ses amis des réseaux sociaux. Sans autre analyse, Daniel Lessard se faisait ainsi le porte-voix des Charkaoui et El-Menyawi, des vautours qui crient au loup, qui, la veille, se plaignaient d’un hausse des actes « islamophobes », mais sans que la police n’ait reçu aucune plainte à ce sujet.
On ne le répètera jamais assez : tout acte de xénophobie, qu’il soit fondé sur l’appartenance ethnique ou religieuse, est à combattre. Mais j’aimerais soumettre les faits suivants aux savantes analyses de Daniel Lessard et consorts sur les causes possibles de ce sentiment hostile à l’égard des musulmans perçus à tort comme une communauté homogène. Se pourrait-il que ce sentiment soit dû à l’islamisme politique qui traverse toutes les sociétés musulmanes plutôt qu’au projet de loi sur la laïcité de l’État ? Se pourrait-il que le peuple soit au courant des avancés de l’intégrisme islamiste tant dans les pays arabes qu’en Europe ?
Il n’y a pas de « charte des valeurs québécoises » en Ontario. Pourtant, l’Ontario a connu son épisode de crainte de l’islamisme politique en 2003 avec le projet de tribunal de la charia qui a failli voir le jour dans le droit familial suite au rapport Boyd. Cet excellent documentaire de l’ONF La charia au Canada ; qu’est-ce qui fait peur ?nous rappelle le contexte et les forces en présence. On peut y entendre le discours extrémiste de Mubin Shaikh qui refuse carrément les lois canadiennes et affirme que l’adultère doit être puni par la lapidation puisque c’est dans le Coran et que ça vient du prophète (1). On y entend également l’intervention de Fatima Houda-Pépin prononcé à l’Assemblée nationale du Québec et conduisant à un vote fermant la porte aux tribunaux islamiques au Québec. Personne n’a accusé Mme Houda-Pépin d’islamophobie.
Ce documentaire de l’ONF comporte une deuxième partie : La charia au Canada ; les pièges du multiculturalisme. On peut y entendre des musulmanes et des musulmans condamner le multiculturalisme comme une arnaque, voire une forme de racisme isolant les communautés religieuses et culturelles dans des ghettos. À ma connaissance, ces documentaires n’ont jamais été diffusés à Radio-Canada.
Les Québécois et les Canadiens n’ont sans doute pas oublié qu’un complot terroristevisant des installations de Radio-Canada et la prise de députés fédéraux en otages a été déjoué en 2006 suite à l’arrestation de 18 personnes s’inspirant des méthodes d’Al-Quaida. Plusieurs de ces accusés étaient liés à la mosquée sunnite Al Rahman de Toronto.
Et que dire de ce deuxième complot terroriste déjoué en avril dernier, visant cette fois le train de Via Rail entre Toronto et New-York ? Le principal suspect, Chiheb Esseghier, arrêté à Montréal, refuse d’être jugé selon les lois canadiennes et s’en remet au Coran comme source du droit. Il a récemment refusé d’être menotté par une femme lors d’un transfert, ce que lui a accordé la GRC !
En octobre 2010, l’Assemblée nationale du Québec votait à l’unanimité une motion exigeant du gouvernement fédéral « qu’il refuse l’entrée au Canada d’Abdur Raheem Green et d’Hamza Tzortzis considérant leurs propos homophobes et leurs discours banalisant la violence envers les femmes » (voir Des islamistes extrémistes recrutent à Montréal). Ces islamistes sont connus pour leur propos justifiant l’amputation des voleurs et la lapidation des adultères et des homosexuels. En novembre de l’année suivante, c’était au tour del’imam du Centre communautaire de Brossard, Foudil Selmoune, de se faire le propagandiste de la charia au Québec en nous expliquant que couper la main aux voleurs« sert de leçon aux autres et ça crée une société et une ambiance où il y a la paix et la justice ».
Plus récemment, les islamistes revenaient à la charge en invitant à Montréald’autres prédicateurs extrémistes. La conférence qui devait se tenir au Palais des congrès en septembre dernier a eu moins d’envergure que prévue à cause des protestations qu’elle a soulevées mais elle s’est tout de même tenue à la mosquée Al-Omah Al-Islamiah de la rue Saint-Dominique.
Un rapport du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) rendu public en mars 2013 par le National Post, met le Canada en garde contrel’arrivée de sunnites radicaux au pays. Le rapport souligne que la propagation d’un islam violent n’est pas limité aux centres religieux mais a atteint les prisons et les milieux familiaux.
Si les cheveux de Daniel Lessard se dressent sur sa tête lorsqu’il lit les propos de ses amis de Facebook et de Teeter, comment réagit-il face à tous ces documents incitant ouvertement à la haine et à la violence mis en ligne par les islamistes eux-mêmes ? Ici, les recommandations d’un savant prédicateur égyptien explique comment corriger sa femme désobéissante et la battre correctement. ici, le tout aussi savant « docteur » Koweitien Sa’d Al-Inzi nous rassure en nous disant que les homosexuels devraient être torturés avant d’être exécutéssur la place publique en les jetant en bas d’un édifice.
En Angleterre, les manuels des écoles coraniques enseignent aux enfants comment appliquer les châtiments corporels de la charia, comment amputer la main ou le pied d’un voleur et que les homosexuels peuvent être soit brûlés vifs soit lapidés (voir ce reportage horrifiant de France 2 réalisé à partir d’un document de la BBC). Ça se passe dans des écoles qui imposent le voile aux fillettes et même le voile intégral sur la rue. Bravo au multiculturalisme britannique.
En Angleterre encore, on peut entendre ici les propos haineux d’islamistes accompagnés de femmes masquées qui défilent dans la rue en scandant « UK go to hell » et « Democracy go to hell ». Un succès de l’intégration grâce à la laïcité ouverte.
À Londres, des patrouilles islamistescontrôlent les allées et venues en intimidant les passants aux abords d’une mosquée en leur signifiant que les non musulmans ne sont pas autorisés à circuler sur ce « territoire musulman » (la vidéo qu’ils ont eux-mêmes mise en ligne a conduit à leur arrestation).
En Belgique, le groupe extrémiste Sharia for Belgium, dont le leader a été arrêté, incite à la haine et à la violence contre tous ceux qui refusent l’islam et qui devront quitter le pays.
On trouve des centaines de reportages et de documents du genre. Et je vous épargne les horreurs insupportables d’une barbarie sans nom– qui abondent sur You Tube — des vidéos de flagellation et de lapidation publiques tournées en Iran, en Iraq, en Arabie Saoudite, en Côte-d’Ivoire, en Afghanistan et au Pakistan, des pays qui appliquent la loi de la charia réclamée ici par les islamistes.
Il n’est pas permis d’être naïf au point de penser que les propos extrémistes tenus dans des mosquées de Londres, de Bruxelles ou de Paris ne sont pas tenus dans certaines mosquées de Montréal. Les invitations envoyées aux prédicateurs radicaux témoignent de l’idéologie qui prévaut dans certains milieux. Comment penser que ces mêmes discours ne sont pas tenus aux enfants qui fréquentent les écoles coraniques de fin de semaine. On peut en avoir une idée à partie de ce documentaire réalisé par Radio-Canada, L’intégration des musulmans, dans une école musulmane privée de Notre-Dame de Grâce et diffusé en 1992. On peut y apercevoir des dizaines de fillettes de 7-8 ans voilées et le reportage ne craint pas d’affirmer que le voile est le symbole de l’intégrisme musulman. Un document que Radio-Canada refuserait surement de rediffuser aujourd’hui.
On ne peut non plus ignorer cet autre cas de l’École musulmane de Montréal qui poursuit pour diffamation la militante laïque Djemila Benhabib. Son crime est d’avoir dénoncé l’utilisation de versets coraniques violents, misogyne et sexistes sur son site internet. Il s’agit d’une poursuite baillon destinée à faire taire la militante et qui montre que les islamistes n’acceptent aucune critique de leur idéologie. Touote l’information est rendue accessible parle comité de soutien à Djemila.
Avertissement: ce texte contient des vérités qui peuvent déranger certaines personnes.
Islamophobie ou « islamistophobie »? (1)
Islam politique
Daniel Baril46 articles
Anthropologue de formation, ex-rédacteur à l’hebdomadaire Forum de l’Université de Montréal, administrateur au Mouvement laïque québécois et à l’Association humaniste du Québec.
Auteur de Aux sources de l’anthropomorphisme et de l’idée de Dieu et codirect...
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Anthropologue de formation, ex-rédacteur à l’hebdomadaire Forum de l’Université de Montréal, administrateur au Mouvement laïque québécois et à l’Association humaniste du Québec.
Auteur de Aux sources de l’anthropomorphisme et de l’idée de Dieu et codirecteur des ouvrages collectifs Heureux sans Dieu et Pour une reconnaissance de la laïcité au Québec.
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