C'était, jadis, le symbole de la compétence de nos ingénieurs qui ont bâti la Manic, la baie James et exporté leur savoir-faire. Nous étions tous «hydroquébécois» comme le proclamait la publicité qui disait, aussi, «on est 12012, faut se parler» (le nombre d'employés a doublé depuis). Hydro-Québec s'est ankylosée et éloignée de ses clients.
Le dernier constat du Vérificateur général - la vente de feu de turbines destinées à la centrale Gentilly2 - s'ajoute à une série de mauvaises nouvelles qui entachent la réputation d'Hydro.
L'implantation des compteurs intelligents s'est fait dans le désordre et Hydro a tardé à justifier leur existence. Les hausses de tarif à répétition, bien qu'endossées par la Régie de l'Énergie, font mal l'électricité étant un service essentiel, voire vital. Le consommateur n'a pas le loisir de couper le courant ou de changer de fournisseur.
Des surplus de plus de 100 millions de dollars ont été retournés au gouvernement récemment sans que le consommateur en bénéficie. Les «Hydroquébécois» ont raison de sursauter quand ils constatent que le taux d'intérêt sur un paiement en retard est de 14% alors que les taux sont au plancher. Heureusement qu'Hydro nous appartient.
Hydro-Québec s'est lancée dans la filière éolienne et dans les petites centrales pour des raisons purement politiques alors qu'elle croulait sous les surplus d'électricité. C'était son devoir de résister aux pressions des politiciens si elle considérait que c'était une mauvaise affaire. Il y a des limites à répondre aux commandes des gouvernements.
Son ex-président, Thierry Vandal, a pu se retirer à 54 ans avec une pension à vie de 452 000$. Il aurait été intéressant que ce dernier comparaisse devant la commission parlementaire qui étudiait au cours des derniers jours la gestion d'Hydro pour discuter de plusieurs dossiers. Étant donné que sa démission devenait effective le 1er mai, il a échappé à cet examen.
Les députés se plaignent régulièrement de l'hermétisme d'Hydro-Québec qui n'est pas soumise au contrôle du Vérificateur général. C'est une motion de l'Assemblée nationale qui a amené le VG à décortiquer la vente à rabais de l'équipement de Gentilly 2.
L'arrogance de la société d'État se manifeste de diverses façons à la grandeur du Québec. Des marchands de la rue Saint-Jean à Québec, une artère commerciale, ont été avisés cavalièrement qu'on leur couperait l'alimentation pendant 12 heures. Lorsqu'ils ont demandé de faire les travaux le soir ou la nuit, ils se sont fait répondre que le service se donne de jour, de 9 à 5, point final.
Imaginons une autre compagnie de service agissant de la même façon...
Le prochain président d'Hydro-Québec aura la tâche titanesque de rétablir le courant avec ses clients. Car le discours sur une privatisation partielle de la société d'État gagne des adeptes.
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