Avec une hausse du bénéfice net frôlant les 1,5 milliard de dollars en 2006, le président d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, président et chef de la direction, parle «d'une belle rentabilité qui s'appuie sur le travail et l'engagement de nos employés». Il s'agit en fait d'un bénéfice net de 3,74 milliards qui comprend toutefois un montant de 917 millions provenant d'éléments non récurrents. Il reste néanmoins près de 2,8 milliards provenant des activités poursuivies, ce qui représente une augmentation de 19 % par rapport aux résultats obtenus en 2005.
La société d'État verse par ailleurs à son actionnaire, le gouvernement du Québec le plus important dividende de son histoire, soit 2,34 milliards, ce qui donne un total de 8,7 milliards depuis 1998. Ces dividendes de 2,3 milliards en 2006 incluent la moitié du bénéfice provenant des activités poursuivies, plus les 944 millions obtenus des activités non récurrentes, soit de la vente d'actifs et de gains de change. Dans les dividendes, il y a une part de 500 millions allant au Fonds des générations créé par le gouvernement. À partir de 2007, c'est Hydro-Québec Production qui, seul, versera les 500 millions annuels à ce fonds.
Pour la présentation des résultats financiers, M. Vandal remplaçait son vice-président exécutif aux finances, Daniel Garant, hospitalisé. En outre, pour une première fois, la présentation des résultats financiers pour l'exercice annuel était faite sur Internet seulement, alors que par le passé cela se faisait au siège social d'Hydro-Québec, dans un face à face entre les dirigeants de la société et les journalistes. Cette innovation a du reste suscité des réactions dans le milieu journalistique. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a même diffusé un communiqué demandant à la société d'État de revenir à la méthode des conférences de presse traditionnelles. «De telles conférences de presse virtuelles sont monnaie courante à chaque trimestre dans le monde de l'entreprise privée, mais leurs dirigeants se prêtent une fois l'an à une rencontre en chair et en os où les actionnaires et les journalistes peuvent poser toutes leurs questions. [...] Avec sa nouvelle formule, Hydro-Québec cherche-t-elle à s'éviter des problèmes et à mieux contrôler le message qu'elle veut faire passer?», demande la FPJQ. Hier, les journalistes ont pu quand même poser des questions par le truchement du téléphone, mais ils n'ont pas eu le temps de prendre connaissance du rapport annuel avant le début de la conférence sur Internet et par téléphone.
Dans ses réponses aux journalistes, M. Vandal a insisté sur les hausses tarifaires, dont celle de 4,3 % en 2006, qui génèrent des sommes d'argent qui servent essentiellement à couvrir les coûts supplémentaires qu'entraîne la croissance de la demande, laquelle nécessite des ajouts d'infrastructures pour le transport et la distribution de l'électricité. Et les primes aux employés? Cela n'a rien à voir avec les tarifs, qui font partie d'un régime de rémunération variable, répond le président, en rappelant que depuis 2002 les charges d'exploitation courante dont font partie les primes aux employés n'ont augmenté que de 1 %, alors que pendant la même période l'inflation s'est gonflée de 9 %. En 2006, les charges d'exploitation ont augmenté de 1,9 %.
Les produits ou revenus consolidés ont été de 11,1 milliards en 2006. Les ventes d'électricité au Québec ont dépassé les 9,4 milliards, alors que celles hors Québec ont rapporté près de 1,5 milliard. Même si ces dernières n'ont représenté que 3,8 % du volume des ventes, elles ont en revanche eu une contribution nette de 560 millions, soit 20 % du bénéfice. La division Production a eu un apport de 6,16 milliards aux produits et de 2,1 milliards au bénéfice net. La division Transport a généré des revenus de 2,8 milliards et un bénéfice de 632 millions et celle de la distribution a présenté des revenus de 9,5 milliards et un bénéfice de 42 millions après les frais financiers, soit une régression importante par rapport aux bénéfices de 275 et de 172 millions des années 2004 et 2005.
Hydro-Québec a procédé à des investissements de 3,5 milliards en 2006, selon son plan de développement qui devrait lui permettre de porter ses réserves énergétiques à 15 TWh en 2010 et lui assurer une marge de manoeuvre plus confortable. À la fin de 2006, ces réserves avaient atteint 114,3 TWh, soit une augmentation de 9 TWh pendant l'année, grâce à des conditions climatiques exceptionnelles et à l'ouverture d'une nouvelle centrale.
Hydro versera des dividendes records
La société d'État a dégagé un bénéfice net de 3,74 milliards
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