À partir du moment où l’on constate l’échec de la stratégie que nous avons suivie depuis 50 ans, il faut en changer. Dans mon dernier texte sur ce sujet, j’ai évoqué quelques pistes, ne sachant que trop bien qu’autant il serait facile d’amener les indépendantistes à reconnaître l’échec parce qu’il s’agit d’une évidence, autant il serait difficile de les amener à s’entendre sur une stratégie, parce que chacun possède sa petite idée à ce sujet, et qu’a priori l’une n’est pas meilleure ou plus mauvaise que l’autre.
Je ne m’étais évidemment pas trompé, et [les commentaires reçus en constituent une démonstration éloquente->27294]. La bonne nouvelle, c’est que le sujet de l’indépendance suscite encore de grandes passions. La moins bonne nouvelle, c’est que tout consensus sur l’action à prendre semble encore hors de notre portée. Cependant, cette absence de consensus ne devrait pas constituer un obstacle à la poursuite de notre réflexion, et c’est dans cet esprit que je vous soumets les idées suivantes.
***
Tout d’abord, certains d’entre vous lient l’avenir du projet indépendantiste à la question de savoir s’il faut favoriser ou non la démission du gouvernement actuel et la tenue d’élections générales vu le degré d’illégitimité qu’il a atteint. On oppose à la proposition que j’ai faite de « frapper fort » ([Le moment est venu de frapper fort->27079]) le besoin de « mettre toutes nos énergies à faire l’union de nos forces plutôt que d’exiger des élections précipitées ».
Pour ma part, j’entretiens un grand scepticisme sur la possibilité de faire cette union dans un avenir prévisible en raison du clivage gauche/droite qui a fini par s’imposer dans les rangs indépendantistes, justement parce que l’indépendance tardait trop à venir et qu’il n’y avait plus moyen de maintenir un consensus de façade sur les choix politiques. La présence de Québec Solidaire sur l’échiquier des partis vient brouiller le jeu, mais cette présence est inévitable parce qu’elle répond aux exigences de la conjoncture économique. Une fois cette boîte de Pandore ouverte, il n’y a plus moyen de revenir en arrière.
Par ailleurs, ne rien faire face à l’illégitimité du gouvernement signifie que nous nous résignons à accepter l’inacceptable. Or cette illégitimité est l’équivalent politique d’un viol, le viol de la confiance de la population. Et c’est bien le message que nous envoie celle-ci dans le dernier sondage sur la satisfaction envers le gouvernement où 77 % des répondants se sont déclarés insatisfaits. 77 %. Songez-y, c’est un résultat encore plus mauvais que celui de Bush à la veille des dernières élections américaines ! Et quand on sait que les soutiens au gouvernement Charest sont essentiellement concentrés à Montréal dans les circonscriptions anglophones, son degré d’illégitimité est encore plus grand.
Ne rien faire tout de suite, c’est reconnaître que nous sommes tous collectivement atteints du syndrome de la femme battue ! Au contraire, il faut agir, et agir vite pour canaliser l’indignation de la population, et se donner les moyens, en se débarrassant du gouvernement actuel, de démontrer son degré de corruption et de soumission à des intérêts qui non seulement n’ont rien à voir avec les meilleurs intérêts du Québec et des Québécois, mais qui se mettent systématiquement en travers de ces intérêts en profitant du fait qu’ils ont de gros moyens et n’ont de comptes à rendre à personne.
Une démarche de cette nature constituerait un excellent prélude à la reprise de notre marche vers l’indépendance. Dans mon texte précédent, j’ai indiqué que nous n’étions dépourvus ni de moyens ni de talents.
La première chose sur laquelle nous pouvons compter, et elle constitue l’assise de tout le reste, c’est sur la légitimité de notre cause. Et cette légitimité s’oppose de façon directe à l’illégitimité du régime fédéral que j’ai évoquée à plusieurs reprises au cours des derniers mois dans des textes précédents.
Ensuite, nous avons l’avantage d’avoir en partant un embryon de gouvernement national avec notre gouvernement provincial. Notre tâche, si on la compare à celle des promoteurs de l’indépendance de certains pays qui l’ont récemment acquise et qui ne disposaient pas d’un tel levier, s’en trouve grandement facilitée.
Il se trouve ensuite que, même dans le cadre constitutionnel actuel, nous avons déjà le pouvoir de nous doter de notre propre Constitution. Il faut donc emprunter ce chemin qui nous est déjà ouvert pour amorcer le processus qui nous amènera à une indépendance pleine et entière.
Pour cela, point n’est besoin d’attendre le bon vouloir du gouvernement actuel, ni même de celui qui est appelé à lui succéder. Il suffit de réunir une « assemblée constituante » et que celle-ci élabore un projet de Constitution qui devra le moment venu être soumis au vote de la population par un gouvernement qui acceptera de le faire (un gouvernement péquiste ? Un gouvernement solidaire ? Une coalition des deux ? Une coalition plus large ? Autant de questions qui trouveront leur réponse le moment venu).
Au fond, une telle démarche s’apparente un peu à la convocation d’états généraux, comme ceux qui avaient été tenus dans les années 1960 (voir à ce sujet, entre autres, http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats_g%C3%A9n%C3%A9raux_du_Canada_fran%C3%A7ais ). On notera tout particulièrement cette phrase : « Les Assises nationales de 1969 constituent la dernière réunion des États généraux du Canada français. Elles se tiennent du 5 au 9 mars à l'hôtel Reine Élisabeth. Les délégués adoptent entre autres une résolution portant sur la tenue d'une assemblée constituante pour la rédaction d'une constitution québécoise. »
Il serait intéressant de s’interroger sur les raisons pour lesquelles aucune suite ne fut donnée à cette résolution. Mais si l’éclairage historique pourrait nous apprendre certaines choses, il ne changera rien au fait qu’il faut maintenant reprendre la démarche là où elle a été abandonnée il y a quarante ans, les autres approches n’ayant pas donné de résultats.
Qui pourrait prendre une telle initiative ? Les instances représentatives ont bien changé depuis l’époque des États généraux du Canada français. Aujourd’hui, je n’en vois qu’une qui pourrait prétendre à une quelconque légitimité pour chapeauter un tel exercice, et c’est le Conseil de la Souveraineté, mais il se peut que j’en oublie, et je m’en excuse à l’avance auprès de ceux qui pourraient en être froissés.
Une fois la décision prise de réunir une telle assemblée, il faut s’interroger sur sa composition. Je soumets ici quelques idées qui devront nécessairement être révisées à la lumière de certaines réalités qui pourraient m’avoir échappées.
En premier lieu, le nombre. J’ai une prédilection pour le chiffre 1000. D’abord, j’aime les chiffres ronds qui frappent l’imagination. Ensuite, 1000, c’est le nombre de personnes nécessaires pour avoir un échantillon représentatif de l’opinion au Québec, non pas que l’idée soit de prétendre que ces 1000 constitueraient un échantillon représentatif, mais plutôt pour assurer que l’exercice ait une certaine crédibilité numérique.
Ensuite, la composition. Pour les fins de la discussion, je suggère la suivante, tout en demeurant ouvert aux arguments en faveur d’une autre formule : 300 délégués issus de la population choisis par loterie, 300 délégués issus des assemblées électives (les députés de l’Assemblée nationale, les députés fédéraux du Québec, les maires, etc.), 300 délégués issus des différents corps intermédiaires, et 100 délégués généraux choisis par le Conseil de la Souveraineté pour la contribution ou les éclairages particuliers qu’ils pourraient apporter à l’exercice.
Enfin, les thèmes à débattre :
1. le territoire
2. la langue commune
3. la citoyenneté
4. les droits et libertés
5. les responsabilités individuelles et collectives
6. l’organisation des pouvoirs
• exécutif
• législatif
• judiciaire
Encore une fois, cette liste est proposée pour fins de discussion, et d’autres sujets pourront y être rajoutés sous la réserve que plus on en rajoute, plus les consensus deviennent difficiles, et qu’une Constitution est un cadre qui sera ensuite meublé au fur et à mesure des besoins et de la conjoncture par l’exécutif et le législateur, et qu’ils doivent pouvoir disposer d'assez de marge de manoeuvre pour pouvoir s’adapter aux circonstances et à la volonté de la population.
Bien entendu, il reste une foule de sujets à couvrir dans un plan d’action, et je suis certain que ces quelques idées déclencheront toutes sortes de réflexions qui ne pourront qu’enrichir celui sur lequel nous finirons par nous entendre.
POUR SORTIR DE L’ORNIÈRE (2)
Indépendance : Passer à l’action
Quelques éléments de réponse
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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17 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
30 avril 2010Bin là, Danièle et Denis! La hache dans tout ce qui est organisé? Il ne reste pour travailler ensemble que des individualistes?
Archives de Vigile Répondre
30 avril 2010Denis Julien - :
« S’est constituée depuis 40 ans, une genre de mafia institutionnelle (PQ,SSJB,MNQ-CSQ et Bloc) de la mouvance souverainiste. Hors d’eux point de salut ! Tout ce qui vient de l’extérieur d’eux ne vaut rien ou si peu. C’est la raison pour laquelle s’est créé des dizaines de groupuscules de gens qui en ont marre !
Oui la convergence arrive mais il y en a qui devront prendre leur trou ! »
Enfin un brave militant qui ose nommer et dénoncer ceux qui ont fait et font encore de notre noble cause, leur PME : « Souveraineté inc. », et qui n'ont visiblement pas avantage à faire aboutir le projet de pays car trop avantageux pour leurs intérêts personnels.
Bravo M. Julien !
Danièle Fortin
Archives de Vigile Répondre
30 avril 2010Bravo pour cet article constructif.
Je suis en accord avec l'importance de clairement construire une ébauche de ce que sera un Québec indépendant, sa constitution et de la mise en oeuvre pour y arriver.
En effet, lors de mes discussions avec des concitoyens à savoir ce qui les fait hésiter à être en faveur de l'indépendance, les raisons que j'entends le plus souvent sont:
o. De savoir concrètement en quoi rapatrier les compétences fédérales améliora la situation actuelle du Québec et dans le futur.
o. Qu'ils perçoivent qu'ils n'y a pas de plan/feuille de route claire, explicite et crédible pour la mise en oeuvre du changement d'une province à un pays au lendemain d'un oui.
o. Ne détestent pas l'idée de l'indépendance mais associent cet idée au PQ et comme ils n'aiment pas le PQ pour diverses raisons, en viennent à être contre par association. Certain en viennent pratiquement à penser qu'au lendemain d'un oui, il n'existera que le PQ comme formation politique, mais on ne peut pas trop blâmer leur ignorance car en effet il n'y a jamais eu d'ébauche feuille de route claire pour expliquer chronologiquement ce passera au lendemain d'un oui.
Je suis donc daccord pour cette démarche proposée mais en ajoutant ceci:
1. Bien que je mentionne des exemples ci-haut, faire un sondage/étude pour connaitre les divers facteurs ou raison faisant en sorte que les Québécois (en particulier des francophones) sont contre la souveraineté. Cela afin de correctement s'attaquer à ces obstacles
2. Procéder avec "l'assemblée constituante" proposé ci-haut par M. Le Hir afin de faire l'ébauche de ce que sera un Québec indépendant
3. Communiquer clairement et explicitement cette ébauche de constitution d'un Québec indépendant à la population. (ex. site web, pamphlets informatifs, annonces publicitaires dans divers médias...) Voir lien ci-bas pour plus de détails
4. Permettre l'appropriation de ce projet par la population en créant le débat et en recueillant leurs commentaires pour faire une amélioration continue de l'ébauche du Québec indépendant.
5. Une fois que l'ébauche du projet du Québec aura un support suffisant de la population via sondage et que l'ébauche de la feuille de route pour y arriver sera claire et crédible, la il sera opportun de débuter la démarche référendaire qui s'avérera la bonne.
Archives de Vigile Répondre
30 avril 2010Qu'entendez-vous monsieur Gendron par les gros ''égos''?
Si vous me parlez de tous ceux et celles qu'on voit années après années dans le mouvement souverainiste, les opportunistes et les carriéristes qui se servent de la politique pour faire avancer leur carrière personnelle. Ceux et celles qui font partie du problème en se donnant des médailles du patriote de l'année et autres souveraineux de service, je suis d'accord avec vous.
Par contre si dans votre esprit, les gros ''égos'' sont les militants de la base qui essaie de sortir du cul-de-sac d'une démarche perdante qui dure depuis plus de 40 ans, là je ne marche pas avec vous. Tous ces gens qui se questionnent de façon courageuse et honnête. Tous ces gens qui investissent temps et argent pour faire avancer le débat et qui refusent d'entrer dans le moule officiel des institutions souveraineuses reconnues, je ne marche pas non plus avec vous.
Je le dis et le répète depuis des années que pour sortir de cet ancien paradigme; ça nous prend du sang neuf et il y en a.
S'est constituée depuis 40 ans, une genre de mafia institutionnelle (PQ,SSJB,MNQ-CSQ et Bloc) de la mouvance souverainiste. Hors d'eux point de salut! Tout ce qui vient de l'extérieur d'eux ne vaut rien ou si peu. C'est la raison pour laquelle s'est créé des dizaines de groupuscules de gens qui en ont marre!
Oui la convergence arrive mais il y en a qui devront prendre leur trou!
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
29 avril 2010Monsieur Le Hir,
J'appuie fortement la référence faite par Michel Gendron aux tenaces travaux de M. Gilbert Paquette. Militant de la première heure au parti de René Lévesque, il fut conseiller au programme, député à l'Assemblée nationale puis ministre de la Science et Technologie. En 2008, il a publié une réflexion sur une alliance qui aurait dû se faire avec un parti qui votait OUI en 1995 (La nécessaire alliance, les intouchables). L'ADQ s'étant plutôt tourné vers les fédés, M. Paquette n'abandonne jamais. Son action se concerte dans le groupe des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO).
Il était réceptif aussi aux travaux déjà avancés ici, sur Vigile pour promouvoir l'UNION de toute la mouvance indépendantiste du Québec. Avec Mme Fortin, j'appuie aussi l'idée de ne pas écarter les ouvriers de la première heure ici, incluant le maître du site, M. Bernard Frappier.
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010C'est une institution civile, fondée en 1863, qui a sauvegardé la culture et l'identité nationale slovaque ; Matica slovenská (Association/Fondation slovaque).
En 1994, la Matica avait environ 450 annexes locale et 60 000 membres.
Malheureusement pas beaucoup d'information en français mais plus qu'il faut en anglais:
http://en.wikipedia.org/wiki/Slovenska_matica
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010@Danièle Fortin
J’aimerais bien que les chroniqueurs de Vigile se mobilisent pour ce faire. Mais comme vous le savez, il est particulièrement difficile de s’entendre via ce medium.
Les egos sont particuliers, et chacun tient à sa vérité. Nous l’avons vécu récemment, en dehors de Vigile. Vous le savez. Pourtant, l’émergence d’une cellule « vigilienne » organisée, une expression comme une autre de notre citoyenneté, pourrait contribuer. Plusieurs y oeuvrent, mais avec difficulté. Le problème est qu’on ne peut se parler entre 4-yeux. Les maniaques de la virgule, les anti PQ et QS finis, ainsi que les patentés de la vision juste contribuent au chaos existant. Ras-le-bol des Ovechkin qui pensent pouvoir gagner le pays à eux seuls.
Quant au CSQ, et malgré que la vision de Gérald Larose rejoigne la mienne sur plusieurs aspects, je ne peux que déplorer l’absence de du leadership du CSQ.
Que reste-t-il? Les partis? Des coqs partisans, arrogants, et imbus de leurs certitudes. Et je le dis même si je suis membre d’un de ces partis. La société civile? Peut-être. IPSO, CCIEL, SSJB, des syndicats, des OBNL, et autres citoyens qui s’organisent pourraient forcer nos partis à penser en termes de convergence.
Une société civile qui se mobilise pour des États généraux nationaux pour l’indépendance, des États généraux qui aboutissent à la création d’une assemblée constituante provisoire pour l’élaboration du Constitution républicaine, voilà le chemin à suivre.
Un travail long et ardu.
Salutations républicaines.
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010Ce qui manque le plus au mouvement souverainiste: Une doctrine d'État
Doctrine: " Unité de pensée" (Sun Tsu)
État: Capacité d'agir avec envergure sur un territoire
Les 3 temps de l'action:
1- il faut prendre conscience de l'extrême urgence de reprendre le contrôle de notre État. Nos deux grands instruments de développement, La Caisse (présentement entre des mains étrangères) et Hydro Québec, sont devenu les choses de puissants réseaux d'intérêts qui les ont instrumentalisé à leurs profits et au détriments du bien publique. À cet égard, le passage de Charest au pouvoir nous coûte déjà des dizaines de milliards. Sans mentionner le squatage généralisé de notre État. Il n'y a rien à supputé ici, il faut agir.
2- Nous avons les assises d'un État qui nous donne les moyens de notre politique. Tout ce qu'il nous faut c'est la volonté de lui donner de la consistance et augmenter sa potentialité afin d'établir un rapport de force favorable avec l'État qui nous a annexé. À cet égard se doter d'une Constitution d'État (sous réserve de l'art 41 et 45 de la Constitution canadienne) est réalisable dès la prise du pouvoir. Cet acte précisera les termes politiques et juridiques du pays; un élément déclencheur de rapport de force (conflit de légitimité) avec une portée pédagogique considérable (pensons à la Commission Bélanger Campeau).
3- Ceux qui pensent qu'il suffit de convaincre une majorité de voté Oui à un référendum pour obtenir la souveraineté font une erreur qui pourrait être tragique. Cela dépendra si le rapport de force, au moment de passer à l'acte serait favorable. SEUL un rapport de force favorable mène à un changement de statut: D'où l'importance des point 1 et 2 .
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010À mon avis, vous évoquez un faux problème: la division des forces souverainistes. En réalité, ce n'est un problème que pour le PQ.
La nouvelle stratégie a adopté est de doter les Québécois des outils de la démocratie directe. Ainsi les Québécois ne seront plus captifs du laxisme ou des gens qui, dans l'ombre, manipulent les partis politique pendant 4 à 5 ans.
La souveraineté doit commencé entre les deux oreilles, avant de commencer LE référendum.
S'il faut que le peuple se heurte plusieurs fois à la Cour Suprême pour comprendre un fois pour toute que ce pays n'est pas le notre, alors laissons les le faire !
Nous avons deux sources de conflit majeur en stock; La laïcité et la langue. Et nous avons une province qui respecte les lois d'une fédération dont il ne fait pas, officiellement, parti. Et depuis près de 25 ans.
Nous avons donc toutes la légitimité désirable pour montrer les dents !
Tirons-en le meilleur !
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010Une Constitution représente les plans de la maison qui accueillera le nouveau-né qui sera notre pays, notre République libre et française et qui, du coup, protégera notre nation contre l'arrogance et autres avanies provenant d'Ottawa.
Oui, il faut passer à l'action et la réussite même de la mise en branle d'une assemblée constituante illustrera à merveille notre capacité à tous et à toutes de travailler ensemble et/ou de soutenir, par delà chacun notre ( petit ) ego et nos intérêts personnels, ce prodigieux chantier ; à mettre de l'eau dans notre vin; à faire front commun pour le seul bien des citoyens et des citoyennes et surtout pour notre idéal d'émancipation.
Aussi, faut-il insister sur la question, une Constitution nationale se doit d'être rédigée, diffusée et adoptée avant même de passer à l'exercice d'une consultation populaire ( par élection ou référendum ) portant strictement sur une déclaration d'indépendance.
Avant de dire et faire ce que nous voulons , encore faut-il circonscrire, par le biais d'une Loi fondamentale, ce qui nous relie, ce qui nous est commun, ce que nous sommes collectivement.
En cela, Monsieur Le Hir, si la mise en chantier d'une assemblée constituante vous tient à cœur, soyez assuré de mon humble mais total soutien.
Toutefois, à l'instar de Denis Julien, je ne vois pas non plus la pertinence de confier cette tâche au Conseil de la souveraineté. Avec tout le respect que j'ai pour Gérald Larose, je ne vois pas très bien comment cet organisme s'est particulièrement démarqué depuis sa fondation.
Je me permets plutôt de vous proposer un Conseil de « mise en chantier » composé des principaux chroniqueurs de « Vigile » ( pourquoi pas ? ) et peut-être même prolonger l'extension jusqu'à des consultants choisis par ces mêmes chroniqueurs.
L'important consistant avant tout de cesser de tourner en rond en demeurant dans les ornières de nos idées maintes fois remâchées et enfin aller de l'avant.
J'appelle donc de tous mes vœux la réalisation de cette brillante et précieuse idée de doter les citoyens et les citoyennes du Québec d'une Constitution à leur image.
Cela vaudra bien plus que toutes les Commissions Bouchard-Taylor de ce monde !
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010Le Conseil de la Souverainneté du Québec ?
Et pourquoi pas le Conseil de la Souveraineté des Régions du Québec (sans Montréal) ? Nous y sommes majoritaires à 90% ! Il me semble que ce serait un bien plus efficace "embryon" pour aller chercher le reste !
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010Il faut frapper fort ! Vraiment fort ! - Denis Julien de Lotbinière
Tant que nous aspirerons à ce pouvoir provincial, nous collaborons avec le système et avons quelques fois l’impression qu’il fonctionne alors qu’il n’en est rien ! Vouloir prendre le pouvoir avant de faire la nécessaire pédagogie de l’indépendance nationale est un piège pour nous.
Le PQ peut toujours sauver les meubles en reprenant le pouvoir mais tôt ou tard, il devra faire avec un demi-état, un demi-budget et un demi-pouvoir. On ne s’en sort pas !
Les politiciens doivent laisser le peuple s’organiser dans un rassemblement non-partisan pour faire la promotion du pays. En attendant, le PQ, Q-S et l’ADQ devraient s’arranger pour présenter un programme commun de salut national.
Je le dis et le répète, la gestion de la province de Québec est incompatible avec la promotion de l’indépendance nationale. C’est ce paradigme qu’il faut changer ! C’est cette stratégie perdante que nous appliquons depuis 40 ans avec les résultats que l’on connaît !
@ Richard Le Hir Répondre
29 avril 2010Réponse à GéBé Tremblay,
Effectivement, tout les pays devenus indépendants étaient auparavant assujettis à un autre gouvernement. Mais tous n'avaient pas l'avantage de pouvoir compter sur un embryon de gouvernement national comme c'est le cas pour le Québec.
Lorsque la Tchécoslovaquie s'est scindée en deux, en 1992, la Tchéquie continue d'utiliser la structure étatique antérieure tandis que la Slovaquie doit tout reprendre de zéro : se doter d'une assemblée nationale, d'un exécutif, de ministères, d'une fonction publique, etc.
Le Québec, pour sa part, dispose déjà d'une structure étatique. Tout ce qu'il aura à faire le moment venu, c'est de l'élargir.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010Bonjour,
Voilà un texte constructif, monsieur LeHir. Étant de ceux qui militent pour la convergence souverainiste, j’ai plus d’une fois suggéré la mise sur pied d’États généraux pour l’indépendance. L’idée n’est pas de moi à proprement parler : les Intellectuels pour la souveraineté (IPSO) – notamment Gilbert Paquette – en sont les plus ardents promoteurs. Il apparaît aussi que le Conseil pour la souveraineté du Québec (CSQ) s’intéresse à la question.
J’ai pris le temps, l’été dernier de jeter un regard sur les travaux des États généraux du Canada-français qui se sont tenus à la fin des années soixante. Comme il se doit, je suis tombé sur cette recommandation qui visait à instituer une assemblée constituante dans le but de rédiger une Constitution québécoise. Comme vous, j’ai été surpris de constater à quel point cette recommandation a fait long feu, malgré son potentiel mobilisateur.
Pour ma part, je ne vois pas de contradiction entre mettre sur pied des États généraux et de créer une assemblée constituante, puisque l’un et l’autre permette de se doter collectivement d’un cadre stratégique pour l’action. Idéalement, l’idée de constituer une assemblée constituante devrait découler des travaux d’États généraux, mais il se pourrait bien que ce processus du A qui génère B ne soit pas absolument obligatoire.
Par ailleurs, vous préconisez l’implication de la société civile dans la démarche que vous proposez. Nous sommes plusieurs à partager cet avis, mais il semble que les divisions actuelles, ainsi que les points de vue obstinés, ne favorisent pas l’émergence de cette convergence qui nous fait si cruellement défaut. Souhaitons que votre appel ait un effet multiplicateur et, surtout, qu'il pourra rehausser le niveau du débat.
J’ai écrit deux textes sur la question sur Vigile. Leur contenu est loin d’être exhaustif, mais je vous invite à en prendre connaissance : La société civile : fer de lance de la convergence souverainiste (28 mars 2010) ; Une contribution à la stratégie de convergence (20 juin 2009). À lire aussi (et surtout) : Préparons les États Généraux sur l’Indépendance Nationale, de Gilbert Paquette (22 juin 2009).
Au plaisir
Serge Charbonneau Répondre
29 avril 2010Je suis tout à fait d'accord avec Monsieur Le Hir.
Le premier pas logique, pour moi, c'est la création d'une assemblée constituante.
Convoquer une assemblée constituante, c'est mettre le bœuf devant la charrue.
La méthode de sa création suggérée par M. Le Hir m'apparaît très bonne, mais il est sûr que ce sujet peut être débattu à n'en plus finir et peut donner le résultat de la non-création de cette assemblée.
Quant à moi, je dirais OUI à cette méthode proposée pour la création de l'Assemblée constituante. 1000 délégués, c'est effectivement un beau chiffre bien rond.
Ça fait du bien de voir M. Le Hir nous montrer un peu le fond de sa réflexion, parce que le discours de matraquage qui fait plaisir, mais qui ne mène nulle part, ça devient lassant.
Merci de montrer un peu vos couleurs, M. Le Hir.
J'ai aussi grandement apprécié l'extrait des Assises nationales de 1969 disant:
« Les délégués adoptent entre autres une résolution portant sur la tenue d’une assemblée constituante pour la rédaction d’une constitution québécoise. »
Serge Charbonneau
Québec
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010"Ensuite, nous avons l’avantage d’avoir en partant un embryon de gouvernement national avec notre gouvernement provincial. Notre tâche, si on la compare à celle des promoteurs de l’indépendance de certains pays qui l’ont récemment acquise et qui ne disposaient pas d’un tel levier, s’en trouve grandement facilitée."(Richard Le Hir)
Vous pouvez nous donner un exemple d'une nation qui a obtenu récemment son indépendance et qui n'était pas assujetti à un gouvernement au préalable ?
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2010Je regrette infiniment mais le Conseil de la Souveraineté fait partie lui-aussi du problème. Il n'a jamais été autre chose qu'une coterie du Parti québécois. Il est disqualifié lui-aussi!
Ce qu'il faut, c'est du NEUF! Et du neuf, c'est un véritable mouvement citoyen non-partisan avec des têtes nouvelles.