En route vers le conclave...

Ingérence de Trump dans la nomination du futur pape?

Tribune libre

Immigration, guerre dans la bande de Gaza, aide humanitaire internationale, les sujets de discorde entre les États-Unis et le Saint-Siège sont nombreux. Dans cette foulée, selon certaines sources de confiance, la rencontre entre François et le vice-président américain J. D. Vance le jour précédant la mort du pape voilait des intentions destinées à peser de tout leurs poids dans le choix du successeur du Souverain Pontife. Une ingérence qui n’est pas sans nous ramener à l’épineux litige actuellement en cours sur la liberté académique entre l’administration Trump et la prestigieuse université Harvard dans le Massachusetts.

Il est un fait indéniable, la politique interventionniste de Donald Trump dans le processus démocratique qui dicte les grandes orientations des institutions dénote toute la propension viscérale du président à tenter de mettre le grappin sur tout ce qui entre en conflit avec ses propres convictions.

Par ailleurs, le processus de nomination d’un nouveau pape est soumis à un rituel complexe. Par tirage au sort, trois cardinaux sont désignés «scrutateurs», les cardinaux reçoivent des bulletins de papier rectangulaire portant en haut l'inscription «Eligo in Summum Pontificem» («J'élis comme souverain pontife») avec un espace vide en dessous. Les électeurs écrivent à la main le nom de leur candidat, «d'une écriture non reconnaissable», et plient le bulletin de vote deux fois. Une fois tous les bulletins recueillis, un scrutateur agite l'urne pour mélanger les bulletins, les transfère dans un deuxième récipient puis un autre en fait le compte. Une fois élu aux deux tiers des voix, il reste au nouveau pape à répondre à deux questions du cardinal doyen: Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife ? De quel nom voulez-vous être appelé ? Répondant «oui» à la première, l'élu devient immédiatement pape et évêque de Rome.

Or avant même la mort du pape François, Donald Trump a tout mis en œuvre pour influencer le choix de son successeur. À cet effet, J. D. Vance, vice-président des États-Unis, a récemment rencontré le cardinal Parolin, numéro deux du Saint-Siège. Si cette entrevue avait pour objectif d’apaiser les tensions entre Washington et le Vatican en rappelant l’unité de l’Église, elle visait aussi à peser de tout son poids dans le choix du successeur de François dans un jeu de long terme visant à effacer l’action du pape François en opposant deux idéologies opposées du catholicisme, avec d’un côté, une vision identitaire et radicale prônée par J. D. Vance, et de l’autre, celle du pape François défendant une approche de compassion et d’ouverture.

Devant l’ampleur du mouvement de mobilisation des universités américaines suscitée par la tentative d’ingérence de Donald Trump à l’égard de la liberté d’expression, je serais extrêmement étonné que le Grand orange n’influence de quelque façon le processus sophistiqué de nomination de l’évêque de Rome.


Henri Marineau, Québec



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