Le Brexit a provoqué un nouveau coup de théâtre dans la vie politique britannique lundi avec l'annonce par Nigel Farage de sa démission de la tête du parti europhobe et anti-immigration UKIP.
Après le retrait surprise jeudi de l'ex-maire de Londres Boris Johnson de la course à la succession du premier ministre démissionnaire David Cameron, la campagne du Leave (partir) perd sa deuxième figure de proue.
La décision de Nigel Farage a été critiquée par le député européen allemand Manfred Weber, chef de file au Parlement européen du groupe PPE (droite), qui l'a qualifié sur Twitter «de dernier des lâches à abandonner le chaos dont il est responsable».
Mais le leader de l'UKIP, qui n'a jamais affiché la prétention de mener les discussions avec Bruxelles, assure que la mission de sa vie politique est accomplie: sortir son pays de l'UE et sa présence à la tête du parti n'est donc plus nécessaire.
« Pendant la campagne du référendum, j'ai déclaré que je voulais récupérer mon pays. Maintenant, je dis que je veux récupérer ma vie », a déclaré cet europhobe de toujours lors d'une conférence de presse à Londres.
Cet ancien courtier de 52 ans, qui a cofondé l'UKIP en 1993, avait déjà démissionné de la tête du parti en 2009 puis en 2015, avant finalement de remettre le pied à l'étrier.
Désormais, « je vais continuer à soutenir le parti, à soutenir son nouveau leader, je vais observer de très près le processus de négociation à Bruxelles et intervenir de temps en temps au Parlement européen », a affirmé M. Farage, député européen depuis 1999.
« Sortir de l'impasse »
Dans un communiqué, il a souligné que l'UKIP pouvait encore « connaître des jours meilleurs » au cours des tumultueux mois qui s'annoncent pour le pays, dont le nouveau premier ministre sera désigné le 9 septembre.
Face aux incertitudes qui pèsent sur l'économie du pays, le ministre des Finances George Osborne a fait un nouveau geste en direction des entreprises en annonçant, lundi, sa volonté de réduire de manière drastique l'impôt sur les sociétés.
Il n'a cependant pas donné de calendrier pour cette mesure alors que sa présence dans le futur gouvernement conservateur reste incertaine.
Parmi les cinq candidats à la succession de David Cameron, Andrea Leadsom, la secrétaire d'État à l'Énergie, 53 ans et pro-Brexit, s'est engagée à « respecter » le choix des 17,4 millions de Britanniques qui ont voté pour une sortie de l'UE, espérant ouvrir les négociations avec l'Europe « le plus rapidement possible » sans toutefois donner de calendrier.
« La liberté de circulation prendra fin et le Parlement britannique décidera du nombre de personnes qui entreront chaque année dans le pays », a-t-elle annoncé dans son premier discours de candidate lundi à Westminster.
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