International: «L'image du Québec ternie par la Charte»

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Cousu de fil blanc. Le corps consulaire ne commente jamais les affaires internes des pays dans lesquels il est déployé

Le Québec doit améliorer son image sur la scène internationale, prévoit le Plan stratégique 2014-2019 sur la politique internationale, qui sera rendu public dans les prochaines semaines. Et le dossier de la Charte des valeurs fait à coup sûr partie des causes de cette mauvaise perception à l'étranger.
Préparant cet énoncé politique avec ses hauts fonctionnaires, la nouvelle ministre des Relations internationales Christine St-Pierre avoue avoir été surprise que la «machine» ait insisté sur cette nécessité «d'améliorer» la perception du Québec à l'extérieur de nos frontières. Bien sûr, les casseroles de 2012 et même l'affaire Magnotta ont contribué à faire mauvaise impression, mais le dossier de la Charte des valeurs a bien davantage terni l'image du Québec, lui a-t-on expliqué. «Le corps diplomatique a eu une rencontre à ce sujet parce que l'image du Québec était ternie par la Charte», martèle Mme St-Pierre.
Rencontre avec la diplomatie
C'est pourquoi d'ailleurs, alors ministre, Jean François Lisée avait rencontré le corps diplomatique à Montréal au début de décembre 2013, sans que ce soit annoncé. «Ce que je comprends, c'est que M. Lisée s'est fait dire: cela ne marche pas, votre affaire!», observe Mme St-Pierre. Elle n'a pas eu accès aux notes prises à la réunion - on ne divulgue pas de tels détails d'une administration à une autre, explique-t-elle.
Pauline Marois et Bernard Drainville avaient été conviés à cet échange avec l'ensemble des consuls en poste au Québec. Des informations fournies par les fonctionnaires de son ministère, Mme St-Pierre retient que c'est devant les questions répétées des consuls que cette réunion avait été convoquée, «c'était une opération de damage control», résume-t-elle dans une entrevue accordée hier à La Presse.
Joint après le caucus secret tenu en Beauce où, ironiques, les responsables du PQ l'avaient assis à côté de Bernard Drainville qu'il avait attaqué la veille, M. Lisée soutient de son côté que «cette réunion ne portait pas sur la Charte». M. Drainville y avait été convié pour expliquer son projet, c'est évident, mais l'événement n'avait pas été provoqué par une montée d'inquiétude chez les diplomates en poste au Québec. D'ailleurs, le responsable de l'Enseignement supérieur Pierre Duchesne s'y trouvait aussi, pour parler d'innovation, relève-t-il.
Historiquement, les délégations du Québec à Paris, New York et Londres ont toujours été «politiques». Ces délégués étaient généralement en lien direct avec le premier ministre. Avec l'arrivée du gouvernement Marois, cette pratique a paru mise de côté; la journaliste Dominique Poirier a été envoyée à New York pour remplacer André Boisclair, un autre journaliste, Stéphane Paquet, est à Londres, et le fonctionnaire de carrière Michel Robitaille est à Paris.
«Pour le moment, tout le monde est en place. Mais on va regarder avec le bureau du premier ministre comment il voit les choses», dit Mme Saint-Pierre. D'autres sources soulignent que ces nominations pourraient être réévaluées, «dans un avenir rapproché», mais on ne parle pas de court terme.
À New York comme à Londres, les gens sont entrés en poste l'an dernier et ont des contrats de trois ans.


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