Plan Nord

Goldcorp veut aussi l'aide de Québec

Charest voit d'un bon oeil que le Québec soit moins dépendant des redevances minières que d'autres régions

Lisez ces commentaires de Ti-Clin Charest - un fou de lui, du verbiage sans suite... «M. Charest a soutenu qu'il voyait au contraire d'un bon oeil le fait que le Québec soit moins dépendant des redevances minières que d'autres pays ou régions. (...) On est très conscient de ça, dans le cas du Plan Nord, qu'on va retirer des revenus qui peuvent être temporaires dans le temps et que le marché va varier. C'est pour ça qu'un pourcentage de ces revenus-là va aller à la réduction de la dette» - JJC Quel connard!





Photo : La Presse canadienne (photo)

Alexandre Shields - La multinationale Goldcorp, deuxième joueur mondial du secteur aurifère, espère elle aussi obtenir un soutien financier de la part du gouvernement du Québec pour le développement de son projet minier Éléonore, situé sur les rives du réservoir Opinaca, dans le nord québécois. Celui-ci est d'ailleurs cité en exemple dans le Plan Nord du gouvernement libéral, un plan que le premier ministre Jean Charest a dû de nouveau défendre hier.
Le projet de mine d'or mené par une filiale de Goldcorp a de quoi faire saliver les investisseurs. Et pour cause. Les plus récentes estimations ont révélé que la production totale du gisement pourrait dépasser les quatre millions d'onces sur une période de 15 ans. Au prix actuel sur le marché, soit plus de 1600 $ l'once, la valeur brute de la production pourrait s'élever à plus de 6,4 milliards de dollars.
Le hic, c'est que le projet Éléonore, situé dans le territoire de la baie James, est difficile d'accès. La minière a donc dû construire un miniaéroport, une ligne électrique, une tour de communication et même une route temporaire durant la saison hivernale. Guy Belleau, le directeur général du projet Éléonore, évalue le coût de ces infrastructures à plus de 100 millions de dollars depuis le début de la phase d'exploration. En phase d'exploitation, la minière aura besoin de maintenir ces infrastructures, mais aussi de construire une route permanente de 60 kilomètres. Celle-ci permettra de rejoindre le projet Éléonore à partir du complexe hydroélectrique de la Sarcelle.
M. Belleau espère d'ailleurs que le gouvernement Charest, qui a inscrit le projet de Goldcorp sur la liste des 11 principaux projets miniers du Plan Nord, contribuera au financement de celle-ci. «C'est un chemin multi-usage qui pourrait faire un jour l'objet d'un investissement du gouvernement», a-t-il dit hier, en entrevue au Devoir.
Selon lui, «il y a une sensibilité et une écoute» de la part de Québec. «À travers le Plan Nord, le gouvernement est extrêmement sensible. Il comprend très, très bien le besoin et le coût des infrastructures bâties au milieu de nulle part, a dit Guy Belleau hier en entrevue au Devoir. Ces infrastructures vont pouvoir servir à bien d'autres projets, dont du développement récréotouristique.» Selon lui, la route qui doit être construite revêt donc une «valeur stratégique» pour le développement de la région. «Ça s'inscrit dans les valeurs fondamentales du Plan Nord.»
Goldcorp et sa filiale qui mène le projet, Mines Opinaca, ont d'ailleurs inscrit 12 lobbyistes dont le mandat consiste notamment à effectuer des démarches en vue d'obtenir un «soutien financier gouvernemental» dont la nature n'est pas précisée dans l'inscription. Leur mandat vise divers ministères, mais aussi Hydro-Québec et Investissement Québec.
Plus tôt cette semaine, le gouvernement Charest a annoncé qu’il ne paiera pas moins de 85 % (287 millions $) des coûts du prolongement de la route 167, un nouveau tronçon qui facilitera la mise en exploitation de la première mine de diamants de la province. Un gisement dont la valeur brute pourrait dépasser les cinq milliards.
La minière — qui a réalisé un bénéfice d'exploitation de 500 millions au deuxième trimestre — dit par ailleurs avoir bon espoir d'obtenir dans les semaines à venir le permis qui lui permettra de lancer les travaux de construction de sa mine pour la phase d'exploitation, qui doit débuter en 2015. Selon M. Belleau, il s'agira d'«une mine de classe mondiale, avec une production de 600 000 onces d'or par année sur une période de 15 ans». Au total, la minière aura injecté 1,4 milliard de dollars pour exploiter ce gisement d'or où travailleront 600 personnes.
Les mineurs descendront jusqu'à 1500 mètres de profondeur pour extraire le minerai brut, à raison de 7000 tonnes par jour. Fait à noter, le projet étant situé au-delà du 50e parallèle, il ne sera pas soumis à un examen du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. Mais bien que l'extraction d'or nécessite l'utilisation de cyanure, l'entreprise affirme être en mesure de «neutraliser» ce produit toxique.
Charest défend son Plan
Le premier ministre Jean Charest a par ailleurs dû défendre son Plan Nord et les redevances minières qui seront perçues par Québec hier. Comme le soulignait hier Le Devoir, des économistes de Desjardins s'interrogent sur les retombées de celui-ci, estimant qu'il ne contribuera pas de façon significative à l'amélioration des finances publiques, surtout si l'on tient compte des dizaines de milliards de dollars d'investissements publics qu'il suppose au départ. L'étude publiée récemment ajoute que même en ayant bonifié les redevances minières de 12 % à 16 % dans le budget 2010, le Québec est loin de l'Australie, où le taux avoisine les 30 %.
M. Charest a soutenu qu'il voyait au contraire d'un bon oeil le fait que le Québec soit moins dépendant des redevances minières que d'autres pays ou régions. «Il faut faire attention, parce que Desjardins met en relief le fait que le Québec est beaucoup moins dépendant de redevances minières ou de ressources naturelles que le sont d'autres juridictions au Canada comme l'Alberta ou Terre-Neuve-et-Labrador. Ce n'est pas mauvais, ça, dans la mesure où ça veut dire que nos ressources et nos revenus sont plus diversifiés. On ne veut pas être trop dépendant d'un type de ressources», a commenté le chef libéral.
«On est très conscient de ça, dans le cas du Plan Nord, qu'on va retirer des revenus qui peuvent être temporaires dans le temps et que le marché va varier. C'est pour ça qu'un pourcentage de ces revenus-là va aller à la réduction de la dette», a-t-il ajouté.
Il a soutenu qu'avec le rehaussement des redevances minières, dans le budget de 2010, le Québec était maintenant classé au-dessus de la moyenne canadienne. «On est au-delà de la moyenne canadienne. On est très compétitif au niveau des redevances minières. Le Québec est au bon endroit au niveau des redevances», a-t-il tranché.
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Avec La Presse canadienne


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