L’avocat Stéphane Handfield renonce à être candidat dans la course pour le choix du prochain chef du Parti québécois (PQ). Il donnera plutôt son appui au député Sylvain Gaudreault, a appris Le Devoir. Il en fera l’annonce vendredi en fin d’après-midi au restaurant Poulet Nouveau de Mascouche. L’humoriste Guy Nantel devient ainsi le seul candidat pressenti à ne pas avoir confirmé ses intentions.
Ni M. Gaudreault ni M. Handfield n’ont accordé d’entrevue au Devoir. Or, des sources bien au fait des intentions de M. Handfield ont confirmé qu’il avait choisi d’appuyer le député de Jonquière. L’avocat spécialisé en immigration attendait de connaître les règles de la course à la direction pour se décider. Ces conditions de participation ont été officialisées samedi et sont plutôt strictes.
Les règles
Les candidats doivent fournir en tout 25 000 $ pour prendre part à la course. Ils devront d’abord faire un paiement non remboursable de 10 000 $ pour obtenir un bulletin de candidature. Ils disposeront ensuite de moins de 40 jours pour collecter les 15 000 $ supplémentaires. L’un des grands défis demeure l’obtention des 2000 signatures de membres en règle provenant d’au moins 50 circonscriptions sur 125 et d’au moins 9 régions administratives sur 17. Les candidats devront aussi obtenir l’appui de 10 présidents d’association de circonscription ou plus, une disposition qui favorise ceux qui ont déjà un réseau dans le parti. M. Handfield avait au moins l’appui du président de l’association du comté de Masson, Jonathan L. Bourgeois, qui fait partie de son équipe.
Il devenait toutefois délicat pour l’avocat de conjuguer ses nouvelles ambitions politiques avec son rôle de conseiller municipal à Mascouche. L’administration du maire Guillaume Tremblay, qui est en pleine période de demandes de subventions auprès du gouvernement du Québec, aurait fait pression sur lui pour qu’il se décide rapidement et évite de jouer sur deux tableaux. L’équipe Vision démocratique, le parti du maire, ne tolérerait pas que ses membres militent au sein de partis politiques. Le maire Tremblay, un ex-député péquiste, n’a pas voulu commenter la nouvelle. « Comme maire, j’ai décidé de ne plus jouer dans le domaine provincial », a-t-il affirmé.
Trois candidats ont confirmé leur intention de briguer la succession de Jean-François Lisée. Le député Sylvain Gaudreault a été le premier à se lancer dans la course à la direction en novembre. L’avocat Paul St-Pierre Plamondon a officiellement lancé sa campagne la semaine dernière et l’historien Frédéric Bastien avait indiqué quelques jours plus tôt qu’il allait faire campagne.
L’humoriste Guy Nantel laisse toujours planer le doute. Dans une entrevue à l’émission Tout le monde en parle dimanche, il a indiqué qu’il avait promis une réponse « à son entourage politique » « avant la Saint-Valentin ». Le militant péquiste Christian Généreux, qui a lancé un groupe Facebook en appui à sa candidature, a récemment créé un site Web pour recruter des organisateurs et des bénévoles, recueillir les signatures requises et éventuellement les dons. Les dates des deux débats qui auraient pu entrer en conflit avec son horaire de spectacles ne sont plus un obstacle, a confirmé M. Généreux. M. Nantel doit maintenant décider s’il veut interrompre sa carrière d’humoriste. Le nom du prochain chef du Parti québécois sera connu le 19 juin.