Gilles Rhéaume portera plainte contre la chroniqueuse du National Post

Quebecistan

par Christiane Desjardins
Estimant qu'une chroniqueuse du National Post se livre à de la propagande haineuse envers les Québécois dans ses récents articles, Gilles Rhéaume, militant indépendantiste bien connu, a décidé de porter plainte auprès de la police contre [Barbara Kay->1593] et le quotidien torontois.
La chroniqueuse a soulevé l'ire de bien des gens au Québec dans une chronique parue le 9 août dernier sous le titre [The Rise of Quebecistan->1510] (La montée du Québecistan). Elle y allait de propos très critiques à la suite de la participation de politiciens québécois à une marche pour la paix au Liban, et insinuait qu'un Québec souverain constituerait une terre fertile pour l'antisémitisme et le terrorisme islamiste. Remontant au créneau hier, Mme Kay a écrit que par leur silence et leur comportement dans cette affaire, des leaders politiques et syndicaux ont légitimé plus que dénoncé l'antisémitisme au Québec, et que s'ils détenaient le pouvoir, il pourrait effectivement y avoir un Québecistan.
M. Rhéaume, qui dit avoir fondé il y a deux ans la Ligue contre la francophobie canadienne, trouve que ça commence à bien faire. Après avoir porté plainte la semaine dernière au Conseil de presse, un organisme qui détient un pouvoir moral mais nullement coercitif, il se tourne maintenant vers le système judiciaire. Il considère que la chroniqueuse fait de la propagande haineuse, contrevenant ainsi aux articles 318 et 319 du Code criminel.
Lorsqu'une plainte criminelle est portée, la police fait enquête. Et advenant le sérieux de l'affaire, soumet ses conclusions à un procureur de la Couronne, qui décide s'il y a matière à accusation. M. Rhéaume ne trouve pas sa démarche exagérée et croit qu'elle a toutes les chances d'aboutir.
"Selon moi, tout est là pour que ça procède", dit celui qui a goûté à semblable médecine, il y a plus de 25 ans. En 1981, au plus profond de la crise de "la nuit des longs couteaux", la Société Saint-Jean-Baptiste, dont il était le président, avait fait paraître dans Le Devoir un annonce d'une pleine page dans laquelle elle traitait de traîtres les 68 députés qui avaient voté en faveur du rapatriement de la Constitution.
M. Rhéaume, de même que Guy Bouthillier, auteur du texte, ont été poursuivis pour libelle, ce qui a engendré un feuilleton judiciaire de plus de 20 ans. En fait, l'affaire s'est conclue en 2003, quand la Cour suprême a refusé de se pencher sur le jugement de la Cour d'appel qui avait blanchi MM. Rhéaume et Bouthillier.


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