Ils déforment la réalité

Tribune libre

Ce texte est impétueux, si on le lit les critiques ne manqueront pas. Je ne cherche pas le trouble, je voudrais juste que les gens cessent de travestir la réalité. Actuellement c’est le déni des faits, et j’ai 9 observations à communiquer en espérant être entendu. Si je suis dans le champ, qu’on n’hésite pas à me le dire, comme je le fais moi-même avec ce texte.
1- Avant les démissions des députés le PQ ne filait pas vers une victoire aux prochaines élections, pas du tout, il s’enlignait plutôt pour former un gouvernement minoritaire, voire même de ne pas gagner le pouvoir.
2- Avant les démissions des députés, avant les élections du 2 mai, avant le congrès du PQ, depuis pratiquement 4 ans : Pauline Marois n’a jamais eu la faveur des québécois, jamais, ils ne votent pas et ne voteront pas pour elle. C’était la même chose avec André Boisclair.
3- À propos de ces militants stupides qui tuent toujours le chef de leur parti… On sait que le PQ était une coalition de gens de toutes tendances, unis pour l’indépendance de leur pays. Jacques Parizeau était de droite, de gauche, ou quoi d’autre ? Il était d’abord déterminé à faire l’indépendance. Lucien Bouchard était peut-être souverainiste ou confédéraliste mais il était surtout conservateur, très soumis aux puissances économiques. Après lui Bernard Landry était un nationaliste néolibéral (au sens économique du terme), il est devenu beaucoup plus déterminé à notre émancipation après qu’il eut quitté le PQ, ce qu’il regrette depuis. Ensuite André Boisclair, l’intellectuel décevant, puis Pauline Marois, l’électoraliste. Toutes des personnes avec leurs couleurs et leur manière d’être et d’envisager la conduite des affaires de l’État. L’action du PQ a toujours été fortement imprégnée de la pensée du chef, le parti agit comme le chef agit.
Le PQ fut de centre gauche puis de centre droit, il fut économiquement fortement néolibéral, libre-échangiste, il est maintenant d’abord et surtout électoraliste. Si les militants du PQ semblent si durs envers leur chef c’est que ces chefs trahissent la confiance des militants en ne travaillant pas réellement à l’émancipation de notre peuple, ce pour quoi travaillent les militants. Si un futur chef du PLQ se mettait en tête de faire l’indépendance du Québec, il ne resterait pas chef longtemps. Les militants du PLQ tueraient eux-aussi leur chef. Comme quelqu’un l’a dit ici sur Vigile, ce ne sont pas les militants qui tuent leurs chefs, ce sont les chefs successifs qui s’éliminent d’eux-mêmes.
C’est l’évidence que personne ne relève jamais, ou presque, dans les médias, pas même Le Devoir. Elle est ridicule cette idée colportée par tous les médias qu’il faudrait supporter le PQ inconditionnellement, malgré la trahison des chefs, que c’est comme ça que des militants normaux devraient se comporter. Je crois exactement le contraire, je suis un démocrate. Ces commentateurs grand public disent du même souffle que les militants du PLQ sont comme des robots, avalant toutes les couleuvres du chef. Ces gens disent une chose et son contraire et jamais personne ne les dénonce parce qu’ils disent tous à peu près la même chose. Heureusement que Josée Legault existe. Michel Vastel, à la fin de sa vie, parlait lui aussi avec cette honnêteté si rare aujourd’hui. Ce genre de malhonnêteté intellectuelle, qui fait partie des choses normales au Québec, qui sont acceptées d’emblée, je trouve ça épouvantable, ça participe de ce conditionnement que je dénonce depuis des années.
4- Quand les militants du PQ ont consacré leur chef Pauline Marois à 93% de confiance, ils ont dit à la population que c’est ça qui est ça. Pourtant la population veut du changement, un changement de ses élites, elle le veut depuis longtemps. Aux dernières élections provinciales le PLQ aurait perdu le pouvoir si la population avait eu un véritable choix. Quand seulement 20% des gens ont confiance en Mme Marois et qu’ils voient que le PQ leur dit au dernier Congrès « vous n’avez pas le choix, c’est Pauline Marois », comment voulez-vous qu’ils réagissent ? À la première occasion, les élections fédérales, ils ont manifesté leur mécontentement. Le PQ est directement responsable de la déconfiture du Bloc. Continuer de la sorte c’est foncer dans un mur.
5- Ce ne sont pas les députés démissionnaires qui foutent la pagaille au PQ, c’est le parti qui s’égare et qui se perd. Des gens hier qui réclamaient du PQ qu’il change, beaucoup de ces gens aujourd’hui s’en prennent aux démissionnaires, aux anti-Marois et à Jacques Parizeau. Comment vouliez-vous que le PQ sorte de sa torpeur ? Ça ne pouvait pas être autrement. Pensez-vous que ces députés qui ont démissionné l’ont fait sur un coup de tête, avec un orgueil déplacé et sans état d’âme, pensez-vous qu’ils n’ont pas réellement tenté de faire changer les choses avant de quitter le navire, ne pensez-vous pas que c’est plutôt le PQ, en quelque sorte, qui les a poussés dehors ?
Dans le fond, le comportement du PQ depuis 1995 ne vous dérange pas, ça ne nuit pas à la Cause, ça ne retarde pas dangereusement notre émancipation, ça n’accélère pas notre amenuisement national ; il n’y a pas lieu de bardasser comme ça, c’est ça ?? Si vous êtes frileux comme ça à l’égard du parti, à l’égard de l’ordre des choses, ce sera quoi à l’égard du pays ? Il s’agit de changer les choses, pas de les faire perdurer.
6- Parizeau fut aimé et supporté par les militants du PQ, un support authentique pour un chef authentique, mais la population, elle, ne l’aimait pas. Selon un intervenant de Vigile Madame Marois, aujourd’hui, bénéficierait d’un appui populaire plus grand que celui de Parizeau à l’époque. On a laissé agir Parizeau, on devrait aussi laisser agir Madame Marois.
La différence, outre le contexte favorable à M. Parizeau et défavorable à Madame Marois, c’est l’authenticité de M. Parizeau : ni ses supporters ni ses adversaires ne doutaient de ce qu’il allait faire, nous savions ou il allait et nous lui faisions confiance. Et il a fait ce qu’il avait annoncé.
Pour l’histoire, sachons qu’il avait dit un an à l’avance que si le référendum était perdu, il démissionnerait de sa fonction de Premier Ministre de l’État. Sa déclaration sur l'argent et les votes ethniques le soir du référendum lui a peut-être facilité les choses mais comme c’est un homme droit, honnête et conséquent, il est parti comme il l’avait dit. Cette déclaration c’est une autre de ces vérités que les gens ne veulent pas entendre. Ils ne veulent pas les entendre parce que les commentateurs autorisés de la chose publique, ceux qui nous entretiennent de la vie depuis des décennies, nous répètent et nous répètent que ce n’est pas bien de dire et de penser de telles choses, la déclaration tant décriée.
À l’époque, quelques jours avant le vote, j’avais souligné à des amis que Parizeau allait démissionner en cas de défaite, et après coup, tous me félicitèrent de ma « prédiction ». Les médias racontent bien ce qu’ils veulent raconter, et les gens retiennent ce qu’ils veulent. C’est normal, on ne devrait pas s’attendre à autre chose.
Du fait de sa grande détermination et de son savoir faire, mais aussi dans la conjoncture grandement favorable, l’après Meech, et avec le concours déterminant de Lucien Bouchard et pour une petite part, Mario Dumont, Parizeau a, en fait, montré à tout le monde que plus de 50 % des gens enracinés dans ce Québec, c’est-à-dire en grande majorité ceux qu’on appelait les canadiens français, ceux-là en majorité se sont dit Oui au référendum de 1995.
Et aujourd’hui encore dans Le Devoir on parlait du désaveu de la souveraineté en 95. C'est triste à mourir. Puisque nous ne sommes pas tout seuls (tant mieux), puisque les autres québécois (autres que les enracinés) ont voté et votent toujours pour le Canada, il eut fallu que ces canadiens français votent en plus grand nombre pour leur émancipation. Ils ont voté Oui à hauteur de 60% à peu près, c’est bien ça ? Avec 65% de Oui chez les enracinés, ça aurait peut-être passé. Pour que la décision soit plus franche, pour éviter toutes les machinations potentielles après coup, nous aurions eu besoin de l’appui de 75% des nôtres, de 80% ? Aujourd’hui après 16 ans d’attente, 16 ans d’immigration et 16 ans de conditionnement, quel devrait être le pourcentage parmi Nous, les enracinés, à voter Oui à un référendum pour le gagner, pour faire contrepoids aux autres québécois ? Maudite marde comment se fait-il que le PQ ne voit pas l’ampleur de la tâche et l’urgence de la situation ?
7- Lucien Bouchard inventa à son insu la notion de Messie, notion qui sert aujourd’hui de réponse définitive pour faire taire les gens qui demandent que le PQ se donne enfin un chef charismatique, ou un chef digne de confiance, ou un chef qui ne dit pas de sottises, dont les actes et les non actes ne vont pas à l’encontre des intérêts fondamentaux du peuple, les enracinés, la majorité. Un vrai chef quoi, pas un carriériste comme le furent les derniers chefs du PQ, quelqu’un qui, par la force des choses, aura la confiance de ses militants et dont la population saura ou il va. On ne parlait pas de Messie avant Lucien Bouchard, pas avec cette connotation négative d’aujourd’hui.
8- Des gens comme Bernard Descoteaux ou Gilles Courtemanche, du Devoir, persistent à dire que le chef du PQ n’y est pour rien quant à ce qui se passe ces temps-ci. Ils occultent complètement le 20% de confiance pour Marois, consolidé par le 93% des militants perçu comme une fin de non recevoir. Puis le 40% de volonté de souveraineté par rapport à un très faible taux d’intention de votes pour le PQ, depuis très longtemps. À un moment donné quelqu’un va-t-il finir par appeler un chat un chat ?
9- J’ai beaucoup de respect pour Gilles Duceppe mais je ne crois pas qu’il sera l’homme de la situation, j’en reparlerai plus tard. J’ai apprécié qu’il ait dit à sa dernière entrevue télévisée qu’il y a urgence, que nous n’avons pas les moyens d’attendre encore 15 ans. Mme Marois pense autrement. J’ai apprécié aussi qu’il ose dire une simple vérité à savoir que la majorité n’a pas toujours raison, qu’elle peut avoir tort. Simplement, en démocratie, il faut se plier à ses volontés et c’est normal, c’est le meilleur système que nous ayons.
Les partis politiques doivent guider et rassembler la population, et non se prostituer en ayant le nez collé aux sondages. Duceppe n’est pas dupe, il a bien compris que l’anéantissement de son parti est dû directement au comportement du PQ. Gilles Duceppe, comme Jean-François Lisée par exemple ou Joseph Facal, savent bien qu’une course à la direction du PQ s’en vient, d’ici quelque mois ou le lendemain des prochaines élections provinciales. Or pour conserver toutes leurs chances ils ne vont pas tirer dans le dos de Pauline Marois, l’image de loyauté est encore une valeur prisée dans la population. Il s’agit d’être en mesure de rafistoler toutes les sensibilités après le grand déchirement.


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5 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    27 juin 2011

    @ P. Bouchard:
    «Parizeau fut aimé et supporté par les militants du PQ, un support authentique pour un chef authentique, mais la population, elle, ne l’aimait pas.».
    Jacques Parizeau, aux élections provinciales du début des années 1990, a battu à plate couture Daniel Johnson. La population lui faisait confiance, en tout cas.
    Et je dirais qu'aucun premier ministre québécois n'a inspiré le même genre de respect, depuis sa démission.
    La population ne l'aimait pas? Encore faut-il savoir ce que l'on veut dire par «aimer»; Jacques Parizeau, c'est un économiste bardé de diplômes, notamment de la London School of Economics. Il a été professeur d'université, ministre et premier ministre; il provient d'une famille d'hommes d'affaires fortunés, ayant fondé si je ne m'abuse, la première compagnie d'assurance québécoise dirigée par des francophones.
    On disait de lui qu'il avait un côté hautain, ou snob, parce qu'au Québec, nous avons tendance à aimer depuis un certain temps, les politiciens qui ont l'air médiocre, aplati, drabe... Du «vrai monde», diront certains.
    C'est entre autres pour ça que Charest va peut-être décrocher un quatrième mandat!
    Peut-être faudrait-il que les Québécois cessent d'attendre une sorte de messie, pour réaliser à lui seul ou presque l'indépendance... tout en voulant que la personne en question ait l'air nécessairement aussi accessible que leur voisin!

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2011

    Bonjour M. Cloutier,
    Merci de votre appréciation. Vous avez raison ce texte et la plupart de mes autres textes aussi sont trop longs. J’écris d’un jet, je déplace et je mets en ordre, je me relis et me relis mais je suis toujours trop pressé de dire publiquement ce que j’ai à dire. Il m’arrive tout de même de jeter des textes sans les présenter à Vigile, ou de les mettre en attente quelques temps. Je tiens à remercier sincèrement M. Frappier qui publie toujours mes textes. Je considère cela pratiquement comme une faveur. Je ne doute pas qu’il puisse me refuser un jour un texte ou un commentaire mais je ne me censure jamais en écrivant ici et ça, c’est extrêmement précieux. Etre entendu par mes concitoyens, très franchement, ça fait du bien. Et avoir la possibilité de débattre c’est salvateur, c’est l’exercice du cerveau, ça permet de ne pas encrouter sa pensée.
    Bonjour M. Dion,
    À propos de Gilles Duceppe je dis bien qu’il appuie Mme Marois, comme vous. Mais malgré sa cassette « pas de stratégie ouverte » c’est bien ce qu’il fait lui-même en décrétant sans discussion que seul un référendum OUI ou NON, comme nous l’avons essayé à 2 reprises, est la façon de procéder. J’aime bien Bernard Drainville mais j’ai hâte qu’il cesse son discours de circonstances et qu’il s’engage plus franchement sur le chemin des idées et de l’action. Pour l’instant, à mes yeux, il n’a rien prouvé, il n’a que son passé de journaliste sympatique. Mais je l’aime bien.
    Bonjour M. Haché,
    Je suis très heureux de vous entendre, heureux d’être toujours à la même table que vous, malgré la tempête.
    Vous dites « Se donner le temps qu’une nouvelle génération de souverainistes y prenne goût au Pouvoir. Qu’elle apprenne elle aussi à faire peser son poids sur notre société. Qu’elle apprenne là, précisément au Pouvoir, qu’elle peut GAGNER. » Je pense que le temps presse, qu’il y a urgence et que votre scénario arrive quelques années trop tard. L’urgence n’est pas de prendre le pouvoir, c’est ce que je crois, c’est plutôt de se doter du moyen adéquat pour répondre à la situation. J’ai beaucoup de belles formules, je vous en présente 2 plus bas, mais vous me faites réfléchir, peut-être ce que vous dites est le seul moyen de consolider nos assises. Peut-être que nous n’avons pas le choix de procéder comme vous dites.
    Vous avez apprécié ma 6e observation. Si on oublie un instant la conjoncture actuelle et l’imminence des élections prochaines, voici comment devrait être selon moi le parti de notre émancipation, le PQ ou un autre : il devrait se présenter sans ambiguïté comme représentant d’abord et avant tout ceux que j’appelle les enracinés, composés majoritairement mais pas exclusivement par les canadiens français, les Tremblay d’Amérique. Un parti résolument nationaliste pour répondre à l’urgence que je décrivais à la fin de mon observation, un parti tenant un discours comme celui de M. Richard Le Hir dans son dernier texte.
    Pour que la population accepte l’existence d’un tel parti, qui serait assimilé par les médias au Front National français, il devrait promettre de se dissoudre une fois son action réalisée, c’est-à-dire : aussitôt qu’il prend le pouvoir il déclare l’indépendance et la Constitution qu’il a proposée prend force immédiatement. Le temps de mettre les choses en place, au bout d’un an ou 2 il déclenche de nouvelles élections et ne s’y présente pas. Les gens du parti pourront toujours créer de nouveaux partis selon leur voeu.
    S’il était possible de croire à cela, y aurait-il quelques chances que ça fonctionne ?
    Des gens commencent à réfléchir à la proportionnelle, à différents modes de scrutins, voire différents régimes politiques. J’ai déjà écrit sur le sujet dans mon blog avant l’heure, Questions de société. J’espère bientôt proposer un texte sur Vigile. Je pense que notre façon de voter pour les personnalités appelle un régime présidentiel. Je pense que la seule façon d’augmenter la légitimité de nos représentants, bien avant la proportionnelle, c’est l’élection à 2 tours. Mais je voudrais présenter plus tard ce qui est appelé la Démocratie Contractuelle, une idée de M. Pierre JC Allard, une idée développée il y a à peu près 15 ans. On peut voir ses propositions sur le site Nouvelle Société. En gros les députés élus ne sont pas membres d’un parti, ils représentent chaque région et leur rôle à l’Assemblée nationale est un peu comme le Conseil d’Administration d’une entreprise, il contrôle concrètement l’action du gouvernement. Celui-ci, l’exécutif, est composé d’experts pour chaque ministère, ils sont membres d’un parti mais ils ne se font pas élire. Seul le chef du parti se fait élire, c’est le Premier Ministre. Celui a son parti, c’est-à-dire son équipe d’experts, et son programme. Les élections sont l’occasion de présenter un contrat en bonne et due forme, et pas de vagues promesses. Les députés de l’Assemblée nationale sont là pour veiller à ce que le contrat élu soit respecté. Tout cela sous l’arbitrage du Président du pays.
    Mes amitiés M. Haché.

  • Marcel Haché Répondre

    26 juin 2011

    Un grand “déchirement”, M. Bouchard ? Si ce n’était que ça…je serais parmi ceux à réclamer la tête de Pauline Marois, et souhaiter même un nouveau P.Q. Le non m’importerait peu d’ailleurs : que ce soit le Nouveau Parti Québécois ou même le Parti Québécois à Marde.
    J’aimerais bien que la Cause n’en soit pas là où elle est maintenant.
    La prochaine élection doit être gagnée par le P.Q.C’est possiblement la dernière élection où une vieille génération pourra appuyer significativement une nouvelle génération. Et cette vieille génération, les grisonnants boomers, celle qui a porté fidèlement mais sans succès, la Cause qui nous tient tous deux à cœur, son poids électoral diminue sans cesse. Cette perte n’est pas compensée auprès de la jeune génération. Ce n’est pas seulement le parti ou même Mme Marois qui sont en danger—cela serait finalement dérisoire—c’est la Cause elle-même.
    Le point 6 de votre texte est très fort. Quoi dire, sinon que le P.Q. est tendu comme une corde de violon pour simplement accéder au Pouvoir. Mais le Pouvoir pour quoi ? Pour quoi faire ?
    Pour l’enlever d’abord aux fédéralistes. Et Résister, oui, oui, Résister. Faire peser le poids de tous les souverainistes par le Pouvoir. Se donner le temps qu’une nouvelle génération de souverainistes y prenne goût au Pouvoir. Qu’elle apprenne elle aussi à faire peser son poids sur notre société. Qu’elle apprenne là, précisément au Pouvoir, qu’elle peut GAGNER.


  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2011

    M. Bouchard, n'oubliez pas que Gilles Duceppe n'a pas du tout tiré dans le dos de Mme Marois, bien au contraire, il lui a renvoyé l'ascenseur... en douce, mais il l'a fait.. et il n'a pas le choix..!
    Moi, comme vous, et bien d'autres, pouvons nous permettre de provoquer des choses, d'entrechoquer les idées, de chauffer les neurones de certains. ET c'est important que nous le faisions. Je suis péquiste depuis plus de 30 ans, j'ai appuyé Pauline, et même après ce « bizarre » 93%, et suite à la déconfiture Maltais-Stafford-Marois du PL-204, j'ai encore tenté de l'appuyer, de renverser la machine, mais mon coeur n'y était plus, et les dégâts ratissaient maintenant trop larges... Alors j'ai pris le taureau par les cornes, et j'ai demandé sa démission. Et Je crois sincèrement qu'elle n'est plus la dame du PQ.
    OUI en début mai, on aurait pu avoir un parti québecois au pouvoir avec plus de 35% de l'électorat... mais Madame Marois semble être très mal conseillée... Ces stratèges semblent ne pas voir venir les choses, ou Mme Matois ne les écoute PAS - Je ne sais... Mais elle est responsable de l'état actuel des choses, et plus longtemps elle restera, plus elle s'entêtera, plus il sera difficile pour le PQ de remonter la pente: Voyez mon papier du début de juin
    Je crois personnellement que Gilles Duceppe, accoté par des Drainville et cies, nous donnerait une excellente équipe, et bien d'autres pourraient se greffer à ce nouveau club d'étoiles..!
    Michel

    Charlevoix

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2011

    M. Bouchard,
    [1] Dans l'ensemble je suis d'accord avec vous. Mais votre texte est trop long. Plus c'est long, moins vous avez des chances d'être lu.
    [2] Points 1 et 2. Tout à fait d'accord.
    [3] Point 3. Si on regarde l'histoire du PQ, on constate que ce ne sont pas les militants qui sont durs avec les chefs, mais ce sont les chefs qui ont trahi les militants en bafouant les programmes et les statuts. J'en ai fait la démonstration dans un article de 25 pages publié dans la revue l'Action Nationale sous le titre : l'accession à l'indépendance et le Parti québécois : 41 ans de contorsions.
    [4] Point 4. Il faut avoir milité un tant soi peu pour savoir comment l'effet "mouton" ou le conformisme ambiant est présent. Il n'est pas facile d'être dissident au PQ, surtout quand on est indépendantiste.
    [5] Point 5. Tout à fait exact. Le non respect du "projet de pays" voté par le Congrès de juin 2005 par le PBoisclair et le PQMarois est le meilleur exemple.C'est la provincialisation du parti.
    [6] Point 6. Exact. Parizeau fut le seul chef de ce parti à avoir mis vraiment le Cap sur l'indépendance. Landry l'a fait en 2005, mais il a démissionné.
    [7] Point 7. Lucien Bouchard s'est vendu aux puissances de l'argent. Honte à lui,
    [8] Point 8. Exact. Taux de popularité de Pauline Marois : 15%. Intentions de vote pour le PQMarois : entre 18% et 28%. Tirez vos conclusions.
    [9] Point 9. Exact. Duceppe n'a rien d'un Parizeau. C'est un témor de la "chouveraineté ronronnante et mollassonne" comme Pauline Marois.
    Pierre Cloutier
    [6]