Une journée de réflexion sur ce budget m'a amené à rechercher les intentions réelles derrière le discours officiel. Il est clair pour tous, que ce budget est une attaque en règle contre les petits et moyens salariés et les retraités. C'est aussi une attaque contre l'État-providence, mais une attaque ciblée.
Le gouvernement nous annonce ses couleurs mais connaît aussi les dangers d'un tel budget. Dans les faits, monsieur Bachand sait très bien que ce budget pourrait amener certains travailleurs à se dire qu’ils feraient mieux de rester à la maison que de payer pour les riches. Les objectifs, à moyen terme, pour l’État, c'est de toujours maintenir une pression pour empêcher une augmentation réelle des salaires et rallonger la vie active des travailleurs en les empêchant de prendre une retraite entre et 60 et 65 ans. Oubliez la publicité de la retraite à 55 ans, c'est un mirage. Seuls, les riches pourront continuer de compter les intérêts de leurs placements dans leur condo situé dans un paradis fiscal!! Certes, l’atteinte d'un budget équilibré reste un objectif mais il n’est pas le plus important. Si le budget atteint les deux premiers objectifs, il aura réussi sa révolution culturelle : faire travailler les Québécois au coût le plus bas et prolonger la vie de travail au détriment de la retraite. Ayant accepté la donne de la mondialisation sauvage, pensée et réalisée par les gouvernements et les organismes internationaux sous le regard des seigneurs de la finance, les libéraux veulent ainsi renforcer l’obligation de travail pour tous.
Pour être certain que les travailleurs vont continuer à travailler et encore plus longtemps, le gouvernement annonce ou n'annonce pas certaines mesures:
a) La création d'une contribution (taxe) à la santé, uniforme (donc régressive) pour chaque adulte qui en 2012 aura augmenté de 800% en trois ans (de 25$ en 2010 à 200$ en 2012). Par ce moyen extrême, le gouvernement signifie à tous que de se retirer du marché du travail ne sera pas un bon moyen pour y échapper.
b) Le gouvernement libéral ne touche pas aux places en garderie à 7$. Cela aurait été facile d’augmenter la tarification, surtout avec tous les scandales qui touchent le ministre Tomassi. Ce n'est pas par grandeur d'âme qu’il évite de poser ce geste. Le gouvernement s'est aperçu que cette mesure sociale e eu comme effet d'augmenter le taux d'activité des femmes monoparentales et des jeunes couples à revenus modestes avec de jeunes enfants. Si on augmente le coût des places en garderie, un certain nombre de travailleures quitteront le marché du travail, considérant inutile et peu payant de continuer de travailler pour un salaire de 13$ de l'heure, qui entraine aussi une course effrénée et épuisante entre les enfants et le travail.
c) L'annonce simultanée des augmentations prévues des autres tarifs (hydro-électricité, frais de scolarité, taxe sur l'essence, TVQ) jusqu'en 2014 au moins, a un effet d'assommoir et surtout avertit les petits et moyens salariés qu'ils n'auront pas d'autre choix que de travailler plus dur et plus longtemps.
Le gouvernement libéral a fait son lit. En concordance avec les économistes néo-libéraux et le milieu des affaires, il met en place un piège pour l'ensemble des classes moyennes et pauvres. Les fonctionnaires et les travailleurs du privé sont dans la même galère. Au lieu de se dénigrer, ils doivent s'unir pour combattre un budget inique.
Malgré la crise économique due à la rapacité des financiers et des banquiers, malgré la collusion clairement établie entre la mafia et les entrepreneurs qui ont fait monter les coûts des infrastructures, malgré le copinage entre le parti libéral et les entrepreneurs, ce gouvernement passe à l'action contre les salariés. Ce gouvernement n'a pas la légitimité pour procéder à un tel coup de force. Il est temps de faire le ménage.
Faire le ménage
Ce gouvernement n'a pas la légitimité pour procéder à un tel coup de force. Il est temps de faire le ménage.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
1 avril 2010M.Archambault,
Vous savez lire entre les lignes et votre analyse est très juste. Je suis entièrement d'accord avec vous.
Pour paraphraser M.Richard Le Hir, si la population doit descendre dans la rue, c'est maintenant qu'elle doit le faire.
La grève générale illimitée et une élection démocratique pour virer John James et sa bande de morons.
Lawrence Tremblay.