Derrière les décisions géopolitiques de la France, il y a les États-Unis qui tirent les ficelles.
- C’est une page peu connue de l’histoire de la seconde guerre mondiale : dès 1941-1942, Washington avait prévu d’imposer à la France – comme aux futurs vaincus, Italie, Allemagne et Japon – un statut de protectorat, régi par un Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT). Ce gouvernement militaire américain des territoires occupés aurait aboli toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie, sur le modèle fourni par les accords Darlan-Clark de novembre 1942.
- À en croire certains historiens américains, ce projet tenait à la haine qu’éprouvait Franklin D. Roosevelt pour Charles de Gaulle, «apprenti dictateur» qu’il eût voulu épargner à la France de l’après-Pétain. Cette thèse d’un président américain soucieux d’établir la démocratie universelle est séduisante, mais erronée.
- Peignant de Gaulle à la fois en dictateur de droite et en pantin du Parti communiste français et de l’URSS, Washington dut pourtant renoncer à imposer le dollar dans les «territoires libérés» et (avec Londres) reconnaître, le 23 octobre 1944, son Gouvernement provisoire de la République française : deux ans et demi après la reconnaissance soviétique du «gouvernement de la vraie France», un an et demi après celle, immédiate, du CFLN, deux mois après la libération de Paris et peu avant que De Gaulle ne signât avec Moscou, le 10 décembre, pour contrebalancer l’hégémonie américaine, un «traité d’alliance et d’assistance mutuelle» qu’il qualifia de «belle et bonne alliance».
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