Devant les bureaux de Gilles Duceppe à Montréal, le sénateur Michael Fortier, candidat dans Vaudreuil-Soulanges, a présenté hier un camion publicitaire qui sillonnera le Québec en dénonçant l'impuissance du Bloc Québécois. (Photo PC)
Violaine Ballivy et Malorie Beauchemin - Mépris de la démocratie, atteintes à l’intelligence des Québécois, manque de respect : le chef bloquiste, Gilles Duceppe, n’a pas mâché ses mots pour condamner la campagne publicitaire contre son parti lancée hier par les conservateurs.
Devant les bureaux de Gilles Duceppe à Montréal, le sénateur Michael Fortier, candidat dans Vaudreuil-Soulanges, a présenté hier un camion publicitaire qui sillonnera le Québec en dénonçant l’«impuissance» du Bloc québécois.
«18 ans du Bloc à Ottawa + 0 résultat = 350 millions » peut-on lire sur le vaste panneau publicitaire qui orne un camion blanc. Une main tient une facture accompagnée d’un petit bonbon aux couleurs du parti. « Avec le Bloc, on ne reçoit... que la facture», ajoute le message conservateur.
«À travers les ans, il y a 7,8 millions de personnes qui ont appuyé le Bloc. C’est s’attaquer à leur intelligence. En démocratie, c’est les gens qui décident. Cette attaque des conservateurs, c’est clairement un manque de respect pour les Québécois», a rétorqué M. Duceppe, furieux.
«Un député, quelle que soit sa couleur, ça coûte le même prix. C’est déshonorant pour la politique d’agir comme ça», a-t-il ajouté, quelques minutes après le dévoilement des nouvelles publicités conservatrices.
«Les Québécois n’ont pas eu grand-chose pour leur argent et le Bloc doit aujourd’hui rendre des comptes, a lancé le conservateur Michael Fortier en matinée. Les Québécois ont dépensé 350 millions pour faire élire 166 députés et le retour sur leur investissement est nul.»
Les bloquistes ont tenté de faire adopter 255 projets de loi, dont seulement quatre ont été adoptés, a ajouté celui qui a été nommé ministre par Stephen Harper sans avoir été élu. «Quatre sur 255, avec une moyenne comme ça, cette personne-là ne jouerait pour aucune équipe», a-t-il dit.
Ces déclarations du ministre conservateur ont piqué au vif le chef du Bloc. «Un sénateur non élu, payé par les contribuables, qui a refusé de se présenter dans une série d’élections partielles, et qui vient donner des leçons de légitimité, il faut être effronté», a lancé M. Duceppe.
Selon lui, les conservateurs et M. Harper passent la moitié du temps de la campagne à faire des attaques négatives «à l’américaine» et l’autre moitié à s’excuser de leurs gaffes.
«La démocratie, si ce n’était que le pouvoir, il n’y aurait pas d’opposition, il n’y aurait pas d’élections, de Parlement. Je sais que M. Harper et les conservateurs aimeraient bien qu’il n’y ait pas d’opposition, a dit le leader souverainiste. C’est justement ce qui fait peur aux Québécois.»
Pressé de questions par les journalistes, qui lui ont rappelé que les députés de l’opposition sont élus de façon démocratique, le candidat conservateur ne s’est toutefois pas avancé jusqu’à dire que l’opposition était un gaspillage d’argent. Il s’est aussi défendu d’insinuer que les électeurs québécois avaient manqué de jugement. Mais «Il faut leur rappeler quel a été le rendement du Bloc. Les seuls partis qui peuvent former le gouvernement sont nous et le Parti libéral.»
Poursuivant dans la même logique, M. Fortier a affirmé : «Plus il y aura de bloquistes (à Ottawa), plus la facture va augmenter et plus le rendement restera nul.»
Cette série de publicités négatives s’accompagne d’un site web (coutsdubloc.com) dont la page d’accueil reproduit le tableau de bord d’une automobile où l’on peut voir trois compteurs : l’un pour les dépenses du Bloc liées à la campagne électorale, l’autre pour ce qu’il a coûté depuis l’élection de son premier député à Ottawa, et dont les chiffres ne cessent d’augmenter. Le dernier compteur, qui doit représenter le bilan des réalisations du Bloc, est coincé à zéro.
Le député conservateur Jacques Gourde y tiendra aussi un journal de tournée. Élu en 2006 avec une majorité de 12 834 voix dans Lotbinière–Chutes-de-la-Chaudière, il sillonnera le Québec à bord du camion publicitaire pour prêter main-forte aux candidats conservateurs dans les circonscriptions où la lutte s’annonce serrée.
Déjà, en fin de journée, la publicité sur roues a croisé les autocars de la tournée de M. Duceppe dans une rue étroite de Saint-Eustache, alors que le chef du Bloc terminait une visite au festival de la galette.
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