Immigration, islam: Dominique Reynié s'est reconverti en lanceur d'alerte identitaire

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Le populisme européen, saine réaction du peuple

Enquête après enquête, élection après élection, la réalité apparaît, sans fard : l’immigration et l’islamisation de l’Europe sont une réalité et un problème. Or, ce qui aurait dû être traité comme tel a été nié, et qui osait commencer à aborder le problème était traité de raciste ou de facho.


Ce déni, loin de régler le problème, l’a au contraire exacerbé, et en constitue même un aspect. Comment les dirigeants européens vont-ils se dépêtrer de ces années d’aveuglement et de mensonge ? Certes, la volte-face idéologique fait partie de leurs ressources. Mais il est intéressant d’observer les signes de cette conversion au réel des élites. Le dernier en date ? L’analyse du politologue Dominique Reynié, commentant la grande enquête de la Fondation pour l’innovation politique sur l’immigration menée dans vingt-six pays.


Petit florilège du nouveau Dominique Reynié reconverti en lanceur d’alerte identitaire :



« La naissance de l’AfD en 2013, […] sa poussée aux législatives sont liés à la politique migratoire d’Angela Merkel. Les moyens qu’elle a mobilisés […] n’ont pas empêché des problèmes de cohabitation nombreux et considérables. On l’a vu de manière spectaculaire avec les agressions sexuelles de la nuit du Nouvel An à Cologne en 2015. Elles ont d’autant plus ému l’opinion qu’en Allemagne […] toute une partie de la classe politique et certains médias ont donné le sentiment de vouloir cacher la réalité pour ne pas «stigmatiser», selon la formule consacrée, les populations en cause. Ne pas décrire loyalement la réalité des choses est toujours la pire des solutions, d’où ce réveil brutal le soir du 24 septembre. »



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« Malheureusement, les classes dirigeantes ont échoué partout en Europe à poser les problèmes de l’immigration, de l’islam […] C’est particulièrement vrai pour la France. […] Nous sommes parmi les plus mal à l’aise pour exprimer clairement la réalité des conflits interculturels. Mais à force de créer de l’indicible, de mettre les problèmes sous le tapis, ils prennent de l’ampleur sans qu’on le voie, sinon dans les urnes.



Malgré ce mea culpa louable, nous nous permettrons d’adresser une dernière critique à l’étude de M. Reynié. Son titre : « Où va la démocratie ? » ne pose pas la bonne question. Car les démocraties européennes, avec le succès des partis populistes, jouent pleinement leurs rôles, en permettant à ces aspirations identitaires de s’exprimer, d’accéder au pouvoir, comme en Pologne et en Hongrie, ou d’influer sur le destin, avec le Brexit. Ce qui est plutôt regrettable, ce sont les efforts antidémocratiques de certains tenants du système pour empêcher cette expression. Quand la volonté de déni aboutit à la manipulation des médias et des règles démocratiques, cela est inquiétant. Et c’est plutôt là que se nichent les dangers démocratiques futurs.


La Fondapol aurait donc dû intituler son étude, non pas « Où va la démocratie ? » mais « Où va l’Europe ? » car, désormais, les peuples européens sont confrontés à la question cruciale de leur identité. Mais ce « Où va l’Europe ? » n’est pas un énième débat creux sur « plus d’intégration ou pas ». Vieux débats du passé. Questions d’enfants gâtés. Non, les peuples européens qui s’expriment les uns après les autres répètent clairement, dans un instinct de survie, à la fois angoissé et très rationnel : l’Europe ne peut devenir le débouché pour une démographie africaine quatre fois plus élevée que la sienne, et encore moins terre d’islam. Elle y perdrait son identité, son âme. Car les peuples européens, bien mieux que leurs dirigeants, ont retenu la leçon de Valéry sur la mort des civilisations.


Il serait bon que ces dirigeants, prenant acte du camouflet infligé dimanche dernier à Mme Merkel, répondent enfin à ce défi. Sinon, il y aura d’autres « réveils brutaux ».