Selon toute probabilité, il n’y aura pas de convergence entre le PQ et QS.
Jean-François Lisée a beau fléchir le genou pour plaire aux «solidaires», leur futur chef, Gabriel Nadeau-Dubois, ne cache pas son mépris pour le PQ.
Pour peu qu’on la décode correctement, sa stratégie est la suivante.
D’abord, faire réélire les libéraux en 2018 tout en assurant la croissance électorale de QS.
PQ
Provoquer ensuite l’implosion d’un PQ désespéré par son impuissance et récupérer son aile gauche.
Le PQ, dans ce scénario, ne serait plus qu’un tiers parti servant de refuge aux indépendantistes «purs et durs» vieillissants.
La CAQ aussi serait condamnée à un espace politique rétréci, celui d’un nationalisme provincial incapable de conquérir le pouvoir.
En 2022, QS se présenterait comme le parti de la grande alternative progressiste et antilibérale capable de renverser le PLQ et de balayer une classe politique médiocre.
QS adopte la stratégie du pire et mise sur un pourrissement de la situation qui pourrait se retourner à son avantage.
C’est un scénario crédible.
Le PQ devrait comprendre une chose: QS veut le voir disparaître. Au cœur de l’identité politique des solidaires, il y a l’antipéquisme.
Chaque fois que le PQ multiplie les courbettes devant QS, il se place en situation de faiblesse.
Il donne à ses propres électeurs l’impression de les dédaigner, comme s’ils étaient trop «de souche», trop francophones, trop vieux, trop obsédés par la souveraineté.
Souvent, il donne des gages à gauche pour prouver qu’il est du bon côté de la vertu.
C’est ce qu’on pourrait appeler son obsession progressiste.
Le PQ veut bien paraître devant les médias qui maintiennent le politiquement correct.
Il oublie que ceux-ci ne l’aimeront jamais et l’ont décrété dépassé.
Un parti politique, ce n’est pas d’abord un programme électoral, c’est une vision du monde.
Fondamentalement, la mission historique du PQ est d’assurer culturellement et politiquement la survie et l’émancipation du peuple québécois, en défendant son identité et en le menant à l’indépendance.
Problème: les Québécois s’imaginent leur identité assurée, ou du moins, ils acceptent sa dilution pour peu qu’on leur présente cela comme un signe de modernité. Ils se fichent aussi de leur indépendance.
Que faire alors?
Urgence
Théoriquement, il devrait convaincre les Québécois de se préoccuper de leur destin comme peuple et leur dire qu’il y a péril en la demeure.
Identité, culture, langue, laïcité, immigration, démographie, éducation, histoire, patrimoine, nationalisme économique: il devrait parler de ces sujets vigoureusement et sans complexes.
Il devrait aussi défier le politiquement correct médiatique lorsque c’est nécessaire.
Il pourrait même combattre QS en rappelant la différence profonde entre les deux partis.
QS voit le Québec comme une collection de minorités à sauver d’une majorité tyrannique.
Le PQ pourrait voir le Québec comme un peuple avec son identité culturelle, et désireux d’être maître chez lui.
Mais est-il encore capable de penser ainsi? N’est-il pas trop soumis mentalement à ceux qui veulent sa perte?
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