Fête ou amusement colonial ?

Fête nationale 2007 - « À nous le monde ! »



Ce n'est pas sans un certain serrement de coeur que nous avons suivi les Fêtes de la Saint-Jean. L'astuce du régime fédéral est de louer et de promouvoir la mise en veilleuse du politique de façon à ce que la Fête nationale du Québec devienne un insignifiant party parmi d'autres, tout juste une occasion de s'amuser et de fêter comme l'ont dit à satiété nombre de complices du régime ou de collaborateurs plus ou moins conscients de la portée de leurs déclarations stéréotypées, apprises par coeur.



La semaine prochaine, lors du Canada Day, on nous resservira le même discours, cette fois pour nous imposer, sur ce que nous supposons notre territoire, des Fêtes dirigées contre notre identité et notre affirmation de peuple. La fonction de la Fête nationale, dans sa symbolique essentielle, est de rappeler à un peuple d'où il vient, ce qu'il est, et où il va. Or l'ensemble des manifestations n'ont référé que pauvrement et lointainement à nos origines premières et fondatrices ; pour le présent, notre image s'est brouillée par des interférences dites "multiculturelles", et enfin, le caractère apolitique affiché nous a privés de tout sens et de toute direction vers un avenir précis qui corrige la ligne brisée, sans cesse avortée de notre désir national. Nous sommes en effet privés profondément de la raison qui fonde toute fierté nationale, et qui féconde toutes les fiertés de détails, à savoir de notre indépendance nationale.
Nous avons donc subi le spectacle affligeant d'un peuple de fêtards acéphalisés qui n'avaient aucune intention de convertir en action politique sa convivialité provinciale. Est-il besoin de le rappeler ? Une chanson qui ne se traduit pas en une intention et une action claires en faveur de l'indépendance est une duperie, et pis un consentement au régime fédéral.
On nous trouvera sévère, mais nous visons surtout les concepteurs et les réalisateurs des festivités parce qu'ils les ont conçues comme un opium, un ersatz à une véritable prise de conscience nationale, bref à un acte politique de refus de ce qui nous est étranger et d'affirmation de ce que nous sommes et désirons manifester dans l'histoire. Celui qui a agité son fleurdelisé retournera chez soi avec le sentiment d'en avoir assez fait jusqu'à la prochaine Saint-Jean. Il pourra en toute quiétude multiculturaliser, voter fédéraliste et s'adonner à toutes les petites compromissions qui permettent de capter la pluie des subventions dorées qui tombent du Fédéral sur les têtes soumises, complices et collaboratrices.
Hubert Larocque,
Gatineau


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